Bruxelles sermonne la France

Bruxelles sermonne la France

La Commission européenne a pour vice-président Olli Rehn qui y est responsable des affaires économiques. Il vient, au nom de la Commission, de critiquer très vivement la politique économique et fiscale de la France. Car cette politique met en danger non seulement l’économie française, mais aussi l’économie européenne exposée à la concurrence internationale.

Le ministre français de l’Écono­mie a répondu assez sèchement que la France n’avait pas d’ordre à recevoir de Bruxelles.

Essentiellement, Bruxelles fait trois reproches à la France :

1) La France vit au-dessus de ses moyens.

2) La France impose beaucoup trop les Français.

3) La France rend ses entreprises non-compétitives.

1) La France vit au-dessus de ses moyens.

En mai 1968, des étudiants parisiens ont édifié des barricades interdisant toute circulation dans le centre de la capitale. Tandis que les ouvriers, sous l’influence de la CGT et du Parti communiste, se mettaient en grève et occupaient les usines. Pour calmer le jeu et éviter une révolution, le gouvernement en place et les gouvernements qui l’ont suivi ont décidé d’augmenter les allocations versées aux étudiants et les revenus des salariés. Et, en 1972, la France a commencé à dépenser plus qu’elle ne gagnait.

Depuis, bien que chaque nouveau gouvernement proclame qu’il va enfin mettre de l’ordre dans les finances publiques, il fait rapidement le contraire.

Il augmente les allocations, ce qui plaît au peuple. Et il augmente le moins possible les impôts, car les impôts déplaisent au peuple. Il augmente donc les dettes.

2) La France impose beaucoup trop les Français.

Les gouvernements français prennent aujourd’hui à leurs électeurs plus de 56 % de leurs revenus. Un véritable record dans les pays européens.

Et la France, pour qui l’égalité est un des principes fondateurs, redistribue ce qu’elle a pris de façon totalement inégalitaire.

Chaque Français a pratiquement son propre système d’assurance-retraite. Il perçoit un nombre plus ou moins important de retraites selon la carrière qu’il a suivie.

Chaque Français a pratiquement son propre système d’assurance-chômage. Certains touchent pratiquement les mêmes revenus que lorsqu’ils travaillent et pendant une longue durée. D’autres ne touchent qu’une faible partie de leur salaire et pendant une courte durée.

Chaque Français a son propre système d’assurance-maladie. Certains sont remboursés à 100 % de toutes leurs dépenses maladies, leur entreprise prenant en charge la totalité de ces dépenses. Pour d’autres, l’assurance-maladie ne rembourse qu’une partie des dépenses de santé. Ils sont obligés de prendre une mutuelle complémentaire qu’ils paient de leur poche.

3) La France rend ses entreprises non-compétitives.

Du fait de la mondialisation de l’économie, il existe maintenant dans tous les pays du monde deux types d’entreprises. Les grandes qui ont une assise internationale et les petites qui n’ont qu’une assise nationale.

Les grandes entreprises françaises (celles qui sont cotées au CAC 40) produisent là où les coûts de production sont les plus faibles et vendent là où les acheteurs sont les plus riches. Il vaut donc mieux installer ses usines dans des pays où la main-d’œuvre ne coûte pas cher, comme la Pologne ou le Maroc, et vendre dans des pays riches, comme l’Allemagne ou les États-Unis…

Les grandes entreprises ne sont que quelques dizaines et leurs bénéfices sont essentiellement réalisés en dehors de la France. Au contraire, les PME sont installées sur le territoire national français et leurs clients ne sont que rarement des étrangers.

Or, tous les gouvernements français croient qu’on peut continuer à imposer toutes les entreprises, petites ou grosses, alors qu’on autorise les produits ve­nant de l’étranger à entrer en France sans droits de douane.

Tous les ans, des milliers d’entreprises françaises sont ainsi mises en faillite, ce qui augmente de façon dramatique le chômage.

