Un pas vers l’assainissement des finances publiques
La réforme des institutions pourrait être l’occasion d’inscrire dans la Constitution l’interdiction de voter un budget déficitaire.
C’est ce qu’a annoncé le 16 mai Hervé Morin, président du Nouveau Centre. Cette idée est défendue depuis longtemps par les centristes. Et il semblerait que le Nouveau Centre soit parvenu à la faire admettre (en échange d’une baisse de ses revendications en matière de proportionnelle aux législatives…). Attendons de voir à quoi ressemblera cette nouvelle disposition constitutionnelle. Mais, c’est déjà une bonne nouvelle que le sujet figure dans les préoccupations de la majorité. Sans nous emballer, ne boudons pas notre plaisir !
Car en finir avec le laxisme budgétaire dont nous souffrons depuis plus de trente ans (depuis 1975, aucun budget n’a été voté à l’équilibre…) est urgent et impératif. Le déficit public « flirte » depuis des années avec les 3 % fatidiques qu’avait fixés Maastricht, bien que les collectivités locales aient d’ores et déjà interdiction de voter un budget en déséquilibre. Mais ce n’est évidemment pas d’abord pour respecter les critères de Maastricht qu’il faut encadrer le déficit public, mais simplement parce qu’il s’agit d’une condition élémentaire de la bonne gestion.
Ce qui reste un peu inquiétant dans les articles et discours que l’on lit ces derniers temps sur ce sujet, c’est que bon nombre de nos dirigeants semblent ignorer la différence entre déficit et dette publique. Et que, renvoyant à plus tard le traitement de la dette, ils renvoient par la même occasion l’équilibre budgétaire aux calendes grecques (Sarkozy parlait de 2012). Or, le traitement du déficit n’est qu’une question de décision politique : on peut voter un budget équilibré dès cette année.
Quant à la dette, s’il s’agit d’un endettement pour investir, elle est économiquement justifiable (dans la mesure où l’investissement est lui-même justifiable et notamment dans la mesure où les intérêts de la dette sont du même ordre de grandeur, sinon inférieurs, aux recettes attendues de l’investissement).
S’endetter pour payer des dépenses de fonctionnement devient nettement plus contestable. Mais ce qui demeure absolument indéfendable dans la pratique budgétaire française actuelle (et cette pratique reste en vigueur dans le premier budget de l’ère Sarkozy…), c’est de s’endetter pour payer les intérêts de la dette !
Bref, il reste du chemin à faire dans les têtes et dans les faits pour que la France sorte du laxisme budgétaire…
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Comments (3)
Donner plus de pouvoir à la cours des comptes serait déja un plus non négligeable .
question bête .pourquoi les USA qui font fonctionner la planche à billets sans restrictions et qui est le pays le plus endetté au monde ,servent encore de référence économique (en pratique et théorie)
Est ce que l Europe n aurait pas tout faux dans son mode de gestion économique.
La Gb n a pas l euro et nos politiques nous la montre souvent en exemple
Faut être logique non?
il est grand temps de choisir de vrais sujets de société et non pas continuer à se regarder le nombril,
résultat / il y a des semaines que tous nos habitués fuient le site….
voyez le nombre d’interventions , proportionnel à l’intérêt suscité par les sujets traités…