Le modèle allemand n’est pas applicable en France !

Le modèle allemand n’est pas applicable en France !

Nombreux sont ceux qui invitent à suivre l’exemple de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne ou du Por­tugal.

Le seul problème est que, dans les pays qu’ils citent, la clé de la réussite de la gestion publique tient essentiellement à des facteurs que nous ne trouvons pas en France :

– Le statut des fonctionnaires y est beaucoup moins avantageux qu’en France, et ne touche que les fonctionnaires des domaines régaliens.
– Les fonctionnaires ne peuvent se faire élire au Parlement qu’après avoir démissionné de la fonction publique sans espoir de retour, alors que, chez nous, ils sont seulement en détachement et conservent leur place au chaud et la progression de leur indice d’ancienneté : de ce fait, ils sont, directement ou indirectement, majoritaires au Parlement, et ne prendront jamais de décisions contraires à leurs intérêts de caste.
– Les syndicats sont représentatifs d’un pourcentage raisonnable des salariés, et recherchent l’amélioration de leurs conditions de travail, sans exiger des décisions déraisonnables. Les Allemands ont même accepté des réductions de salaire !
– Les couvertures sociales sont beaucoup moins larges et coûteuses qu’en France.
– Le traitement des chômeurs est limité en temps et en montant : si les lois anglaises avaient cours en France, il y aurait probablement 2 millions de chômeurs en moins, avec les charges qui vont avec (25 à 30 mil­liards d’indemnités par an + autant de valeur ajoutée perdue).
– La majeure partie des gens paie l’impôt sur le revenu, ce qui les sensibilise à son éventuelle augmentation.
– Les partis de gauche sont bien moins à gauche qu’en France : on peut presque dire que la gauche allemande ou anglaise est notre droite.

Or, il s’agit de différences sociologiques, très difficilement et lentement modifiables, et le gouvernement actuel est en train d’aggraver la situation.

Mais soyons justes pour ce pauvre Hollande. La droite a été au pouvoir de 1995 à 2012, et n’a fait, pendant ces 17 ans, qu’une politique un peu moins à gauche.

La politique française est soit de gauche, soit d’extrême gauche. La droite française n’est pas la plus bête du monde ; elle n’existe plus.

Et, de toute manière, les véritables pouvoirs de décision et d’application sont à Bruxelles, et nos prétendus gouvernants font semblant de gouverner en s’occupant du sexe des anges. Pour cette raison, la soi-disant alternance est sans effet, puisque les décisions importantes ne sont plus du ressort du gouvernement.

On commence seulement à s’en rendre compte, car ces évolutions se font par petites touches. Mais, au bout de 30 ans, on constate que le niveau de vie stagne, le nombre de chômeurs a quadruplé, la dette a décuplé, le budget de l’État est insoutenable, l’immigration est incontrôlable par injonction de Bruxelles…

On s’en prend à nos élus qui n’ont plus de pouvoir, mais pas à ceux qui ont le pouvoir, puisqu’on ne les élit pas ! En fait, nous devrions nous en prendre à nous-mêmes, qui avons cautionné ces abandons.

Il ne reste plus à nos nombreux ministres qu’à inaugurer les chrysanthèmes, célébrer la rupture de jeûne du ramadan, et obéir aux injonctions d’Obama pour intervenir en Libye, en Afghanistan, en Syrie, et bientôt en Ukraine pour prendre les coups à sa place.

Cette situation durera et s’aggravera tant que nous n’aurons pas récupéré la liberté de nos décisions.

Il devient donc impératif de quitter l’UE par la procédure officielle organisée par les traités (art. 50).

N’oublions pas non plus que, parmi les pays européens qui sont en meilleure santé, la Suède, la Norvège, le Danemark et la Grande-Bretagne contrôlent leur monnaie (arme dont nous ne disposons pas), ce qui leur permet, sans trop modifier leur situation intérieure, d’améliorer leur compétitivité sur les marchés extérieurs.

Considérons aussi qu’au Portu­gal, en Grèce et en Espagne, qui ont suivi les injonctions de la « troïka », la situation sociale se détériore de manière inquiétante.

Ces pays connaissent des taux de chômage impressionnants et des manifestations régulières, parfois même des émeutes.

L’évolution économique et sociale d’un pays dépend d’un large éventail de critères. Il ne faut en négliger aucun… n

Partager cette publication

Comments (2)

  • philippe 01 Répondre

    M. Delmau votre analyse est juste mais vous oubliez un élément essentiel qui couronne et explique toutes nos rigidités: la France, son université, son école, la majorité de ses journalistes, une bonne partie de ses penseurs et clercs restent, à la différence des autres pays cités, sous l’empire de la dictature intellectuelle et morale de l’idéologie marxiste depuis bientôt cent ans. Le communisme est mort partout mais il a de beaux restes chez nous. Les regrettés Raymond Aron , Jean-François Revel et bien d’autres à leur suite ont souligné cette singularité mortifère qui nous a conduit de désastre en désastre jusqu’au bord du gouffre.
    Tant que l’on n’aura pas levé cette hypothèque majeure, il sera vain d’espérer un quelconque redressement.

    7 octobre 2015 à 14 h 45 min
    • Jean-Pierre Delmau Répondre

      J’accepte volontiers votre remarque. D’ailleurs, le dissident soviétique Vladimir Boukowski faisait il y a déjà plusieurs années le parallèle entre l’Union soviétique et l’Union européenne, les deux étant organisées de la même manière dictatoriale. On sait maintenant que la conception de la structure de la future UE est d’origine nazie, élaborée notamment par un juriste sous les ordres d’Hitler, Walter Hallstein, qui a été… le premier Président de la Commission de Bruxelles. Ne nous étonnons donc de rien.

      15 octobre 2015 à 9 h 51 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *