La zone euro et l’euro fragilisés : triste bilan pour la France qui a fait de l’euro une morphine

La zone euro et l’euro fragilisés : triste bilan pour la France qui a fait de l’euro une morphine

Pourquoi ces craintes concernant les tensions entre les pays européens et sur l’euro ébranlé par la situation de l’Irlande, de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne ?

A tort ou à raison, l’euro se voulait une ambition politique, économique et financière, cet euro récusé par l’Angleterre viscéralement attaché à sa Livre.

Dix ans après sa création, il faut constater que l’euro fut d’abord un outil politique qui malheureusement n’a pas servi à dynamiser les économie européennes, mais a permis à nombre de gouvernants de s’endetter à tout va, grâce au parapluie allemand, pays qui, lui, n’a jamais abandonné sa politique de rigueur et présente une balance commerciale florissante, avec un PIB industriel double de celui de la France, une croissance et un équilibre budgétaire retrouvé.

Un constat aujourd’hui : l’euro, c’est le mark, car ses surplus commerciaux compensent les déficits de ses partenaires européens. C’est grâce à Berlin que nous conservons cette note d’excellence, le triple A (AAA), décerné par les agences de notation. Cette note nous permet d’emprunter à 3 % avec des agios de 50 milliards d’euros, le premier budget de l’Etat. Que deviendrait la France et notre économie si nous devions emprunter à 5 % ou même à 7 %, ou pire à 9 % ?

Trop pessimiste, ce constat sur l’euro, dirons certains. Les réalités ne sont pas faites pour décourager, mais pour réagir afin de retrouver la voie d’une vraie croissance, de vrais emplois, d’une vraie France.

Nous ne pouvons continuer à être le champion des prélèvements, le champion du social à crédit, tout en souffrant d’un chômage de masse et de 25 ans de déficit.

L’euro nous sert de ligne Maginot. Nous savons comment cela s’est terminé.

La racine du problème, l’excès d’endettement des secteurs privés et publics.

L’histoire devrait servir de leçon. Nos politiques sont certes pavés de bonnes intentions, en oubliant que les écritures prédisaient déjà « que l’enfer en est pavé, lui aussi, de bonnes intentions ». Les mises en garde ne manquent pourtant pas et l’économiste Roubini, qui avait prévu la crise, nous prévient : « La France n’est pas en bien meilleur état que les pays surendettés de la zone euro comme la Grèce ou l’Irlande ».

Interrogé sur la loi de réforme française des retraites, il s’est exprimé ainsi : « Avec cette réforme des retraites, on a déjà une forte résistance politique. Qu’est-ce que ça va donner quand on verra des réformes radicales ? C’est une question qui reste posée dans le cas de la France », a-t-il indiqué.

Roubini se prononce pour une restructuration des dettes publiques européennes et explique que les sauvetages par la zone euro ou le Fonds monétaire international ne s’attaquent pas à la racine du problème, l’excès d’endettement des secteurs privés et publics.

« Personne ne viendra de Mars ou de la Lune pour sauver le FMI ou la zone euro », a conclu Roubini.

L’Allemagne protège l’euro, qui nous protège encore. C’est un sursis qui implique une mobilisation générale des énergies pour des réformes profondes. Mais ce sursis n’aura qu’un temps, donnant raison aux 28 % de Français qui voudraient un retour au franc, et au Front national qui a toujours récusé l’euro.

Espérons et militons pour que nos politiques abandonnent toute démagogie pour œuvrer pour un vrai redressement du pays. L’euro, symbole politique de l’Europe s’est trop souvent transformé en morphine : il faut désintoxiquer les malades, progressivement, mais fermement.

Encore une fois, le succès du film « Les hommes et les dieux », montre qu’il existe chez nos concitoyens une attente diffuse, mais profonde, d’un vrai renouveau. Cette attente ne doit pas être déçue. Avec votre aide, nous y travaillons.Aujourd’hui, une certitude : sauvons l’euro et notre triple A (AAA), qui donne confiance aux investisseurs.

Hubert Beaufort

Avec l’aimable autorisation de Radio Notre-Dame

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Comments (5)

  • Anonyme Répondre

    Fin 2010, les pourparlers entre Sarkozy et Mme Merkel semblent de plus en plus frénétiques.

    La vérité est que le seul parapet entre la France et la révélation "urbi et orbi" de la faillite française est Angela Merkel et son équipe. Qu’il saute et c’est le déferlement de l’Apocalypse financière.

