Taxes écologiques = baisse du pouvoir d’achat

Taxes écologiques = baisse du pouvoir d’achat

Il était prévisible que le Grenelle de l’environnement aboutisse en France à de nouvelles taxes, les « taxes écologiques ». Pour plusieurs raisons. Les caisses de l’État sont vides, et tous les moyens sont bons pour les remplir, même l’écologie. D’autre part, plus les hommes au pouvoir en France prélèvent d’impôts, plus ils sont persuadés que la redistribution qu’ils effectuent rend leur peuple plus heureux. Enfin, les Français croient naïvement que taxer les usines ou les vilains camions pollueurs, ne diminue pas leur pouvoir d’achat, comme le ferait une augmentation de la TVA.

La réalité est malheureusement bien différente.

Une taxation des entreprises émettant du CO2 augmentera automatiquement leurs coûts de production. Soit l’entreprise n’est pas exposée à la concurrence et elle augmentera automatiquement son prix de vente pour retrouver son équilibre financier. Soit l’entreprise est exposée à la concurrence, elle essaiera alors de retrouver son équilibre en réduisant ses autres dépenses : arrêt des augmentations de salaires, choix de fournisseurs étrangers, réduction des investissements.

Un seul exemple. La taxation des camions circulant en France réjouit tout le monde, car ces gros camions, le plus souvent étrangers, encombrent nos routes. On espère ainsi vivre mieux en France à peu de frais. Malheureusement, la SNCF n’est pas un concurrent sérieux pour les camionneurs. Une entreprise de camionnage privée livre en moyenne dans les 48 heures le produit qu’on lui a demandé de transporter. La SNCF a besoin de 15 jours en moyenne (quand elle n’est pas en grève) et c’est plus cher. Or le supermarché où nous effectuons une partie importante de nos dépenses a besoin d’être livré très rapidement.
Tout allongement de la durée de livraison coûte très cher. La taxe ne dirigera finalement que très peu de clients vers la SNCF. Les camions continueront à rouler et nous achèterons nos produits un peu plus chers. Les taxes écologiques vont donc automatiquement engendrer de l’inflation par les coûts. Or pour deux raisons, cette inflation est source de chômage.

Elle est d’abord source de chômage en Europe. Car la quantité de monnaie que peut émettre la Banque centrale européenne dépend de l’inflation par les coûts qui touche l’euro dans tous les pays européens. Plus cette inflation est importante, plus la quantité d’euros mise sur le marché doit être faible.
C’est mathématique. De ce fait, le pouvoir d’achat des Européens progresse plus lentement et les entreprises qui améliorent leur productivité n’ont plus assez de clients. Elles commencent par ne plus embaucher. Elles finissent par licencier. L’obligatoire ralentissement économique qu’entraîneront les nouvelles taxes écologiques françaises ou européennes réduira d’autant les capitaux dont tout le monde a besoin pour investir dans les économies d’énergie ou dans le développement durable.

Elle est en plus source de chômage en France. Si les taxes écologiques ne sont que françaises, elles aggravent le cancer qui ronge déjà notre économie. Chaque mois, nos entreprises sont un peu moins compétitives. Les statistiques du mois passé le prouvent une fois de plus. Les consommateurs français préfèrent les produits étrangers, moins coûteux. Les producteurs français trouvent de moins en moins de clients. Les producteurs français délocalisent (et ils font alors de bons bénéfices à l’étranger) ou ferment boutique. Heureusement, Paris, la Côte d’Azur ou Courchevel attirent par leur beauté les riches étrangers qui peuvent payer. Tandis que les pauvres Français vont faire du tourisme dans des pays bien moins coûteux.

Dans de telles conditions, une augmentation des taxes touchant uniquement les entreprises françaises serait suicidaire, à moins qu’elle ne soit compensée par une diminution équivalente d’autres taxes touchant les entreprises. Le fameux bonus malus. Il faut au contraire réduire les taxes touchant nos entreprises, en imitant la Lituanie, l’Allemagne ou la Finlande.

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Comments (4)

  • Beligue Répondre

    A Marc : mais quand il n’y aura plus de con tribuables et qu’il ne restera plus que des assistés et des fonctionnaires l’administration sera obligé de s’imposer et de contribuer. Logique

    I have a dream

    13 novembre 2007 à 18 h 49 min
  • Marc Répondre

    A  Béligue :" L’administration deviendra le premier contribuable " dis tu, mais qui c’est l’administration ? Qui rempli les caisses ? Nous pauvres couillons de contribuables !

