Vers le développement d’un capitalisme populaire

Vers le développement d’un capitalisme populaire

Lundi 26 mai, Nicolas Sarkozy a présenté son projet de loi sur l’intéressement, qui devrait être débattu d’ici la fin de l’année 2008.
L’objectif annoncé est de doubler en quatre ans les sommes versées aux salariés au titre de l’intéressement aux bénéfices.

Contrairement à la participation, l’intéressement existe aussi dans les petites entreprises. Les montants des sommes versées dans le cadre de la participation et dans le cadre de l’intéressement sont du même ordre de grandeur (7 Mde pour la première et 6 Mde pour le second en 2005), de même que le nombre de salariés concernés (5 millions pour la première, quatre pour le second). Mais on voit mal l’utilité de maintenir deux dispositifs aussi proches l’un de l’autre… La première réforme utile en matière de participation des salariés aux résultats de l’entreprise ne serait-elle pas de simplifier le dispositif ?

Une autre réserve saute aux yeux, à propos d’intéressement : tout se passe comme si l’on créait une échappatoire aux invraisemblables charges qui pèsent sur les salaires et sur l’entreprise en général. En effet, le principal avantage de l’intéressement réside dans sa défiscalisation (non négligeable pour le salarié) et son exemption de charges sociales pour l’entreprise. Mais, là encore, pourquoi ne pas faire plus simple, en baissant charges et taxes, sans mettre en place un énième et complexe système de défiscalisation ?

Malgré ces réserves, nous avons tout lieu de nous réjouir d’un effort substantiel du gouvernement en faveur de l’intéressement. Car cet effort répond à deux impératifs décisifs pour sortir la France du marasme : en finir avec la lutte des classes ; développer le capitalisme populaire.

En finir avec la lutte des classes, tout d’abord : tant que l’on restera persuadé que les intérêts des employés et ceux de leur entreprise sont diamétralement opposés, aucune réforme de fond, aucun développement de l’initiative privée, ne seront possibles… Les employés ont pourtant tout intérêt à ce que leur entreprise se développe. L’intéressement peut les aider à faire le lien entre ce développement de leur société et leur propre intérêt.

Enfin, la grande faiblesse économique de la France tient à l’absence d’un capitalisme populaire. Il est clair que le développement de l’épargne salariale, sous forme d’intéressement ou sous une autre forme, est un pas dans la bonne direction. Voici donc, pour une fois, une réforme utile et consensuelle – à ne pas manquer…

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Comments (9)

  • sas Répondre

    Capitalisme populaire……

    C’est pas le light motif des officine maçonniques mutualistes…..

    …..qui amboucane et torpilles ses actionnaires et sociétaires……avec une soit disante cogestionmutualiste qui n’existe qu’en rêve…..sauf pour les délits ententes et les délits d’initiés et de blachiement…..

    dernières banques mises en cause: credit mutuel, le credit agricole ,la bred……

    Et vive le capitalisme populaire…

    sas

    2 juin 2008 à 20 h 13 min
  • sas Répondre

    Capitalisme populaire vous dites ????

    oui bien sure avec les enclumes qui nous exterminent……il y aura ceuix qui ont le boulot et ceux qui auront l’argent du boulot…..et c’est assurément pas les mêmes…. et parmis ceux qui auront  droit "aux métaux" seuls les initiés auront la part du lion…les autres forcément goyims auront les clopinettes….

    …..en france ,nous seront massivement exclus du clan des clopinettes…..pouront nous seulement prétendre au boulot non payé…..esclaves quoi…

    la seule chose que l on partagera c’est la misère…..n’est ce pas la le plan de guerre de la gogogoche bobo…???

    merci les fonds de pensions et les chiens qui les ont installéS durablement cHez nous….

    sas

    1 juin 2008 à 17 h 24 min
  • Florin Répondre

    à Jacques : "… laissez-nous faire …!" Ben, on ne fait que ça, on voit les résultats : avec la laine tondue sur le dos des Français, les grands groupes partent AVEC SUCCES à la conquête du monde entier. Avec les prix démentiels de nos grandes surfaces et les milliards engrangés, toutes les grandes surfaces de la Terre seront bientôt françaises, même au fin fond de la Chine, de l’Azérbaidjan ou de la Patagonie. Je voyage souvent dans ce vaste monde, et je les vois à l’oeuvre : l’étranglement en trois étapes, d’abord la concurrence, ensuite les fournisseurs, et à la fin, logique, les clients !!! Les débats que nous avons en France à ce sujet sont très similaires à ceux des autres pays, développés ou pas.