    La France est peut-être la 33ième économie au monde (En PIB/ habitant) mais c’est le 3ième emprunteur au monde en VALEUR ABSOLUE. Avant -elle il y a les USA (mais ils peuvent tout rembourser en dollars créés par eux-mêmes, le dollar étant la monnaie mondiale de facto), et le Japon (mais ce sont les citoyens japonais qui possèdent la dette de l’Etat japonais).

    Quand on voit ce que la faillite d’un tout petit pays de la zone Euro comme la Grèce (dont le problème reste par ailleurs entier) a créé, on peut imaginer ce que va être la révélation de la faillite française.

    Cette faillite française fera immanquablement crouler tout le système européen dont l’Euro. Il n’est pas possible qu’il en soit autrement. C’est cette évidence qui pousse l’Allemagne à retarder l’inévitable autant qu’elle peut.

    En fait les directions de toutes les grandes banques et Etats prêteurs voient très bien arriver le tsunami français qui va tout emporter. Elles procrastinent uniquement par réflexe de survie, en s’activant au maximum pour être dans la meilleure position possible, étrave face à la vague, de façon à survivre (peut-être) au passage déferlant, et en cas de survie, pouvoir ramasser pour pas cher les gros débris flottant de ceux qui n’auront pas survécu.

    http://chevallier.over-blog.fr/article-balance-des-paiements-francaise-octobre-62938502.html

    Les marchés, toujours bien informés parient sur le statu quo, pour le court terme, mais savent que tôt ou tard le château de cartes va s’effondrer. Certains prêts consentis ne le sont que du bout des lèvres sans grand espoir de retour, et uniquement dans le but de se maintenir comme partie prenante du système, afin d’être légitimement là quand tout le monde devra négocier de grosses sorties de crise.

    Tout tient à un fil. La situation ressemble à celle du conte d’Andersen où finalement c’est un petit garçon innocent qui déclenche le scandale et le dénouement d’une situation ubuesque, où le roi se promène sans vêtements devant tout le monde, en remarquant tout haut « mais le roi est tout nu ».

    J’observe en passant que plus la situation française est désespérée, moins les médias de gauche le disent et plus, par effet déflecteur, ils s’intéressent aux autres pays en difficultés (Islande, GB, Estonie, etc…). Jamais ils n’iront analyser de façon constructive et admirative les causes de la fortune économique de tous les pays qui vont bien, ou très bien.

    La vérité est qu’inconsciemment, ils SAVENT qu’en dernier ressort ce sont EUX SEULS les véritables responsables du désastre, en bloquant depuis des décennies l’information du bon peuple, leur jetant en pâture des mondes idéologiques irréels, inversant systématiquement leurs valeurs ancestrales, court-circuitant les systèmes immunitaires sociaux bâtis sur le bon-sens, imposant des absurdités parfaites comme l’immigration-invasion et bien d’autres, justifiant et bétonnant toujours plus des démarches de suicide collectif.    

    14 décembre 2010 à 12 h 35 min
  • Tutenuit Jean Répondre

    H. de B. a raison de dire que l’Euro est une morphine qui fait disparaître temporairement les douloureuse sanctions de nos erreurs économiques. Nos inadmissibles déficits, que certains regrettent de ne pouvoir escamoter par une hypocrite dévaluation, peuvent être corrigés avec exactement les mêmes conséquences par une réduction identique des rémunérations, de toutes les rémunérations, publiques, privées, sociales,.. et par l’accroissement du travail:fini les 35 heures, la retraite à 60 ans, les préretraites abusives, les indemnités de chômage interminables,…

    14 décembre 2010 à 10 h 56 min
  • ozone Répondre

    L’euro est avant tout un instrument politique,le chomage devenant la variable d’ajustement a l’interieur de la zone pour provoquer des mouvements migratoires entre économies compétitives et les autres,le déracinement massif pour fabriquer le nouvel homme européen,une vraie éprouvétte.

    13 décembre 2010 à 21 h 49 min
  • GBU28 Répondre

    L’ EUdevient tyrannique et prend ses lecons chez les pays arabes totalitaires, la voila cette crainte.

    13 décembre 2010 à 19 h 47 min
  • Jaures Répondre

    H de B nous donne la solution à tous nos maux: sortir de l’euro.

    Super ! Mais que vont donc devenir l’Islande, l’Angleterre ou l’Estonie qui n’ont pas la sortie de l’euro pour se sauver ?

    Je suggère donc que les pays non membres de la zone euro l’intègre, puis l’abandonne incontinent, se délivrant à l’instant même, comme en marchant dans un  pèdiluve,  de tous leurs problèmes économiques.

    13 décembre 2010 à 17 h 23 min

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