Il faut redéfinir l’Europe pour sortir de la crise !

Il faut redéfinir l’Europe pour sortir de la crise !

Le 3 octobre prochain vont s’ouvrir à Bruxelles les négociations pour une éventuelle adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Bien que l’ensemble des Européens semblent être défavorables à cette entrée, on persiste et signe… Cette question pose le problème de la définition de l’Europe dans tous les sens du terme… et la longueur de l’inventaire peut être une des causes de septicisme de la part des plus convaincus des Européens.
Auparavant, la définition de l’Europe se bornait aux terres comprises entre l’Atlantique et l’Oural. Puis, certains géographes ont défini un continent eurasiatique ; seul restait le caractère racial définissant désormais l’Europe. Or, depuis 1945, les races humaines n’existant plus, l’Europe géographique disparaît de nos cartes.
Si on veut faire de l’Europe une force politique visible, il faut donc au préalable la définir autrement.
Lors du référendum sur la Constitution, nos élus marquaient le début de la construction politique de l’Europe après la Seconde guerre mondiale. C’est occulter les multiples tentatives qui ont eu lieu tout au long de l’Histoire de notre continent. La première remonte à Charlemagne au IXe siècle. La seconde tentative fut française avec Napoléon Ier. Enfin, la dernière, entachée par les crimes nazis, fut celle de l’Allemagne en 1940 avec une « Nouvelle Europe » face au bolchevisme de l’URSS. Tous ces essais, belliqueux, dramatiques, n’en demeurent pas moins des ébauches d’union politique…
Tous nos éminents analystes politiques ont tenté de trouver des explications aux votes négatifs français et néerlandais, par des pirouettes pour masquer leurs pronostics erronés. La France, ancienne grande et désormais moyenne puissance, a craint de perdre le reste de sa suprématie au sein d’une Europe qui ne veut pas dire son nom ; les Pays-Bas ont craint de disparaître et de n’être plus protégés par une Europe dont les contours sont vagues.
Comment peut-on se reconnaître dans cet imbroglio ? La Ligue des Champions de football comprend aussi bien les équipes espagnoles que russes ; le concours de l’Eurovision englobe autant la Suède que la Turquie ; l’Union européenne des 25 comprend des États qui ne font pas partie de la zone euro comme la Grande-Bretagne ; on circule librement sans frontière dans six États seulement dans l’Europe de Schlengen… et on veut faire entrer la Turquie, alors qu’elle entretient des relations conflictuelles avec la Grèce, membre de l’Union depuis 24 ans !… Bref, tout cela ne peut que perdre le plus honnête des Européens.

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Soyons francs, et définissons rapidement ce qu’est l’Europe et ce qu’on veut en faire. Si l’entrée dans l’Union doit être conditionnée par les seules libertés économique et politique, alors on peut imaginer qu’un jour ou l’autre, la Turquie, le Maroc, ou… les Philippines y aient légitimement droit.
Si on veut que l’Europe ne soit qu’un vaste marché économique où toutes les puissances pourront faire leurs affaires avec profit, nous récolterons seulement les pertes en devenant un vaste supermarché dont seule une minorité profitera. Mais si nous voulons être une puissance politique capable d’assurer son destin, il faut s’en donner les moyens.
Le premier, mais le moins souvent évoqué, est celui de la langue, condition essentielle de tout échange. Or, parmi cette Tour de Babel linguistisque, la chose semble illusoire : que chaque petit écolier de l’Union apprenne dès le plus jeune âge un idiome commun à tous les États (excepté l’anglais, porte déjà bien ouverte à la culture américaine). Le second moyen est la constitution d’une défense et d’une diplomatie européennes dignes de son nom. Dans l’Union, certains sont membres de l’OTAN, et d’autres neutres. Que se passerait-il si nos intérêts allaient à l’encontre d’un pays tiers de l’OTAN mais non membre de l’Union : faudrait-il un arbitrage des États-Unis?
Le troisième moyen est une politique scientifique capable d’envisager le futur, face à des USA toujours présents et une Chine aux dents longues – et demain l’Inde, le Japon et le Brésil !
Le quatrième, et non le moindre, tient à la volonté de nos politiques et de nous-mêmes : toutes ces réalisations nécessitent des efforts financiers, des choix politiques, l’abandon de tout nombrilisme… L’Europe ne doit pas se constuire sur des critères abstraits, mais sur son Histoire et sa volonté d’être un acteur important dans le concert mondial…

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Comments (4)

  • MAKALA Répondre

    Le swahili: Une langue dérivée de l’arabe. Très commode pour les trafiquants qui se procuraient les esclaves au coeur du continent noir avant le colonialisme. Donc pourquoi pas une sorte de Swahili aussi en EUROPE…… MAKALA (Méchant ezn Swahili)

    8 octobre 2005 à 16 h 52 min
  • Observateur Répondre

    Le problème est que cette UE est basée sur des critères idéologiques de centralisme, de socialisme et de normalisation, de libre-échangisme mondial (alors que les autres ne l’appliquent pas eux-mêmes), d’impuissance économique (qui crée un désert technologique en Europe), de multiculturalisme et de communautarisme et sur l’absence (impossibilité) de démocratie. (car dirigée par une caste de technocrates complètement déconnectés des réalités et voulant décider de tout, y compris les idées les plus absurdes comme cette constitution avec de nombreux aspects totalitaires.). Dans l’état actuel des choses, une europe des nations est plus efficace et a au moins une réalité concrète démocratique. A par ça, je suis d’accord que ce serait une excellente idée de créer une langue véhiculaire en Europe, très facile à apprendre et que l’on pourrait apprendre à l’école en plus des autres langues que l’on apprend déjà, et qui ne soit pas l’Anglais, mais par exemple une langue artificielle, comme l’Espéranto. Car, que l’on soit d’accord ou pas, il y a déjà une langue véhiculaire de fait en Europe, mais parlé uniquement par une nomenklatura dominante de privilégiés et dans un pays dominant : c’est l’Anglais ! C’est la langue de fait des réunions et conférences en Europe, la langue de fait des échanges entre peuples européens. Cela permettrait de communiquer ensemble, sans passer par l’Anglais et par de longues années d’apprentissage (sans pouvoir encore le parler correctement). Idée utopique ? Des exemples de langues véhiculaires (et parfois créés artificiellement) existent déjà dans le monde : Exemple : l’araméen dans l’ancien empire perse, l’arabe moderne, l’indonésien (dans un pays, l’Indonésie qui compte des centaines de langues), le swahili (au Kenya, Tanzanie…).

    6 octobre 2005 à 15 h 02 min
  • R. Ed. Répondre

    L’électeur moyen, ne pense qu’à une une chose: son nombril ! Dernièrement, dans la rue, on interrogeait une dame d’une trentaine d’années, une Française “moyenne”, en lui demandant le nom du premier ministre, réponse : je ne sais pas, moi ! Alors, quand elle va voter, si elle y va, elle fait quoi, dans l’isoloir ?

    6 octobre 2005 à 10 h 21 min
  • Alborg Répondre

    “0 réaction” pendant plus d’un mois et toujours rien! Voyez donc comme le Français moyen – “libéral” ou pas, se passionne pour le destin de l’Europe …. On a la Turquie et l’immigration que l’on mérite.

    6 octobre 2005 à 1 h 27 min

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