Vers une civilisation sans pétrole

Vers une civilisation sans pétrole

Le 5 avril dernier, le Premier ministre François Fillon a déclaré à l’Assemblée – en réponse à une question du député socialiste François Brottes : « Nous avons, en 2009, atteint le pic de production en matière de pétrole. La production ne peut maintenant que décroître, alors même que la croissance de l’économie mondiale a retrouvé un train de 4,5 %. »

Ce pic de production, c’est le fameux « peak oil », le point le plus haut de la production pétrolière dans l’histoire de l’humanité.
Il est bien connu que le pétrole est une énergie fossile et qu’il faut un temps considérable pour le fabriquer sous la terre. Or, nous en extrayons chaque année autour de 80 milliards de barils, bien plus qu’il ne s’en « fabrique ».

Depuis longtemps, les analystes sonnent l’alarme en avertissant que la civilisation occidentale – et, par extension, l’ensemble de la planète qui a choisi de vivre selon le modèle occidental – dépend étroitement du pétrole et que celui-ci n’est pas une ressource illimitée.
Mais, jusqu’à présent, tout cela paraissait bien loin. J’avais, pour ma part, en tête, que le « peak oil » serait autour de 2050. Ce qui était « demain », mais qui laissait le temps de préparer la transition.

Si François Fillon a raison, la situation est bien plus préoccupante encore. Et, a priori, ses paroles recoupent celles d’autres dirigeants. L’ancien ministre de l’énergie de Carter avait par exemple annoncé, lui aussi (dans l’indifférence générale), en septembre dernier, une baisse de la production avant 2015.

Certes, la notion de « peak oil » est en elle-même sujette à caution. Car la capacité d’extraction du pétrole dépend largement du prix du baril. Actuellement, beaucoup de gisements connus sont inexploités car trop peu rentables. Avec un baril à 200 dollars, ils deviendraient rentables et pourraient être exploités, décalant d’autant le fameux pic.

Cependant, ce qui est préoccupant, c’est précisément la possibilité que le baril augmente encore. Car toute la mondialisation repose sur le faible coût des transports. Que ces coûts augmentent de 50 ou 100 % et nous assisterons à relocalisation drastique de l’économie.

Ce ne serait sans doute pas un mal : nous serions moins dépendants de l’extérieur et nous serions contraints d’abandonner le modèle de consumérisme outrancier que nous connaissons aujourd’hui. Mais la transition sera douloureuse et le fameux « pouvoir d’achat » risque d’en prendre un sérieux coup !

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Comments (4)

  • HOMERE Répondre

    Sans pétrole il n’y aura plus de civilisation du tout….nous serons alors redevenus des êtres humains "normaux" c’est à dire des barbares ce que nous sommes actuellement mais avec du pétrole.

    Les agriculteurs sans pétrole reviendront à la traction avant chevaline ou bovine,ce qui nous fera un beau cheptel d’animaux bien musclés et sains ce qu’ils ne sont pas actuellement avec du pétrole.

    Les militaires reviendont à l’arc à flêche et à la massue,ce qui nous fera une belle armée qui ne servira à rien,ce qui est le cas actuellement avec du pétrole.

    Les socialistes reviendrons à la lutte des classes et à la dictature du prolétariat ce qui nous fera un beau programme électoral qui ne servira à rien,ce qui le cas actuellement avec ou sans pétrole.

    30 avril 2011 à 18 h 42 min
  • Anonyme Répondre

    Oui Depuis 1881, date de sa création à l’initiative de Gambetta, le ministère de l’agriculture est là pour subventionner les campagnes et asseoir le pouvoir politique par le biais du vote des ruraux. Ce n’est pas un hasard s’il a permis tant de belles carrières dont Jules Méline (III° République), Henri Queuille et Pierre Pflimlin (IV°), Edgard Pisani et plus récemment Jacques Chirac (V°). Ce n’est pas non plus un hasard si Méline crée, dès 1885, le crédit agricole.

    28 avril 2011 à 21 h 00 min
  • sas Répondre

    Moi j ai une brillante idee jean….

    IL N Y A QU A LA SUBVENTIONNE ENCORE UN PEU PLUS pour le plus grand bonheur du credit agricole……et de ses frères trois points

     

    sas

    28 avril 2011 à 14 h 17 min
  • Anonyme Répondre

    Oui, si nous avons bien déjà franchi “l’oil peak”, les problèmes vont se multiplier très vite. Un exemple entre mille : que devient notre production agricole dans cette nouvelle configuration ? Actuellement pas un seul tracteur, pas une seule moissonneuse, etc, ne fonctionne sans pétrole.

    27 avril 2011 à 22 h 14 min

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