Olli Rehn a totalement raison de critiquer le comportement économique de la France. Dans une économie mondialisée, pour réduire le chômage, il ne faut pas imposer de plus en plus les entreprises, il faut au contraire diminuer leurs impôts et même, au besoin, les aider à être compétitives. Ce qui est réalisé dans de nombreux pays voisins de la France…

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Comments (14)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    mon pauvre @ Jaurès écrire autant de bêtises en si peu de lignes est aussi affligeant que de subir l’une des interminables ” allocutions ” de François Hollande

    Tenez j’en ai ” une bien bonne “relevée sur le compte twitter de votre Ministre de la … Culture Aurélie Filipetti ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure et …agrégée de lettres …classiques ( je respecte scrupuleusement et l’orthographe et la syntaxe ainsi que l’absence de majuscule initiale à un nom de famille de votre Ministre de la … Culture :

    ” soutien total a Frédéric haziza dont les attaques ont des relans abjects d’avant-guerre ”

    ce qui en dehors d’une Culture …” phocéenne 2013 ” signifie l’exact contraire de ce qu’était sa pensée

    6 septembre 2013 à 17 h 45 min
  • BRENUS Répondre

    Jojo nous récite une fois de plus son bréviaire coco. Et dire que des gens d’un tout autre niveau intellectuel se laissent prendre a ces échanges oiseux et a des arguments fallacieux. Impressionant !

    5 septembre 2013 à 20 h 11 min
  • France Répondre

    Propositions :
    – réduire le train de vie effarant de nos politiciens trop gâtés.
    – diminuer de moitié impôts et amendes.
    – mondialisation: elle n’a fait qu’augmenter drastiquement le coût de la vie. Au mépris des petites gens. Revoir Gandhi.
    Pour une fois, suis d’accord avec Bruxelles.

    5 septembre 2013 à 16 h 09 min
    • Jaures Répondre

      L’impôt sur le revenu a rapporté 60 milliards en 2012.
      Croyez-vous réellement que rien qu’en réduisant le train de vie de nos élus on peut le réduire de 50%, sachant que l’immense majorité sont des conseillers municipaux bénévoles ?

      5 septembre 2013 à 18 h 20 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    pour bien comprendre comment François Baziléus compte se sortir du pétrin économique dans lequel nous sommes présentement il suffit de savoir que :

    – on combat le chômage des ” djeunes stigmatisés par une société d’oppressions ” par des emplois (sic ) …. publics

    – que c’est l’Europe, et elle seule, qui par un sursaut de croissance nous entraînera vers des jours économiques meilleurs

    le problème demeure que le navire France navigue dans un brouillard ( de décisions politiques contradictoires ) des plus opaque et sans radar de sorte que le rafiot rouillé et privé de ses machines, d’étambot et surtout d’un commandant habile à la manoeuvre ne pourra pas … suivre !

    5 septembre 2013 à 13 h 51 min
  • Jaures Répondre

    Une fois de plus, Tremeau élève le discours le plus simpliste au rang de réflexion économique. Reprenons.
    1) Selon Tremeau nos dettes auraient pour cause 68 et la CGT.
    Pourtant, la France n’est pas le pays le plus endetté. Le R.U, malgré Thatcher et une politique drastique d’économie sur les budgets sociaux et éducatifs est bien plus endettée puisqu’il cumule un endettement public comparable au nôtre avec un fort endettement des ménages de + de 100% du PIB (France 82%). Car quand l’Etat renonce à une prestation, celle-ci doit être prise en charge par les ménages.
    Et je ne parle pas de l’Italie ou de l’Espagne. Encore moins de l’Irlande. Pourtant ces pays ne sont pas connus pour leurs allocations sociales généreuses.

    2) Ce n’est pas l’Etat seul qui prend 56% des revenus des Français. 45% concernent les impôts, le reste sont les prélèvements sociaux et correspondent à des prestations: maladies, retraites,…Si ces prélèvements n’existaient pas, les Français devraient souscrire des assurances privées. On peut préférer cette option mais il ne faut pas prétendre qu’elle serait moins coûteuse pour les Français.
    Par ailleurs, pour baisser les prélèvements obligatoires, il faut dire quelles prestations on supprime. Renoncer à l’école maternelle publique par exemple, qui n’existe pas en Allemagne, permettrait d’économiser 20 milliards. De même on peut renoncer à la dissuasion nucléaire (5 à 7 milliards), mais prétendre qu’on puisse baisse la pression fiscale en maintenant les prestations est une supercherie.
    Enfin, il existe un tronc commun de prestations sociales qui sont améliorées selon les entreprise, les accords de branches ou les conventions collectives. Cependant en ce qui concerne le chômage, ce n’est pas une loterie: on touche selon la période où l’on a cotisé. Pour toucher le chômage sur une longue durée (3 ans maxi) il faut avoir plus de 50 ans et avoir suffisamment cotisé. Par ailleurs, l’allocation est de 55% du salaire.

