TVA, charges sociales et financement des retraites

TVA, charges sociales et financement des retraites

Les Américains n’ont toujours pas compris les mécanismes monétaires qui produisent des bulles financières ou immobilières et ils les font exploser.
Les Français, de leur côté, n’ont toujours pas compris pourquoi la TVA sociale était préférable aux charges sociales pour financer les retraites…

Actuellement, l’industrie automobile allemande est en plein boum. Elle manque de main-d’œuvre… Car elle a beaucoup de clients dans le Marché commun et dans le monde entier. Alors que l’industrie automobile française connaît de sérieux problèmes avec la cessation des primes à la casse.
La productivité est identique en Allemagne et en France. Les constructeurs d’automobiles français ne semblent pas moins performants que les constructeurs allemands. Le prix de construction d’une petite Volkswagen est identique au prix de construction d’une petite Peugeot. Disons 6 000 euros.

Mais intervient alors le problème du financement de la retraite. Il faut environ 500 euros par voiture pour cela.
Avant 2002, les gouvernements allemands et français finançaient de la même façon ces 500 euros. Ils imposaient tous les deux les entreprises de 500 euros par voiture. Et, une fois cet impôt payé, le prix de revient de la voiture restait identique en Allemagne et en France : soit 6 500 euros.
Mais le 1er avril 1983, M. Mauroy décida d’avancer l’âge de départ à la retraite de 65 à 60 ans. Ce qui augmenta de façon importante les impôts payés par les entreprises françaises, sans augmenter les impôts en Allemagne.

La concurrence entre la France et l’Allemagne

Puis, le 13 juin 1998, Mme Aubry a décidé de réduire la durée du travail de 39 heures à 35 heures. On travaille désormais bien moins longtemps en France qu’en Allemagne pour financer la retraite. En plus, elle le fit sans diminuer les salaires versés aux employés. Ce qui correspond à une augmentation de salaires de plus de 11 % survenue uniquement en France.

Pour couronner le tout, le 1er janvier 2005, le gouvernement du socialiste allemand Schröder décide, avec la quatrième loi Hartz, de supprimer l’impôt payé par les entreprises allemandes pour financer les retraites et de le remplacer par la TVA, taxe inventée par les Français et payée par les consommateurs.

La conséquence pratique de cette dernière réforme est très simple. Les voitures allemandes seront livrées en dehors de l’Allemagne au prix de 6 000 euros. Alors que les voitures françaises seront toujours livrées en dehors de la France au prix de 6 500 euros.
Tels sont les problèmes actuellement posés par le financement des retraites. Soit l’Allemagne accepte de revenir à un impôt taxant les entreprises, soit la France accepte d’imiter l’Alle­magne en instituant la TVA sociale. La France peut aussi quitter la zone euro…

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Comments (5)

  • Florin Répondre

    Frédéric Bastiat : ce que vous dites est parfaitement vrai. Je voulais le mentionner – mais l’analyse des données salariales des fonctionnaires n’est pas chose aisée, la comparaison l’est encore moins. Le salaire des cheminots allemands est honteusement bas (on se demande d’ailleurs pourquoi s’acharnent-ils à faire ce boulot …). Quant à l’absence de salaire minimum en Allemagne : c’est vrai au niveau national, mais bien souvent il existe des salaires minimaux de branche (tout en sachant que l’adhésion d’une entreprise à la convention de SA branche reste … volontaire !!!).(le rêve du MEDEF sur Terre, isn’t it).

    Et, entre nous : 1640 euros à Berlin (où le 2P 40m² est à 400 euros par mois, et pas dans des cités coupe-gorge) valent davantage que les 2070 du ratp-iste de base.

    Faites aussi un tour dans les supermarchés allemands : les prix sont la moitié de ceux pratiqués chez nous (hard-discount exclu). Les requins ont les dents bien moins acérées là-bas.

    Lorsque vous évoquez les 1000 euros nets du salarié français de grande distribution, vous êtes sur un chiffre théorique, correspondant à un temps-plein. Vous le savez sans doute, rares sont les salariés de ce secteur à bénéficier d’un contrat à plein-temps : le plus souvent, ce sont des contrats de 28-32h, "sponsorisés" par l’Etat français donc par nous-mêmes, CONtribuables associés, à travers des "allégements de charges" …. (données à la seule "industrie" non-délocalisable … un comble !).
     

