Un plan de relance calamiteux

Un plan de relance calamiteux

Le plan de relance annoncé par Nicolas Sarkozy le 4 décembre prévoit 26 milliards d’euros de dépenses publiques supplémentaires.
Onze milliards sont des remboursements de dettes de l’État à des entreprises, ou des versements accélérés d’acomptes sur des commandes. Ils corrigent un comportement défectueux de l’État mais ne sont pas des réductions de charges pour les entreprises.
Les entreprises de moins de 10 salariés verront réduire leurs charges sociales pour l’embauche d’un salarié supplémentaire à bas salaire, au total pour 700 millions. Cette mesure est modeste : la limite de 10 salariés, le nombre d’embauchés, les salaires des nouveaux embauchés auraient pu être plus élevés.

Onze autres milliards sont des investissements supplémentaires de l’État, des entreprises publiques et des collectivités locales. Ils ne rendront pas nos entreprises plus compétitives. L’achat de blindés Panhard est agréable pour cette entreprise, mais pas pour les autres qui, en l’absence de cet achat, auraient pu voir baisser leurs impôts.

En juillet 2008, un comité de personnalités indépendantes avait exclu du Plan Campus les projets immobiliers des universités de Lille et de Metz-Nancy. Le président vient de les y ajouter.

Les élus Verts de Picardie se sont opposés à juste titre au financement par leur région du canal Seine-Nord : selon l’hypothèse optimiste d’y faire passer 5 % du trafic de l’autoroute et du rail concurrents, le gain sur le coût du transport représentera moins de 1,5 % par an du prix prévu pour le canal. Belle rentabilité !

Le tunnel sous les Alpes du chemin de fer Lyon-Turin coûtera plus cher que le tunnel sous la Manche, aux difficultés financières bien connues, pour un trafic dix fois inférieur.

La voie ferrée de Bourges à Saincaize (457 habitants) serait-elle indispensable, et impossible à remplacer par des autocars ? Le Musée des civilisations de Marseille ne peut-il attendre ?

La Poste, qui n’arrive pas à financer ses investissements de 2008, a appris avec surprise qu’elle les augmenterait de 50 % en 2009 ! L’État oblige EDF à augmenter de 50 % les investissements qu’elle avait jugé raisonnables pour 2009 : le cours d’EDF a aussitôt baissé.
Quant aux collectivités locales, les gaspillages de carrefours giratoires, de stades, de théâtres, de médiathèques, de zones industrielles, de bâtiments somptuaires, qui grèvent leurs budgets de fonctionnement, vont devoir augmenter.

Le plan de relance comprend aussi, pour 4 milliards, des suppléments d’assistanat : une avance sur le revenu de solidarité active (le nouveau smic versé à tous les revenus modestes) ; des crédits pour des logements dits sociaux et pour les chômeurs, des suppléments d’allocations familiales et d’aides aux personnes isolées. Ces dépenses n’amélioreront pas la compétitivité des entreprises.

Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il continuerait à réduire les dépenses publiques. En réalité, elles augmentent toutes, et continueront à augmenter. Pourquoi avoir abandonné les saines intentions de l’an dernier ?

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Comments (12)

  • Pierre LANCE Répondre

    Il est évident que le gouvernement retombe dans les errements collectivistes qui détruisent notre économie depuis des décennies. Mais il faut reconnaître que Sarkozy n’a pas de chance : Alors qu’il voulait s’efforcer de conduire des réformes dan le sens du libéralisme, il se prend en pleine figure une crise de grande ampleur dont il faut bien colmater les brèches à court terme avec les vieilles recettes, car les bonnes recettes qu’il faudrait appliquer risqueraient de ne pas montrer leurs effets avant la fin du quinquennat… Je dois informer tous ceux de nos lecteurs qui ont commandé des exemplaires du N° 188 de “L’Ere nouvelle”, principalement consacré au livre de Richard Heinberg “Pétrole : la fête est finie !”, que sa parution a été retardée de quelques jours à la suite d’un incident survenu à l’imprimerie, puis d’un second incident survenu à l’expédition, et qui risque fort d’être suivi d’un troisième qui sera dû à la grève générale du 29 janvier, laquelle touchera certainement la Poste et ses centres de tri. Alors, patience… ! Merci.

    28 janvier 2009 à 1 h 33 min
  • Daniel Répondre

    Florin résume bien la situation selon un principe  américain que nous avons fait nôtre en France.

    ""…toujours aux US, personne ne sait comment ce flot de pognon sera dépensé … gageons que les PDG, CEO comme on les appelle là-bas, vont CONTINUER à s’en mettre plein les poches … Rien qu’en décembre dernier, les banques, en quasi-faillite, la main tendue pour recevoir l’aumône du Trésor, s’apprêtaient à verser 7 milliards en bonus à leurs dirigeants … pour leur immense mérite d’avoir coulé le business …"

    25 janvier 2009 à 14 h 48 min
  • sas Répondre

    relance de l economie….

    prennez connaissance du dernier livres de stephane Steffanovitch…..il a ecrit l empire de leau….un best seller…

    ce dernier livre conscre les privillèges extraordinaires des sénateurs dans notre ripoublique….

    vous saurez enfin ou se trouve le pognon et les castes de france

    sas

    25 janvier 2009 à 13 h 52 min
  • Florin Répondre

    26 milliards pour toute la France ???? mes amis, ce n’est qu’une goutte d’eau (enfin, pour rester poli …)

    Aux US, ils ont parlé de 300 milliards, ensuite de 800 milliards, et maintenant, depuis une petite semaine, de 3000 – 4000 milliards …. Alors, avec les 26, c’est comme aller au casino après avoir cassé un parcmètre … on se fait plaisir à moindre coût.

