Vers encore plus d’intervention de l’État

Vers encore plus d’intervention de l’État

Jeudi soir, pendant deux heures et demie, dans l’émission « Paroles de Français », Nicolas Sarko­zy a répondu aux questions de 9 Français sélectionnés par la chaîne de télévision TF1.

Des sujets aussi variés que le contrôle de l’immigration, le respect de la laïcité, la politique agricole commune, le chômage, la démographie, l’endettement de l’État ou le manque de mé­decins ont été abordés. Finale­ment, sur chaque sujet, on est resté sur sa faim.

Il se dégage de cette longue, mais trop courte, interview une position précise du Président : seule une nouvelle intervention de l’État peut apporter une solution à un problème. Et il est évident que le responsable politique d’un pays doit avoir une telle pensée.

Mais la France est un pays où l’État intervient déjà beaucoup. En matière économique, tout particulièrement.
Nos gouvernements ont par ex­emple décidé que la retraite soit à 60 ans, que le SMIC horaire brut soit à 9 euros, que la durée de travail hebdomadaire soit à 35 heures ou que les droits de douane soient supprimés entre la France et l’Allemagne. Des milliers de pages du Journal officiel, difficiles à lire et souvent en contradiction les unes avec les autres, précisent dans le détail toutes ces interventions. Chaque président de la République, chaque ministre a rajouté sa propre couche.

Par ailleurs, la médecine doit être « gratuite » pour tous. Une retraite minimum doit être payée à tous, même à ceux qui n’ont pas travaillé. Le chômeur doit percevoir tous les mois une allocation et les enfants ont aussi droit à leurs propres allocations (allocations familiales ou école « gratuite »). Enfin, comme seulement 20 % des Français sont capables de payer les frais qui permettent à une personne dépendante de vivre le moins mal possible, Nicolas Sarkozy a décidé de créer une « allocation dépendance »

Or, tous ces services « gratuits », ou toutes ces allocations, ont un coût. Et nous sommes en démocratie.
Le parti qui propose la retraite à 60 ans a plus d’électeurs que celui qui la propose à 65 ans. Le parti qui propose d’augmenter les impôts a moins d’électeurs que celui qui propose de les diminuer. Le parti qui impose les entreprises perd moins d’électeurs que celui qui impose les consommateurs. Etc.

Par ailleurs, la monnaie unique a supprimé les droits de douane entre la France et l’Allemagne ou la Pologne. Or, les entreprises allemandes sont bien moins im­posées que les entreprises françaises. Et les salariés polonais ont un salaire cinq fois plus faible que les salariés français.
Nos entreprises ne sont plus compétitives. Elles fuient la France : elles délocalisent.

Et les gouvernements français continuent à vivre au-dessus de leurs moyens. Ils n’ont même plus le droit de « faire marcher la planche à billets ». Mais ils continuent à distribuer plus d’argent qu’ils n’en gagnent, pour avoir plus d’électeurs. Ils sont obligés d’emprunter pour boucler leur budget.
Toutes ces réalités ont été ef­fleurées au cours de l’entretien.

Nicolas Sarkozy a dit qu’il ne voulait pas augmenter les im­pôts de nos entreprises pour les rendre compétitives. Il a même semblé favorable à la suppression des charges sociales pa­yées par les entreprises et leur remplacement par un impôt pa­yé par les consommateurs.
Il a confirmé qu’il allait continuer à diminuer le nombre des fonctionnaires, dans l’Éducation nationale en particulier. Ce qui provoque des grèves.

Mais il a annoncé de très nombreuses dépenses nouvelles : pour attirer des médecins dans les campagnes françaises, pour financer l’enseignement des ap­prentis, pour aider les étudiants ou les agriculteurs.

Après cette interview, il semble globalement que nous n’allons pas vers moins d’intervention de l’État, mais au contraire vers plus d’intervention.
Avec la monnaie unique, nous risquons donc d’avoir une très faible progression de notre PIB, de nos revenus. Donc de sortir très difficilement du chômage. Alors que l’Allemagne manque de main-d’œuvre.
Pourquoi ne pas supprimer des milliers de pages inutiles du Journal officiel et copier ce qui se fait en Allemagne ?

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Comments (7)

  • IOSA Répondre

    Commençons par supprimer toutes les aides qui ne vont pas directement aux français…

    Comme on dit, on balaye d’abord devant sa porte et le voisin fera de même.

    IOSA

    18 février 2011 à 21 h 52 min
  • mapayul Répondre

    ben oui, c’est une nouvelle fois prouvé : l’Etat c’est le problème, pas la solution.

    17 février 2011 à 21 h 42 min
  • IOSA Répondre

    blah blah blah !!!!

    Tout cà c’est du vent, le seul moyen de s’en sortir c’est de DEGAGER ceux qui nous ruinent !!!

    Donc la panoplie Sarko&Clyde…DEHORS !!!

    Je n’ai jamais vu une famille française dépensant plus qu’elle ne gagne et continuer à mener le train de vie des milliardaires….sauf les gouvernoeuds puisqu’il s’agit de dépenses ne touchant absolument pas leurs portefeuilles.

    Tout au contraire et par le biais des connivences et retour d’enveloppes…plus ils dépensent et plus ils gagnent de fric sur notre dos.

    IOSA

     

    17 février 2011 à 12 h 47 min
  • françois Répondre

      Le problème, c’est qu’en France, l’état veut s’occuper de tout. Et quand on s’occupe de tout, d’abord on ne fait rien vraiment bien et ensuite on détourne la richesse nationale pour, justement pouvoir s’occuper de tout…
      Quand l’état se limitera à ses tâches régaliennes, il aura alors des chances de faire correctement son travail à un prix supportable. Ce qui est infiniment mieux que de tout faire mal à un prix exorbitant.
     
     

    17 février 2011 à 10 h 27 min
  • Jaures Répondre

    Pi314116 veut que l’on s’aligne sur l’Allemagne. C’est possible.

    Il faut baisser le budget de la défense (2,5% du PIB pour la France contre 1,5% en Allemagne). Cela fait 20 milliards d’euros d’économisé.

    Supprimer l’école maternelle, économise 12 milliards.

    Supprimer les allocations familiales économise 12 autres milliards.

    Parallèlement, on augmente les frais de succession et les taxes foncières et on supprime l’ISF.

    Bon sang ! Les Français vivront drôlement mieux après ça !

    16 février 2011 à 17 h 07 min
  • françois Répondre

      Il n’y a pas de services gratuits. Il y a juste des services payés par d’autres. Et quand on fait payer aux autres les services que l’on utilise, on a tendance à les utiliser sans compter… et à en redemander. C’est humain. Pas très responsable, mais humain. Nos politiques, par contre, sont supposés être payés pour être responsables…

    16 février 2011 à 13 h 28 min
  • pi31416 Répondre

    Pourquoi ne pas supprimer des milliers de pages inutiles du Journal officiel et copier ce qui se fait en Allemagne ?

    Pour ce faire il serait utile de savoir l’allemand. Mais c’est l’arabe dont on prêche l’enseignement. On se prépare donc à copier… tenez, l’Egypte par exemple.

    Quelques cyniques rétorqueront qu’il y aura moins d’effort à fournir pour atteindre le niveau de l’Egypte que celui de l’Allemagne. Je crains qu’ils n’aient raison.

    16 février 2011 à 1 h 38 min

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