Le libéralisme diabolisé par les élites

Le libéralisme diabolisé par les élites

La victoire du non au référendum en France a donné lieu aux sempiternels commentaires de la classe politique française pour un changement, sans que jamais soit prononcé le mot tabou « libéralisme ».
De tous les présidentiables, Nicolas Sarkozy a été le seul à esquisser les contours de la bête immonde, mais il s’est bien gardé de la nommer pour ne pas se griller. La France est en désarroi parce que ses élites schizophrènes abhorrent le libéralisme et qu’elles se sont toujours défaussées sur l’Europe pour faire passer des réformes.
Quand la supercherie a été découverte par les électeurs mécontents, elles leur ont dit benoîtement que l’Europe de demain sera une économie sociale de marché. Rien n’est plus dangereux que d’entretenir longtemps une nation dans l’illusion.
Aussi animé qu’a été le débat en France sur l’adoption d’un papier qui est franchement illisible – il faut reconnaître aux Français le mérite d’avoir rejeté l’usine à gaz que voudrait leur vendre la bureaucratie européenne –, il a surtout démontré que les Français découvraient tardivement l’essence même de la construction européenne qui remonte au traité de Rome de 1957, à savoir l’instauration d’un marché unique entre ses membres, régi par la loi d’airain de la concurrence et du libre échange.
Le plombier polonais s’est invité dans la campagne française. Les Français seraient-ils plus archaïques que d’autres peuples? Pas forcément. Lors de la campagne présidentielle de 1996 aux États-Unis, la peur de l’avènement d’un marché unique entre ce pays, le Mexique et le Canada, avait déclenché la même réaction de rejet dans les couches sociales les plus fragiles. José, le Mexicain traversant illégalement la frontière, était la bête noire des cols bleus américains. Mais Bill Clinton, le président en exercice, avait eu la pédagogie d’expliquer à ses concitoyens que la ratification du traité de libre-échange nord-américain – NAFTA – serait globalement favorable à tout le monde. Il n’avait pas eu la lâcheté de passer sous silence que les travailleurs les moins qualifiés seraient ceux qui souffriraient le plus de la concurrence de la main-d’œuvre mexicaine.

Le salaire des mensonges chiraquiens

De son côté, le président français est sanctionné parce qu’il n’a pas voulu dire la vérité aux Français et qu’il s’est toujours défaussé sur l’Europe pour le meilleur ou le pire, depuis son discours à l’hôpital Cochin en 1978.
Les entreprises françaises sont laminées par la concurrence étrangère car elles sont soumises à des contraintes administratives, sociales et fiscales insupportables. Même si elles font des efforts prodigieux pour s’adapter, elles n’en recueillent guère de bénéfice car le Léviathan étatique n’a nullement l’intention d’entreprendre sa cure d’amaigrissement. Un quart des actifs français est employé par l’État et ses épigones.
Quelles sont les « forces vives de la nation » auxquelles se réfère avec constance le président français pour entretenir le dialogue social ? Des syndicats contestataires qui n’ont jamais renoncé à la lutte des classes et brandissent, à tout prétexte, le droit de grève pour paralyser le pays.
Quels sont les interlocuteurs des « forces vives de la nation » dans les cabinets ministériels ? Des énarques imprégnés d’une idéologie jacobine et qui exècrent la liberté et l’initiative individuelle. À chaque problème rencontré, la réponse qu’ils apportent est la même : créer un comité Théodule ou un règlement nouveau. D’où l’extraordinaire sédimentation des textes de loi qui aurait représenté une colonne de trente-six mètres de hauteur quand le dernier ministre libéral français fit cette métaphore en 1995. En une décennie, la colonne a grandi allègrement de quelques mètres supplémentaires depuis que Alain Madelin a été congédié par Alain Juppé, premier ministre de l’époque, pour avoir dit quelques vérités qui dérangent la nomenklatura française.
En diabolisant le libéralisme, les énarques ont rendu un très mauvais service à leurs concitoyens. L’absence crédible d’alternance favorise la montée des extrêmes et la cacophonie. La France de Chirac a vingt-six ans de retard sur l’Angleterre de la dame de fer. Les Britanniques voudraient-ils nous la prêter ? La question n’est pas saugrenue car il n’y a personne en France qui aurait le courage de faire le sale boulot accompli par cette fille d’épicier pour sauver son pays.

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Social-démocratie

Le rôle de la social-démocratie n’est pas d’être un avatar du libéralisme. Elle doit s’opposer à lui et constituer la colonne vertébrale du progressisme européen.”