    3) Les entreprises disent toujours qu’elles sont trop imposées mais, quand on regarde les différents pays, on constate qu’un faible taux d’imposition des entreprises n’a pas sauvé les pays de la crise. Certains ont même dû compter sur l’aide d’autres pays dont la France pour s’en sortir.

    De fait, ce qui compte n’est pas l’impôt mais l’usage qui en est fait.

    4 septembre 2013 à 16 h 10 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      bien sûr que :

      – d’une part trop d’impôts ruinent une Nation …pour cela il vous suffit d’ étudier l’Histoire de l’époque immédiatement prérévolutionnaire

      – d’autre part c’est l’usage que l’on fait de l’impôt qui importe … tous seront d’accord sur ce point : les différents gouvernements en France en ont fait un très mauvais usage … les socialistes un peu plus que les autres dans un soucis de clientélisme égalitariste

      5 septembre 2013 à 14 h 01 min
      • Jaures Répondre

        Sans remonter à l’Ancien Régime, cher Quinctius, contentons nous de regarder autour de nous.
        Prélèvements obligatoires en Autriche: 43,7%
        Prélèvements obligatoires au Portugal: 34,8%
        Le Portugal est bien plus prospère que l’Autriche, c’est évident.
        Allemagne: 39,5%
        Espagne: 32,9%
        Voilà qui explique l’avance économique de l’Espagne sur l’Allemagne.
        Danemark: 48,5%
        Irlande: 29,8%
        Sans commentaire.
        On peut continuer ainsi indéfiniment. Il n’y a pas de lien entre performance économique et niveau de prélèvement obligatoire. On peut, par contre, discuter de l’usage fait de l’impôt. (chiffres eurostat 2012)

        5 septembre 2013 à 15 h 58 min
        • quinctius cincinnatus Répondre

          il y a deux sortes d’Autrichiens, comme il y a deux sortes d’Allemands … vous trouverez les ” pauvres ” dans les mêmes ” niches ” sociologiques , celles des immigrés sans qualification …. dans ces deux pays les gouvernements ont gérés le pays en ” bon père de famille ” …
          quant au Portugal, les gouvernements successifs n’ont fait que dilapider l’argent de l’Europe ( et national ) en hyper-structures d’avenir ( sic ) sans pour autant ” moderniser ” le pays; là aussi la misère se retrouve ( sauf exception ) dans ces mêmes niches …
          hé bien si il y a un lien entre prélèvements obligatoires et dynamisme économique : l’ USAGE que vous faites de cet argent … et le moins que l’on puisse dire c’est que les ” socialistes méridionaux ” ne sont pas des as !

          comme quoi les chiffres sont …trompeurs quand on les lit avec des optiques déformantes

          5 septembre 2013 à 17 h 45 min
          • Jaures

            Donc Quinctius, nous sommes d’accord: le problème n’est pas dans le MONTANT des prélèvements mais dans l’USAGE que l’on en fait.
            Quel usage de ces prélèvements préconisez-vous ?

            5 septembre 2013 à 19 h 13 min
  • mariedefrance Répondre

    Nous en sommes là parce que les différents gouvernements ont eu PEUR de la rue !!

    Des syndicats représentant à peine 8% des travailleurs ont cassé les outils.
    C’est eux qui doivent payer !!

    4 septembre 2013 à 10 h 39 min
    • Jaures Répondre

      Marie, Mme Thatcher a cassé les syndicats britanniques. Les Anglais se portent-ils mieux pour autant ? Que pensez-vous des contrats “0 heure” où le salarié se présente chaque matin pour savoir si on a besoin de lui 1h, 2 ou plus et qui n’a droit à aucune indemnisation chômage ? 1 millions de travailleurs seraient dans cette situation qui rappelle l’époque des mineurs au XIXème siècle. La faute à qui ? A la CGT ?

      5 septembre 2013 à 18 h 25 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        au moins les Anglais se sont ils à nouveau sentis responsables individuellement !

        6 septembre 2013 à 10 h 11 min
        • Jaures Répondre

          Très bien Quinctius, pour rendre chacun responsable supprimons les codes civil, pénal et du travail.
          Supprimons également les retraites, ce qui rendra les personnes âgées enfin responsables.
          La pauvreté rend responsable, c’est bien connu.

          6 septembre 2013 à 15 h 05 min

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