    D’autres qui aiment nous tondre : les constructeurs automobiles, qui vendent plus cher en France et font du dumping chez les voisins, en Belgique notamment … alors que la TVA belge est plus élevée que la nôtre, donc la différence vient du hors-taxe.

    Jacques, vous ne répondez pas sur la situation au Canada (signe que j’ai appuyé là où ça fait mal …).

    Dans le monde, peu de pays ont des schémas OBLIGATOIRES de sharing profit étendus à l’ensemble du staff – et vous le savez comme moi : en absence d’obligation, les requins gardent la proie entre leurs dents …

    Lorsque le patron américain est payé dix fois plus que le français (à taille d’entreprise comparable) la différence (faut pas sortir de l’ENA pour piger ça) a été tondue sur le dos de ses salariés, vu que le client final paie la même chose, concurrence oblige.

    1 juin 2008 à 0 h 07 min
  • jacques Répondre

    Pour Florin:

    C’est un piège typique de votre gouvernement et 99.9% des français tombent toujours dans le panneau à chaque coup. (Ce n’est pas la première fois. En effet, la plupart de vos "mesures pour l’entreprise" sont des pièges pratiquement identiques)

    J’explique donc plus clairement encore.

    Aujourd’hui une certaine proportion de vos entrepreneurs donnent à une certaine proportions de leurs employés une certaine proportion de leur rémunération en intéressement à l’entreprise.

    Ces proportions sont déterminés par les entrepreneurs par eux seuls au mieux de leur connaissance (de la situation particulière de leur entreprise, du type d’activité, du type de tâche, du niveau d’éducation de chaque employé, de l’ancienneté, etc) pour répondre au mieux aux besoins de leur entreprise dont il cherche bien entendu le succès.

    Arrive vos bons gouvernements socialistes. Que font-ils? Ils vous offrent un incitatif financier pour que vous CHANGIEZ ces proportions. Ils déforment le marché. Vous n’agissez plus parce que cela fait du sens pour votre entreprise  mais pour avoir l’avantage financier que vous perdez si vous n’utilisez pas la mesure qu’il vous offre.
    S’il voulait vraiment aider l’entreprise pourquoi simplement ne pas donner directement un montant d’argent à l’entreprise et lui laissez décider si elle préfère la réinvestir, augmenter les salaire, ou augmenter l’intéressement. Il n’y a pas deux entreprises pareilles et l’entrepreneur est le mieux placé pour savoir ce qui est le mieux dans son cas particulier. Pouquoi diantre y ajouter laissé des bureaucrates venir tout compliqué? (Le comble c’est qu’on vous demandera d’être "reconnaissant" pour l’ **aide** gouvernementale … une vraie farce)

    (Et je n’ai pas reparler des coûts administratifs qui vont encore une fois de plus entrainer une nouvelle couche de la population active à faire des emplois "bidons" sans valeur pour personne et en fait à valeur négative puisqu’ils produisent une tracasserie administrative inutile, une entrave de plus)

    Les entrepreneurs français doivent crier hauts et forts: NON! Laissez nous faire. Si vous tenez à nous donner de l’argent pour aider l’entreprise, allez-y,mais laissez-nous l’utiliser de la meilleure façon.