    11 juillet 2010 à 21 h 30 min
  • Frédéric Bastiat Répondre

    Florin

    Un jeune conducteur de métro à Berlin gagne 1640 euros bruts contre 2070 euros bruts à la RATP. Quand un conducteur berlinois travaille 1527 heures par an contre 1286 heures à Paris. Sans parler de la retraite à 67 ans…

    En Allemagne, il n’y a pas de salaire minimum, en moyenne un employé de la grande distribution gagne 800 euros nets contre 1000 en France soit une différence de 20%.

    Votre démonstration sur les « gros salaires allemands » est peu convaincante.

    11 juillet 2010 à 1 h 23 min
  • IOSA Répondre

    Le seul véritable problème se situe uniquement dans la répartition du pactole….

    Faudrait tout simplement fermer tous les robinets qui abreuvent les sangsues gouvernementales et autres buveuses d’hémoglobine dites associations caritatives.

    Et c’est seulement après que l’on pourra parler de véritable baisse des charges et non de rendre le peuple exsangue en participation obligatoire aux dépenses éhontées de " vampire family".

    Le ridicule ne tue pas….dommage !

    IOSA

     

    10 juillet 2010 à 14 h 16 min
  • Florin Répondre

    Analyse bâclée et remplie de raccourcis (on en a l’habitude ici, de la part de M Trémeau).

    Les impôts sur le revenu de personnes physiques en Allemagne sont BIEN PLUS LOURDS qu’en France (vérifiez, vous tomberez de votre chaise). La TVA y est pratiquement au même niveau (19% chez eux, 19,6% chez nous – je vous fais cadeau des centimes : la TVA taux réduit est plus élevée en Allemagne qu’en France : 7% chez eux, 5,50% chez nous).

    Ils n’ont pas les 35 heures, c’est VRAI. En revanche, osez proposer un salaire français au salarié allemand … on en reparle après.

    Il y a quelques années, dans "ma" multinationale, les collègues allemands touchaient, fonction par fonction, le double des salaires versés en France à ancienneté équivalente. POUR LE MEME TRAVAIL, bien entendu, avec les mêmes résultats (chiffre d’affaires et marge) ; (un cadre, M. Trémeau, n’est pas payé à l’heure,ni ici, ni là-bas). (petite précision : en France, les salaires dans cette entreprise étaient déjà bien au dessus de la moyenne nationale française, fonction par fonction – je vous laisse tirer les conclusions).

    OUI, LA TVA SOCIALE EST LA SEULE SOLUTION AUX DEFICITS (celui des comptes de la Sécu, et dans une moindre mesure, celui de la balance commerciale). ON NE DOIT PAS TAXER LE TRAVAIL, NI LE CAPITAL, mais la consommation. Point barre.

    9 juillet 2010 à 12 h 50 min
  • Jaures Répondre

    "PSA Peugeot Citroën a enregistré un bond de 16,9% de ses ventes de véhicules au premier semestre,"

    ’L’horizon s’éclaircit pour Renault. Le constructeur automobile a annoncé ce jeudi un bond de 21,6% de ses ventes mondiales au premier semestre, avec 1,347 million d’unités vendues." (Le Figaro du 8/7/2010)

    Pourtant Tremeau écrit: "l’industrie automobile française connaît de sérieux problèmes avec la cessation des primes à la casse".

    Nombre d’heures travaillées en France: 41/ hebdo. En Allemagne 41,7/hebdo. (eurostat 2006)

    Pourtant Tremeau écrit: "On travaille désormais bien moins longtemps en France qu’en Allemagne pour financer la retraite."

    Si j’étais le professeur d’économie de Bernard Trémeau, j’écrirai: " vous ne pourrez obtenir la moyenne que lorsque vous appuierez votre analyse sur des faits avérés. Merci de vous documenter avant de rendre votre devoir."

    8 juillet 2010 à 16 h 35 min

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