Henri Emmanuelli,opposant socialiste à la Constitution

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Comments (5)

  • AMeladius Répondre

    “D’ailleurs les théoriciens du libéralisme sont tous des économistes.” Qu’est ce qu’il ne faut pas entendre! En gros LIBERALISME = LIBERTE + RESONSABILITE + DROIT DE PROPRIETE Le liberalisme ne se limite pas la l’economie et N’EST PAS UN MODE DE PRODUCTION. “Mais le libéralisme part d’une vision pessimiste de l’homme” Au contraire, le liberalisme fait CONFIANCE a l’homme, plus exactement AUX INDIVIDUS pour savoir ce qui est bon pour eux et ce qui concoura a leur bonheur. Plutot qu’a des technocrates, qu’a une elite, qu’a une corporation ou un syndicat … “il nécessite la séparation des pouvoirs et la liberté des contre-pouvoirs (presse, associations,…).” Il ne necessite pas la separation des pouvoirs, elle decoule d’une societe liberale. Car le liberalisme tend a PROTEGER les individus des puissants. Le liberalisme veut proteger les individus des dirigants, des dictateurs, des technocrates et laisser les individus LIBRE de mener leur vie comme ils l’entendent. D’ou dans une societe liberale, le souci permanent de limiter le pouvoir des etats et des puissants, d’ou separation des pouvoirs et contre pouvoirs. “De même le libéralime a besoin de l’égalité” Tout depend de quelle egalite vous parlez. Le liberalisme ne reconnait qu’une seule version de l’egalite : L’EGALITE DEVANT LA LOI. Aucune loi d’exception, pas de justice de classe (patrons et francais de souche fortement sanctionnnes, pauvres et immigres excuses pour de MEME FAITS). Tandis que l’egalitarisme ou l’egalite version SOCIALISTE est antinomique au liberalisme. L’uniformisation, n’est pas non plus necessaire au liberalisme. “Concernant les propos irresponsables de G.Millière sur la pollution” Ils ne sont pas irresponsable, et ils totalement exact, le probleme c’est qu’il sont contre la pensee unique et le politiquement correct donc ils vous semblent irresponsables. M. Milliere expose la simple verite. IL N’Y A PAS DE PROBLEME ECOLOGIQUE INSURMONTABLE. La planete ne se DEGRADE PAS. Au contraire elle va de mieux en mieux. Je ne dis pas que tout va bien, ni que l’etat de la planete est parfait, je dis juste que ca va mieux. Les ecolos racontent que des inepties. C’est la version actuelle du celebre “fin du monde en l’an 1000” A les ecouter, nous ne devrions plus avoir de forets (pluies acide), REALITE : pas de probleme de pluies acides, les forets sont tjs la. Mythe ecolo: trou dans la couche d’ozone Realite: baisse de concentration d’ozone (donc pas de trou) en ete, reconstitution en hivers Mythe ecolo: epuisement des ressources Realite: Nous avons tjs du cuivre, du zinc, du petrole bien que les ecolos avaient predit leur epuisemment pour les annnees 2000. Mythe ecolo: produits chimiques (ex: pesticides) produisent des cancers et maladies Realite: Le nombre de cancer corrige par l’age et par la consommation de tabac EST EN LEGERE BAISSE. Cad moins de cancer qu’autrefois. Etc … Mais bon, il y aura tjs des adorateurs de GAIA qui preferont tuer les hommes, que de faire passer les hommes avant leur nouveau “dieu” Cordialement Meladius de l’homme c’est pourquoi il nécessite la séparation des pouvoirs et la liberté des contre-pouvoirs (presse, associations,…).

    17 juin 2005 à 11 h 00 min
  • thierry Répondre

    Le libéralisme est bien un mode de production, le plus efficace connu. D’ailleurs les théoriciens du libéralisme sont tous des économistes. Il stipule que chacun doit avoir la possibilité d’exprimer un besoin et/ou de créer les richesses répondant à ce besoin. Mais le libéralisme part d’une vision pessimiste de l’homme c’est pourquoi il nécessite la séparation des pouvoirs et la liberté des contre-pouvoirs (presse, associations,…). De même le libéralime a besoin de l’égalité. Au moins sur la ligne de départ. La ligne d’arrivée déterminant qui a le plus ou le mieux développé ses propres capacités.Le problème est qu’aujourd’hui certains partent avec 100 m de retard quand d’autres (les riches héritiers) arrivent avant d’être partis! C’est la liberté de critique qui permet au libéralisme de s’adapter et de perdurer. C’est pourquoi les discours maximalistes sont contre-productifs pour les idées libérales. Concernant les propos irresponsables de G.Millière sur la pollution, le pays que AMeladius cite en exemple du libéralisme, la Suisse, est l’un des plus efficace sur la lutte contre la pollution: le feroutage,par exemple, y est développé depuis des décennies. Ne laissons pas aux Verts le terrain de la vraie écologie qui est l’auto régulation du libéralisme par la prise en compte de nouveaux besoins (qualité de vie) et des découvertes médicales. Les nier nous coûte notre crédibilité.

