Un référendum sur le nucléaire

Un référendum sur le nucléaire

Le maintien de nos capacités en matière d’énergie nucléaire est devenu une question suffisamment impérieuse pour être posée à l’ensemble des Français. La poser dès maintenant par un référendum dissiperait une difficulté qui s’imposera lors les premiers pas du prochain gouvernement.

En raison de nos difficultés économiques, il est probable que 50 à 60 % de nos concitoyens voteraient en faveur de la poursuite de l’activité de nos centrales nucléaires, au moins au point où elles en sont aujourd’hui. Si M. Sarkozy est réélu (« on n’est jamais à l’abri d’un succès »), il sera conforté dans la position qu’il soutient. Si M. Hollande est élu, il paraît vraisemblable qu’il pourra s’éloigner des maîtres-chanteurs que sont les verts et principalement de leurs ayatollahs.

Mais si ce dernier est élu sans avoir levé cette hypothèque grâce au référendum proposé, il y a gros à parier que ces ayatollahs prétendront que les Français, en les élisant, se sont prononcés ipso facto pour leur thèse délétère. Cette décision pèsera longtemps sur le sort de notre pays.

Les gouvernements en place ont souvent estimé qu’organiser un référendum était un pari dangereux parce qu’ils risquaient d’être désavoués. En la circonstance, c’est ne pas l’organiser qui est dangereux, car sans l’onction de nos suffrages, le futur président sera obligé de composer, de parlementer, de marchander et peut-être de céder. Il s’agit d’un sujet capital qui ne supporte pas les finasseries et les arrière-pensées.

Et puis, peut-être obtiendrons- nous ainsi une application plus fréquente de la procédure du référendum, comme elle existe dans de nombreux pays, car elle permet résoudre les sujets de société difficiles. Ainsi, le droit de vote aux étrangers est un sujet qui empoisonnera la prochaine législature, les textes étant déjà prêts. Or, actuellement, des concitoyens signent, dans l’urgence, des pétitions pour le rejeter, estimant qu’il met en cause les fondements de notre société, redoutant le piège annoncé en 1999 par un dirigeant turc selon lequel : « Grâce à vos lois démocratiques, nous vous envahirons, grâce à nos lois religieuses, nous vous dominerons » (1).

Gabriel Lévy

1- Rapporté par l’archevêque émérite de Smyrne, Giuseppe Germano Bernardini, (Synode des évêques en 1999). In : Marco Tosatti, dans La Stampa.

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Comments (7)

  • Levy Répondre

    M. Jaurès. Vous caricaturez. Seules les questions majeures, pour lesquelles il importe d’avoir une réponse majoritaire incontestable, peuvent être soumises à référendum. Le nucléaire en est l’exemple, de même que le vote (et l’élection) des étrangers. Nous n’envisageons pas un vote "dans l’urgence", ni "au hasard des opinions versatiles", mais nous nous inquiétons des décisions qui engagent pour "l’éternité" (ou presque) les fondements de notre société.

    29 novembre 2011 à 9 h 10 min
  • Jaures Répondre

    "Vous avez listé les programmes de nos nombreux partis, mais il vous a échappé que le vote en faveur de l’un d’eux n’implique pas l’adhésion au reste de son programme."
    Si je vous comprends bien, Levy, une fois le président élu, il faudrait soumettre chacune des ses propositions à referendum sous prétexte que l’adhésion au candidat ne vaut pas assentiment à l’ensemble du programme.
    A quoi, dés lors, peut bien servir une élection présidentielle ?
    Par ailleurs, un vote dans un sens ou dans l’autre, vaut-il pour l’éternité ? Peut-on au hasard de l’actualité, organiser un nouveau referendum ? La vie démocratique doit-elle ainsi s’organiser dans l’urgence, au hasard des opinions volatiles ?
    Cette volonté de referendums à tous crins n’est-elle pas le fait de ceux dont le candidat (candidate) n’a guère de chance d’être élu(e) et dont on veut faire entrer les idées par la fenêtre quand la porte est restée close ?

    28 novembre 2011 à 13 h 58 min
  • François Répondre

      Monsieur Lévy, Jaures juge un référendum inutile comme nos hommes politiques le font quand ils savent que la réponse leur déplaira. C’est pourtant simple…

    28 novembre 2011 à 10 h 14 min
  • QUINCTIUS CICINNATUS Répondre

    Les Français étant (selon ce sondage) favorables à l’énergie nucléaire , @ Jaurès est contre un référendum (d’initiative populaire ?) … aurait il été du même avis dans le cas contraire  ? … et encore heureux que nos concitoyens ne connaissent ils pas alors "l’origine" des particules d’iode radioactif qui ces derniers jours ont balayé le ciel de la Métropole puisqu’on n’aurait pu identifier les "contaminants" ( qui signent l’origine de la contamination )… or un seul pays produit un uranium et un plutonium pur à 99,9 % : les U.S.A. ! et le journaliste Japonais Yoichi Shimatsu basé à Hong Kong révèle dans une enquête que les explosions de la centrale nucléaire 1 de Fukoshima seraient dues à la fission … d’ogives nucléaires "clandestines" … qui  étaient enrichies localement ( accord passé entre Bush-Cheney , Shinzo Abe et …Ehud  Olmert ! )
    à suivre …

    27 novembre 2011 à 19 h 15 min
  • Lévy Répondre

    M. Jaurès. Il y a en effet "un besoin de référendum.". Vous avez listé les programmes de nos nombreux partis, mais il vous a échappé que le vote en faveur de l’un d’eux n’implique pas l’adhésion au reste de son programme. C’est pourtant ainsi que l’équipe au pouvoir en 2012 le considérera. Par ailleurs, à cette occasion, nous renouerons, peut-être, avec la pratique du référendum. La Suiise ne s’en porte pas plus mal !

    M.MIDAL45. il est vrai que le référendum peut déboucher sur "l’arrêt du nucléaire". Nous réfléchirons aux solutions des opposants,mais comme rien ne peut se faire rapidement, nous aurons le temps soit de trouver des solutions, soit de revenir en arrière… ce "revirement" a été proposé à de nombreux pays au sujet de l’Europe, sans gêner personne.

    27 novembre 2011 à 8 h 51 min
  • Jaures Répondre

    Et encore un référendum !
    Pourtant, les propositions des futurs candidats sont claires: le NPA souhaite sortir du nucléaire en 10 ans; sortie du nucléaire également pour les Verts, mais dans des délais moins clairs (10-15-20 ans selon les tendances).
    Le PS propose un rééquilibrage en faveur du renouvelable grâce notamment à des économies d’énergie en conservant les plus récents réacteurs et en démantelant les plus anciens.
    M Le Pen souhaite garder la capacité nucléaire de la France de même que Sarkozy qui veut de nouveaux investissements dans la filière.
    Si, comme le prétend G.Lévy, 60 ou 65% des Français sont attachés au nucléaire sans réserves, ils se reporteront sur ces deux derniers candidats. Quel besoin d’un référendum ?
    Surtout que, selon la question posée, plusieurs interprétations seront possibles. De même, selon le moment où elle sera posée. Quel aurait été le résultat d’un tel scrutin 15 jours après Fukushima ?

    26 novembre 2011 à 12 h 13 min
  • midal45 Répondre

    Et si le référendum débouche sur “arrêt du nucléaire”, on fait quoi? Je suis pour le référendum concernant les sujets de société, mais ce problème dépasse très largement la simple société Française puisque nous approvisionnons d’autres pays en électricité. Et le nucléaire a un impact économique, technique et social…

    26 novembre 2011 à 8 h 43 min

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