    Evidemment ceci étant un site français je me suis bien entendu abstenu d’ajouter dans les possibilités d’usage ci-hauts décrites: "lui laissez décider si elle préfère la réinvestir, augment le salaire, ou augmenter l’intéressement…. **OU LE DONNER AUX PROPRIETAIRES**".
    Imaginez le tollé! Mon ordinateur aurait probablement tremblé via internet par les hurlements. On n’aurait même pas fini de lire le commentaire!

    Et pourtant…
    C’est ce qu’il faut faire. Il faut AUSSI laisser cette possibilité. D’abord parce l’entrepreneur peut avoir l’idée d’une autre entreprise à créer et que ce capital pourrait justement le pousser à la créer. Ensuite parce qu’il pourrait aussi le garder pour lui-même et la dépenser: ceci aurait (on l’esperera!) possiblement pour effet de rendre les salariés envieux et pousser ceux-ci à "faire pareil" et à créer une entreprise.
    Car au fond, si avoir une entreprise en France n’est qu’un paquet de tracas sans avantage personnel compensatoire suffisant, peut-on vraiment s’étonner que personne ne veut y créer de nouvelles entreprises et que votre taux de chomage est ce qu’il est?

    30 mai 2008 à 11 h 18 min
  • Florin Répondre

    à Jacques : en France aussi (vous n’allez certainement pas me croire …) le patron PEUT distribuer du pognon pour encourager les performances de ses salariés (et pas besoin de formulaires …).

    Seulement, lorsqu’il s’agit de distribuer, comme Al Capone à ses porte-flingues, en franchise de toute charge et de la main à la main, vous comprendrez que l’Etat doit prendre quelques précautions … autrement, pourquoi les gens paieraient-ils des impôts, si l’on pouvait s’en dispenser ???

    Encore une fois, je doute fort qu’au Canada vous pouvez payer des salaires (ou assimilés) sans que les sommes soient déclarées et taxées, d’un coté comme de l’autre. Sinon, il n’y aurait aucun intérêt de planquer son pognon au Bahamas.

    29 mai 2008 à 16 h 38 min
  • Florin Répondre

    Je n’aime pas cracher dans la soupe … mais quand-même !!! 7 milliards distribués à 5 millions … laissez-moi rire ! ça fait 1000 euros par tête, même pas de quoi remplir sa cuve de fioul en septembre …

    Si l’on vous jette quelques miettes, ne croyez pas tout de même que l’on vous invite à table …

    Les gens ont à peine de quoi bouffer, alors, le "capitalisme populaire" reste pour eux une abstraction aussi lointaine que la philosophie grecque pour les indiens Huaorani, qui gambadent à poil sur les berges de l’Amazone …

    28 mai 2008 à 18 h 25 min
  • jacques Répondre

    "nous avons tout lieu de nous réjouir d’un effort substantiel du gouvernement en faveur de l’intéressement"

    Vous avez parfaitement tort de vous en réjouir.

    Dites-moi en quoi cela fait du sens?

    En gros en terme économique la mesure revient à ceci:
    – on fait une nouvelle ponction d’impôts dont on ne parle pas (éventuellement directement  ou indirectement  en augmentant le déficit de fonctionnement) sur les français
    – on verse une part de cette nouvelle ponction à une nouvelle structure bureaucratiqu e qui viendrait administrer cette nouvelle mesure et qui permettra, en faisant d’une pierre deux coups, de récompenser les fidèles du président par de nouveaux emplois
    – on verse ce qui reste aux entreprises et aux employés sous la forme de remise d’impôts hautement publicisés pour leurrer (si facilement qu’on croirait rêver!) tout le monde.

    Résultat final: on a augmenter l’impot et augmenter la bureaucratie française

    Evidemment le discours socialiste marche super bien pour leurrer les pauvres illétrés en économie qui consitue la quasi totalité de la population française. Imaginer si on n’avait dit la réalité toute crue à la place: "on va augmenter l’impôt pour créer une nouvelle structure bureaucratique qui va obligé les entrepreneurs à remplir d’autres formules et quêter encore une fois d’autres autorisationd aux copains du parti qui ne connaisse strictement rien à la vie d’entreprise"! Soyons habiles quand même!