    15 juin 2005 à 14 h 02 min
  • sas Répondre

    Vous voulez un exemple du liberalisme à la française version “initiés”… …la “mutualisation”(1) du CREDIT AGRICOLE et sa cotation en bourse en 2002. (1)Rectification: prière de lire la privatisation du CREDIT AGRICOLE en baisant les sociétaires… je vous revois au très bon livre d’IZEMBERT ET NHART: les demon du credit agricole , édition l’ARGENIER 60 rue saint andré des arts 75 006 PARIS… C’est édifiant et à tomber sur le cul…. bonne lecture sas

    14 juin 2005 à 15 h 04 min
  • AMeladius Répondre

    Le liberalisme n’est pas un mode de production. Le liberalisme est tout simplement: LIBERTE + RESPONSABILITE + DROIT DE PROPRIETE. La liberte et le droit de propriete sont les deux premiers droits de l’homme (cf declaration de 1789), mais ils sont HAIS en france. On les a efface pour ne plus faire que de l’egalitarisme SOCIALISTE. La responsabilite est ajoutee car elle est indissociable de la liberte. On ne peut etre libre que si on est responsable de ses actes sinon c’est l’anarchie. Et on ne peut etre responsable de ses actes que si on est libre de les accomplir ou de ne pas les accomplir. Guy Milliere a parfaitement raison sur la pollution. IL N’Y A PAS DE PROBLEME INSURMONTABLE. CF L’ecologiste sceptique de Bjorn Lomborg Les ecologistes sont des pasteques, verts a l’exterieur pour gruger le gogo qui les ecoute et les crois naivement, ROUGE SANG (des communistes) a l’interieur. Ils ne veulent que detruire la societe liberale occidentale. Une vraie democratie est liberale, comme en Suisse ou aux USA. Ou la constitution protege les INDIVIDUS des puissants. Ou la constitution empeche la majorite d’opprimer les minorites. Or en france si la majorite decide de refuser a la minorite (la droite nationale par exemple) toute representation politique c’est LEGAL. Car la majorite a tous les droits en france. Dans un vrai pays democratique, la majorite ne peut opprimer les minorites. On ne peut pas s’en sortir democratiquement avec la dictature light francaise ou les elites mediatiques, politiques, judicieres, et l’education sont DANS LES MEME MAINS. Enfin le LIBERALISME n’a pas a faire rever, il ne propose pas une UTOPIE IDYLLIQUE qui apporterait le bien a tous sur terre. A la rigueur, le liberalisme promet du sang et des larmes. Car il faut se retrousser les manches et travailler, vivre dans le monde reel et continuer a l’ameliorer.

    14 juin 2005 à 10 h 35 min
  • Thierry Répondre

    Les énarques ne sont pas seuls à diaboliser le libéralisme. Certains libéraux irresponsables participent à ce lynchage en insistant sur les effets négatifs de ce mode de production sans convaincre sur ses bénéfices. Pour beaucoup, le libéralisme est synonyme de régression, d’insécurité sociale, de loi de la jungle, etc… Le vrai progrès social, c’est à dire la possibilité pour chacun de se réaliser grâce à son travail ou sa capacité d’inovation, est pourtant libéral mais jamais mis en valeur. Certains éditoriaux de cette revue participent à ce dévoiement: les propos de G.Millière sur la pollution, par exemple ou d’autres mélangeants allègrement libéralisme et conservatisme chrétien. Vous voulez faire de la France un pays libéral?Sachez vendre votre produit, rendez le excitant. Faites rêver. Cesser de ne parler qu’à ceux qui sont déjà convaicus, ce qui les rend encore plus sectaires. Bref, jouez le jeu de la démocratie, sans toujours rejeter sur le dos des “élites” vos (nos) propres insuffisances.

    13 juin 2005 à 13 h 17 min

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