    Ah, j’oubliais : toujours aux US, personne ne sait comment ce flot de pognon sera dépensé … gageons que les PDG, CEO comme on les appelle là-bas, vont CONTINUER à s’en mettre plein les poches … Rien qu’en décembre dernier, les banques, en quasi-faillite, la main tendue pour recevoir l’aumône du Trésor, s’apprêtaient à verser 7 milliards en bonus à leurs dirigeants … pour leur immense mérite d’avoir coulé le business …

    Quand les affaires vont mal, ils virent sans problème leurs salariés … mais ont le plus grand mal à renoncer aux primes monumentales de fin d’année !

    24 janvier 2009 à 16 h 43 min
  • LEPIAF Répondre

    Eternelle ritournelle et jeu de l’autruche : qui ne veut rien voir, se met la tête dans le sable et attend que les effets s’améliorent ! Comment ???

    Les causes restant, les effets ne peuvent s’améliorer ! Pourquoi ? Parce que personne n’est capable (de droite comme de gauche) d’analyser la merde dans laquelle nous nous trouvons, afin de revenir à un point de départ nettoyé de toutes les initiatives de cette pègre politicienne et financière !

    Il faudrait, à prime abord, que ces gens retrouvent une moralité qui, obligatoirement, supprimerait une bonne partie de leurs priviléges ! Alors , c’est l’impasse ! Nous sommes condamnés à rester la tête, pour eux :dans le sable et pour nous : dans la merde !

    23 janvier 2009 à 17 h 31 min
  • rigaudias Répondre

    A mettre en parallèle avec l’usine à gaz économique et finacière de son ami Obama avec lequel il souhaite aller dans le mur "la main dans la main".

    23 janvier 2009 à 16 h 09 min
  • Agathe Répondre

    Non mais il faudrait savoir de quoi vous parlez: le RSA n’est pas du tout un nouveau SMIC, c’est un minimum social qui va remplacer le RMI ainsi que d’autres minima sociaux.

    23 janvier 2009 à 13 h 56 min
  • R. Ed. Répondre

    Les vélos de fonction, c’est déjà le cas  !!!

    Voyez donc Noël Mammere, le petit roi de Bègle

    23 janvier 2009 à 11 h 30 min
  • dbp Répondre

    maladie  incurable ( sauf voyage a lourdes)et les possesseurs de capitaux le savent bien puisqu ils achetent massivement des obligations de l état US _ malgré son endettement colossal_et malgré le faible rendement actuel de ces obligations d etat US et apres avoir vendu des bons d etat européens
    ils attendent  que les taux remontent  aux etats unis ou vont se replacer sur les actions us pensant que le pragmatisme fera plus vite sortir les etats unis de la crise ( + l impot mondial impérial  qui sert le pays )
    pour eux  l europe s en sortira moins vite et moins bien
    cela explique la remontée du dollar face a l euro

    23 janvier 2009 à 10 h 25 min
  • phidias Répondre

    Les démocraties sont grandes dans le malheur, et assez quelconques  dans l’opulence. L’orage qui vient donnera peut-être à la France l’énergie qui lui manque, pour bousculer le carcan imbécile de toutes ces règlementations tatillonnes, concoctées par des fonctionnaires qui n’ont pas de valeur ajoutée dans la société, mais la capacité à prendre de l’argent qu’ils n’ont pas produit, pour le redistribuer sans efficacité. Depuis Hegel, nous savons que les civilisations sont mortelles, notre pays également. On avait pu croire que M Sarkosy l’avait compris, d’où notre espoir, (pour les indécrottables naïfs comme votre serviteur), mais non, c’est déjà fini, terminé, repassé, plié, rangé. En épousant sa dernière femme, il a aussi endossé les habits de bobo de gauche branchouille, et nous fait un mauvais remake de "je serai le Pdt de tous les Français". Qu’on en juge : Monsieur Erdogan et lui ne se quittent plus au teléphone, on libère Pétrella, puis l’autre ignoble assassin de Batisti, une réforme du service minimum obligatoire en jus de chaussette, des déficits qui explosent avant la crise, (imaginez après !), une sécurité sociale toujours aussi déficitaire, sans aucune réflexion sur qui paye quoi pour qui, une relation avec l’Allemagne très dégradée, les Chinois qui vont signer en Europe les contrats que la France aurait pu avoir si simplement on les avaient prévenus de la séance copain-copain entre le Dailai lama et les Ceausescu français, une fiscalité de Gestapo, les réductions de dépenses toujours repoussées.La liste est longue, alors trahison, incompétence, suffisance, manque de culture, opportunisme, probalement un peu de tout cela, manque de caractère, certainement.

    22 janvier 2009 à 19 h 50 min
  • sas Répondre

    Et revoilà les MAC de gôôoô^che avec leurs vieilles recettes éculées…..

    _emprunts publics (idem la fausse droite)

    _100 000 emplois jeunes (les célèbres gardiens e gommes et de crayons)

    _on ne vire plus les fonctionnaires en trop….

    et blabla et blabla et blabla

    sas propose lui de disqualifier à vie toutes ces enclumes qui ont faillies…..ump/PS/centr/communistes

    mettre nos député et sénateurs au smig…..

    installer des vélos de fonction…

    interdir les mutations et les promotions dès lors que les services sont défaillants ou les objectifs pas atteinds

    c’est simple non…

    sas

    22 janvier 2009 à 12 h 38 min
  • HEFF Répondre

    " Les "politiques de relance" sont vouées à l’échec. Il faut ôter la gestion de la crise des mains des gouvernements et des banques centrales pour la confier aux citoyens, c’est-à-dire aux épargnants et aux entrepreneurs" par Guido Hülsmann :

    http://www.reichmantv.com/

     

    21 janvier 2009 à 16 h 30 min

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