Un référendum, c’est bien ; la démocratie directe, c’est mieux

Un référendum, c’est bien ; la démocratie directe, c’est mieux

Il apparaît clairement, aujourd’hui, qu’au-delà des questions financières, de la zone euro, de la crise des dettes publi­ques…, la question essentielle est bel et bien celle du fonctionnement de nos institutions et de la démocratie.

Aussi longtemps que les pays développés feront le choix de la démocratie (« gouvernement du peuple, par le peuple »), ils se doivent d’appliquer à la lettre ses principes élémentaires, à savoir que le gouvernement doit être sous le contrôle permanent du peuple, par la démocratie directe. Par le biais du recours, toujours effectivement possible, à un référendum d’initiative populaire.

Celui-ci doit permettre :

1) de censurer une loi votée (à Paris ou à Bruxelles) ;
2) d’obliger l’exécutif et le législatif à se saisir d’une question qu’ils au­raient « oubliée » ;
3) de démettre de ses fonctions toute personne détentrice d’une parcelle d’autorité publique déléguée provisoirement par le peuple souverain, en cas de forfaiture.

Au regard d’un tel régime, vraiment démocratique, le recours au référendum d’initiative gouvernementale n’est qu’un pâle pis-aller.
Si les pays européens étaient dotés d’un tel système, leurs gouvernements seraient un peu moins dans les mains de l’oligarchie et un peu plus en phase avec leurs opinions. Comme en Suisse…
Aurions-nous eu l’euro ?

Nous n’aurions eu, en tout cas, ni la Constitution européenne (rejetée en France en 2004), ni le traité de Lis­bonne (adopté en 2007, dans le dos du peuple).
Nous n’aurions pas eu à soutenir la Grèce.

Les contribuables auraient été en mesure d’imposer, depuis longtemps, des décisions de bonne gestion (comme en Suisse, toujours).
Au moment où j’écris ces lignes, les marchés financiers semblent se réjouir que les Grecs puissent ne pas être consultés sur le plan de rigueur qui est la contrepartie de l’aide que les autres pays de la zone euro tiennent à leur imposer.

Cet instantané démontre, s’il en était besoin, que la sphère financière tout entière marche sur la tête, droguée qu’elle est à la fausse monnaie. Elle est accrochée à sa bulle comme un fêtard au bar du Titanic !

La preuve : les marchés souhaiteraient, dit-on, que la Banque centrale européenne puisse, sans limites, non seulement racheter des titres des dettes souveraines de tous les pays de la zone euro, mais aussi en acheter directement à l’émission, comme il est arrivé à la FED (la banque centrale américaine) de le faire pour les émissions du Trésor américain.
C’est ce qu’ils appellent joliment « faire de la BCE une banque de dernier ressort ».

François Bayrou ne dit pas autre chose quand il propose que la zone euro garantisse toute dette émise par un pays de la zone euro !
C’est aussi ce que réclame Marine Le Pen, quand elle propose de réouvrir le guichet de la Banque de France pour que le Trésor puisse venir y emprunter, sans intérêt !

Toutes ces propositions garantissent la pire des solutions : l’hyper-inflation
, qui résulterait inévitablement d’une masse monétaire hors du contrôle des peuples et des épargnants, quand le monde est déjà au bord de la récession.
Au-delà de la monnaie (l’euro, pour 17 pays européens), la question reste obstinément la même : le remboursement des dettes.
Mais, le sujet n’est pas à l’ordre du jour du G20 !…

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Comments (4)

  • QUINCTIUS CICINNATUS Répondre

    il faut avoir la patience et la ruse du chasseur bushman :
    attendre que la R.F.A. sorte (par voie – ou voix – populaire(s) – ce qui ne saurait tarder)  , sorte donc d’elle même de l’euro (des 17 ) …mais il faut aussi s’y préparer, ce que ne semble "envisager" aucun des nos (trop) nombreux candidats à la présidentielle de 2012…le manque d’imagination vient dit on du conformisme ..la preuve en est à nouveau faite !

    10 novembre 2011 à 12 h 18 min
  • Thérèse Répondre

    Les citoyens suisses sont plus riches que les Français parce qu’ils sont bien moins naïfs politiquement. Les Suisses sont trop polis pour le dire, mais ils n’en pensent pas moins…

    10 novembre 2011 à 10 h 39 min
  • HOMERE Répondre

    Oui !! et 10 fois moins riches

    10 novembre 2011 à 2 h 31 min
  • Jeanine Répondre

    Un problème est la naïveté politique des Français. Trois fois plus naïfs que les Suisses.

    9 novembre 2011 à 14 h 45 min

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