La descente aux enfers de la France

La descente aux enfers de la France

La descente aux enfers de notre pays et de son économie m’a inspiré ce petit pastiche de la « Divine comédie », sans autre prétention que de réfléchir aux conséquences du maintien dans (ou de la sortie de) la zone euro :
Dans leur longue descente aux Enfers, Dante et Virgile atteignent le septième cercle, où sont châtiés les dispendieux poursuivis par des chiennes féroces. Ils remarquent une femme dont le port altier atteste la haute origine.

« C’est une noble déchue, leur dit le centaure Nessus, gardien du cercle. Depuis plus de 40 ans, elle a dépensé sans compter, son système social à bout de souffle lui a fait perdre la santé, et l’ampleur de sa dette l’a condamnée à être reléguée aux Enfers. »
Dante et Virgile s’approchent d’elle avec sollicitude et l’invitent à conter son histoire :

« Je m’appelle France. Ma famil­le a été puissante et riche. Une de mes ancêtres a été mère des arts, des armes et des lois. Une autre s’appelait Liberté et a guidé le peuple. Hélas, je n’ai pas su maintenir leurs valeurs. De plus, j’ai toléré tous les caprices de mes enfants. J’ai été impécunieuse et n’ai pas su me réformer. Aujourd’hui, je le paie dans d’affreux tourments. »
Touchés par le discours de cette âme noble, Dante et Virgile prient le centaure Nessus de lui accorder une nouvelle chance.

« Mes pouvoirs sont limités, répond Nessus, je ne puis que lui imposer une épreuve. Je peux lui infliger une maladie qu’elle choisira parmi trois. Si elle surmonte cette épreuve, elle pourra demander à quitter l’Enfer. Je lui donne le choix entre la peste, le choléra et la crise cardiaque. À elle de décider. »

La peste
C’est pour France la sortie de l’euro, au moins temporairement. C’est donc l’abomination de la désolation, décrite à longueur d’articles et d’émissions. Les grands prêtres du dogme économique professent que c’est la mort assurée. Quelques jeunes praticiens, qui ont fait des stages en Australie, au Ca­nada, ou en Nouvelle-Zélande, font valoir qu’avec une monnaie dévaluée d’environ 20 %, les entreprises voient leurs prix à l’exportation baisser d’autant, qu’elles retrouvent leur compétitivité, que l’activité redémarre. Simultanément, cela donne la bouffée d’air nécessaire pour investir, engager les réformes structurelles indispensables, et entreprendre sérieusement la baisse des dépenses publiques. Mais ces voix discordantes sont vite étouffées.
Le choléra

France reste donc dans l’euro. La dévaluation externe étant interdite, il faut procéder à une dévaluation interne, c’est-à-dire baisser les salaires du privé, les traitements des fonctionnaires et les pensions de retraite, comme l’ont fait l’Allemagne de Schröder et (au prix de très lourds sacrifices) la Grèce, l’Espagne, et le Portugal. Pour France, la diminution devrait être d’environ 15 %. En effet, les usines à gaz concoctées par le gouvernement socialiste en faveur des entreprises ne feront baisser les coûts de fabrication que de quelques pour cent. Mais, dès l’annonce des premières mesures d’austérité, le pays est paralysé par les syndicats qui protestent contre le démantèlement des acquis sociaux et la paupérisation.
La crise cardiaque

Ayant refusé la dévaluation externe par la sortie de l’euro et la dévaluation interne par la baisse des revenus, France est de moins en moins compétitive. Ses exportations se tarissent, son activité se contracte, faisant exploser le chômage à plus de 25 % de la population active. Ce ne sont plus des manifestations de masse, mais des heurts

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Comments (2)

  • Jacky Social Répondre

    Oui, mais il faut casser le monopole d’état sur les retraites et la CQ avec instauration d’un systeme par capitalisation et des assurances privees. Il est intolerable que l’etat rogne sur les retraites et que des petits fonctionnaires decident arbitrairement a combien les personnes a la retraite ont droit. L’etat doit s’en tenir a ce qui le concerne et non s’acharner a fabriquer des gens “egaux”. Le slogan gauchiste de la France “Liberte-Egalite-Fraternite” est debile et devrait disparaitre. La liberte est incompatible avec l’egalite, si ce n’est l’egalite en droit. Les revenus ne sont pas un droit, mais un merite.

    7 mai 2015 à 9 h 04 min
  • DESOYER Répondre

    Il faudra simultanément stopper l’immigration et diminuer les dépenses publiques, notamment les dépenses de redistribution: voilà les vrais remèdes!

    6 mai 2015 à 17 h 49 min

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