    Quant si c’est vraiment l’intéressement des employés qui était vraiment le but (et ce n’est pas le but, c’est seulement encore une fois du show Sarkozy)  il se fait presque partout au Canada: c’est tout simple. Vous êtes patron vous pensez que dans tel ou tel cas cela encouragerait vos employés? Vous choisissez la formule la mieux appropriées à votre entreprise: options, prime à la réalisation d’objectif, les limites sont fixées par votre imagination. Pas de discussion avec un bureaucrate têtu  ou imbu de pouvoir. Pas de temps perdu à remplir des documents d’autorisation gouvernementale `a attendre. Pas de refus parce que votre plan d’intéressement ne remplie pas les critères précis qui, bien entendu par souci d’égalité, doivent être les mêmes partout en France et quelque soit le type d’entreprise (ou sinon doivent être approuvés à des tables sectoriales et locales). Non. Au Canada, vous le faite ipso facto à votre goût IMMEDIATEMENT et utilisez le reste de votre temps pour faire avancez votre entreprise. Vous êtes toujours le seul responsable du succès ou de l’échec de votre plan d’intéressement. *** Vous êtes LIBRE.  ****

    Est-ce vraiment surprenant que le Canada accueille chaque année de plus en plus  de français épris de liberté, en réalité la crême, des entrepreneurs et employés ambitieux et dynamiques et qu’en revanche la France, sous l’UMP socialiste de  Sarkozy, s’apprête à acceuillir les FARC et subventionne (indirectement) les recherches du "Conseil européen pour la fatwa et la recherche" qui, on se le rappelera, a illuminé le monde entier l’an passé par les résultat tant attendu des fruits de ses cogitations de haut niveau, de ses long mois de savantes recherches par des chercheurs bardés de diplômes théologiques et à  qui donc nous devons la plus grande admiration et respect (soyons humbles, combien d’entre nous avons l’ "éducation" requise pour apprécier toute la profondeur du résultat finial !):  grosso modo: "non, il n’est pas permis aux jeunes filles de monter à la bicyclette sauf dans des cas très précis"

    28 mai 2008 à 18 h 08 min
  • sas Répondre

    L’etat ruine methodiquement une partie de sa population……la corvéable, la travailleuse, la contribuable…..et pour leur tennir la tête hors de l eau momentanément…….on conseil voir contraint , les entreprises déjà aussi exsangues a mettre la main à la poche…..interessement et autres fariboles de primes obligatoires falculatives……mais conseillées puisque sans chages….

    c’est -y pas beau comme procédé libérale ?????

    et pourquoi pas faire une loi pour décréter la croissance……la gôôôche partageait methodiquement la misère…….cette droite elle…..opère le tour de force de la rendre discriminatoire…..et pourquopi pas faciliter l’octroit de prêts bancaires avec caution personnelles pour financer ces mesures à la con….

    sas qui se marre……

    28 mai 2008 à 13 h 29 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    La déclaration d’impôts étant à l’ordre du jour j’ai pris le temps de faire quelques calculs sur les feuilles de paies de mon fils cadet, célibataire.

    Il en ressort que pour chaque 100.- euros de rémunération brute (y compris la soi-disante cotisation patronale),  45.- euros sont confisqués par différentes instances. Mon fils cadet a 24 ans avec un CAP de menuisier et travaille à temps plein pour un salaire net inférieur au SMIG.

    Les  55.-euros  restants sont naturellement encore amputés de  l’impôt sur le revenu, de la  taxe d’habitation, de la TVA sur tout ce qui peut s’acheter et tutti quanti…

    Dans quel pays de m… sommes-nous pour traiter de la sorte des jeunes qui débutent dans la vie.

    En ce qui me concerne l’intéressement n’est qu’un gadget de plus. Ce pays est pourri et ne se redressera jamais!

    J’ai conseillé à mon fils cadet de suivre l’exemple de son ainé et de s’expatrier.

    28 mai 2008 à 13 h 07 min

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