    12 novembre 2007 à 18 h 56 min
  • Beligue Répondre

    Visceralement contre les nouvelles taxes, je serai peut-être pour la taxe carbone en effet si dans une molécule de CO2, rejeté par les automobilistes,  il n’y a qu’un atome de carbone dans la cellulose il y a 22 atomes de carbone donc a tous ceux qui utilise des feuilles de papiers on devrait faire payer 22 fois la taxe carbone, donc l’administration deviendrait le premier contribuable. Cette taxe devrait d’ailleurs faire l’objet d’une surtaxe car en abattant les arbres on provoque le réchauffement climatique.Il est evident que la pression fiscale ne pourra s’arrêter que lorsque l’état deviendra le 1er contribuable ou lorsque l’overdose d’impôt aura tué le contribuable

    I have a dream!!!!

    12 novembre 2007 à 8 h 01 min
  • Jean-Claude Thialet Répondre

    08/11/07    – "Les 4-Vérités"

    Qui peut s’étonner que le "GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT" soumis aux pressions de l’écologiquement "correct" qui nous tympannise autant qu’il nous culpabilise avec le "RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE", ait accouché de mesures aussi stupides et inefficaces qu’irréalistes.

    On nous parle sans cesse de la "mondialisation" (dans laquelle des gouvernement aussi incapables ont plongé la FRANCE sans la moindre préparation comme sans la moindre protection) et on vient de prendre à ce "GRENELLE" des décisions dont on ne sait ni comment on pourra les financer, ni comment le portefeuille des consommateurs (1) pourra les supporter, ni enfin l’effet pervers qu’elles auront sur la compétitivité des produits français déjà largement concurrencés par des produits fabriqués à meilleur marché. Ce qui n’empêche pas les deux Nicolas (SARKÖZY et HULOT) de se congratuler, et Jean-Louis BORLOO de hausser la taille et de bomber le torse devant les caméras !

    Et, puisque le CO2 a eu la vedette, parlons-en !

    Sachant que la production d’une feuille de papier rejette 7 gr de CO2 dans l’atmosphère, pourquoi un brillant cerveau n’a-t-il pas eu l’idée de proposer que, à partir d’une date à déterminer, TOUTES LES NOTICES d’EMPLOI des différents appareils vendus en FRANCE ne seraient plus rédigées que dans UNE SEULE LANGUE (évidemment le FRANCAIS !) au lieu des 15 langues imposées par je ne sais quelle commission bruxelloise ! A titre d’exemple, j’ai calculé que, rien que pour la notice d’un "GPS", cela représenterait une ECONOMIE DE L’ORDRE DE 90/95 %. Rien qu’en CO2, sans parler de je ne sais combien d’arbres qui seraient ainsi préservés de l’abattage. Oui, mais voilà, une telle décision "franco-française" serait REJETEE par … Bruxelles. Au fait, parmi les mesures (demi-mesures plutôt) décidées par J-L. BORLOO et ses "commissions" et qui demanderont des "aides" de l’ETAT; combien trouveront-elles grâce aux yeux de la … Commission de Bruxelles ? Et pour celles qui seront épargnés, où un ETAT surendetté trouvera-t-il l’argent nécessaire pour les soutenir ? Une fois plus, on tourne en rond. Mais n’est-ce pas le rôle de tous les gouvernements qui se succèdent depuis des lustres de donner le tournis aux électrices/électeurs pour leur faire croire que, grâce à eux, la FRANCE avance sur le chemin du progrès ? Comme le dit l’humoriste kabyle à propos de son pays d’origine(1), "on nous gouverne à coups de directives, c’est pourquoi nous tournons en rond" !  

    En attendant que les "verts" nous demande d’arrêter de respirer au moins cinq minutres par jour pour éviter le rejet de CO2 (ne viennent-il pas d’obtenir de centaines de milliers de gogos de toutes sortes d’éteindre la lumière chez eux pendant cinq minutes ?), continuez à croire que, désormais, grâce au "GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT" la FRANCE a pris la tête de la Révolution écologique dans le monde ! Depuis la REVOLUTION, n’est-elle pas destinée par essence (pardon pour ce mot chargé de pollution, par nature !) à être le phare de l’humanité, comme naguère un STALINE, un MAO, ou un CEAUCESCU l’étaient pour leurs peuples ? Avec les résultats que l’on sait…

           Cordialement, Jean-Claude THIALET

    (1) mais je me doute qu’il pensait fortement à son pays d’accueil !

    8 novembre 2007 à 18 h 18 min

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