Une crise monétaire majeure a commencé

Une crise monétaire majeure a commencé

Le temps du retour aux monnaies nationales semble donc proche… Telle était la conclusion de mon dernier article.
Malgré les interventions des gouvernements européens, de Jean-Claude Trichet pour la Banque centrale européenne, voire de Christine Lagarde pour le Fonds monétaire internatio­nal, les spéculateurs sont persuadés que l’euro est condamné à mort. Car les mesures prises le 21 juillet ne vont pas calmer le mal, mais au contraire l’aggraver.

Depuis 1999, malgré l’euro et les accords de Bâle III, pour satisfaire leur électorat, tous les pays européens ont continué à s’endetter, car ils dépensent bien plus qu’ils ne gagnent. Ils émettent donc et signent des obligations d’État, c’est-à-dire une reconnaissance de dette. Ils empruntent une somme donnée, à un taux d’intérêt donné, pour une durée déterminée. Les financiers internationaux prennent moins de risque en prêtant de l’argent à un État qu’en le prêtant à un particulier. En effet, un État ne peut pas disparaître. Ils ont donc prêté des sommes énormes aux pays européens liés par l’euro, en particulier aux Italiens.

Les financiers internationaux pensent aujourd’hui que de nombreux États européens seront incapables de rembourser leurs dettes aux dates prévues. Ils se débarrassent, par conséquent, des obligations d’État émises par les pays très endettés, comme l’Italie ou même la France, et ils achètent à la place des obligations allemandes ou américaines, ou de l’or. Le prix des obligations italiennes diminue et le prix des obligations allemandes augmente. Alors que les intérêts payés restent les mêmes.
Par ailleurs, les parités fixes entre monnaies font des ravages.

La parité fixe liant depuis 1999 les anciennes monnaies européennes entre elles est responsable du déficit des balances commerciales grecque, italienne ou française avec l’Allemagne. Ce déficit grandissant sans interruption indique aux financiers internationaux que les entreprises de ces pays ne sont plus compétitives. La valeur de ces entreprises s’effondre donc actuellement.

La parité fixe liant le dollar américain au yuan chinois favorise les entreprises chinoises.
Elles inondent de leurs produits le monde entier. Cette parité fixe rend donc non compétitives les entreprises américaines ou eu­ropéennes. Elle pousse les Amé­ricains à pratiquer une « guerre monétaire » pour protéger leurs propres entreprises.

Tous les éléments d’une nouvelle crise monétaire et économique internationale grave sont rassemblés. Elle était prévisible Et, de­puis une semaine, elle est là…

Les bourses du monde entier ont brutalement chuté
le 4 août et continuent à chuter depuis.
Dans la zone euro, les chutes sont importantes. À Paris, la chute a été de 3,90 %, à Francfort de 3,40 %, à Milan de 5,16 %, à Madrid de 3,89 %.
En dehors de la zone euro, c’est la même dégringolade. À Lon­dres, la chute est de 3,43 %. À New York, le Dow Jones perd 3,41 % et le Nasdaq 5,05. Même la bourse suisse a perdu de la valeur.

Les chiffres atteints sont, en général, inférieurs à ceux qui existaient avant la grande crise de 2002.
Les investisseurs vendent les actions et achètent de l’or… L’once d’or a atteint pour la première fois le chiffre de 1 681 dollars.
Les actions ont continué à chuter le 5 août. Le CAC 40 a, par exemple, encore perdu 3,7 % de sa valeur. Et les bourses asiatiques suivent à leur tour.

Il faut donc impérativement modifier les parités fixes liant le dollar et l’euro au yuan
, et les parités fixes liant entre elles les anciennes monnaies à l’euro.

Le 4 août au soir, les écarts entre les bons du Trésor français et les bons du Trésor allemands montraient que les spéculateurs pensaient qu’une dévaluation du franc par rapport au mark devait atteindre 37,1 %. Pour la lire italienne, elle atteindrait le chiffre incroyable de 167 %…
Les intérêts que l’Italie ou la France vont devoir payer à ceux qui leur ont prêté de l’argent vont devenir insupportables. Et ce que Jean-Claude Trichet peut faire avec la BCE ne peut être que totalement insuffisant.

Comme on ne parle pas de modifier les parités liant les anciennes monnaies entre elles depuis 1999, le temps du retour aux monnaies nationales est arrivé. Il se fait dans la douleur et sous la contrainte des spéculateurs. Nous sommes en pleine crise monétaire, économique et sociale.

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Comments (1)

  • Florin Répondre

    Bof ! Des raccourcis comme d’hab.

    Le taux de change ne joue qu’à la marge en matière de compétitivité : la France et l’Allemagne utilisent l’euro, apparemment avec des succès bien différents au quotidien – comme quoi, si l’on bosse bien, on arrive à fourguer sa camelote, peu importe le prix et le taux de change.

    Que dire de la Suisse ???

    En août 2008, il fallait 1 franc 60 pour acheter un euro. Il y a deux mois à peine, le chiffre était descendu à 1,22, et aujourd’hui on approche le 1,03 !!!!! Malgré cela, les Suisses (un peu inquiets tout de même) continuent à exporter. Les entreprises ont rallongé la durée du travail ici et là, avec la bénédiction des … syndicats, oui Monsieur !!!   Pas de protestations (ce serait indécent, au vu des salaires démentiels pratiqués).

    Quand les patrons sont intelligents, les affaires marchent. Que le MErDEF en prenne de la graine, tant qu’il est encore temps … 

    11 août 2011 à 0 h 35 min

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