Le rejet de la Constitution

Le rejet de la Constitution

Les marchés financiers disent souvent des choses qui ne se trouvent écrites nulle part ailleurs. Cependant, il est difficile d’interpréter ce qu’ils disent, sous la forme sibylline de hausse ou de baisse des objets ou matières dont ils assurent la cotation permanente.
Pourtant, le lundi 30 mai, les observateurs ne s’y sont pas trompés : la faiblesse de l’euro s’expliquait non seulement par des considérations contingentes mais également par une nouvelle défiance à l’égard de la monnaie européenne.
Dans la foulée, on vit même, en particulier en Italie, des déclarations donnant à penser que les jours de l’euro étaient d’ores et déjà comptés.
Les avantages attendus de la monnaie unique ont bien eu lieu, et tous les ressortissants des pays qui en ont adopté l’usage ont pu les constater : l’euro a diminué les coûts de conversion et de transaction des anciennes monnaies nationales. D’autre part – et c’est sans doute plus important – en facilitant les comparaisons et la transparence, il a accéléré les restructurations économiques et en particulier industrielles. On peut donc dire qu’il a agi comme un élément d’adaptation des entreprises aux nécessités de la mondialisation.
Mais les inconvénients, eux aussi annoncés par un certain nombre d’économistes (comme, en France, Jean-Jacques Rosa), se sont également avérés prémonitoires. En supprimant la nécessité d’ajustements immédiats aux décisions de politique économique des États, sous la forme d’une modification des taux d’intérêt, des taux de change, ou d’une réorientation des finances publiques, l’euro a agi comme une drogue anti-douleur. Et plusieurs pays, dont la France, en tête, ne se sont pas privés de prendre des décisions dont ils n’avaient pas à payer le prix financier grâce à l’euro. Ainsi, avec les 35 heures.
Au total, l’euro a plutôt éteint que stimulé l’esprit de réforme. Il a été considéré par ses bénéficiaires comme un filet protecteur même si, dans l’économie globale d’aujourd’hui, ce ne peut être qu’une illusion.
Tous les effets négatifs de l’euro ne peuvent entraîner à coup sûr sa disparition prochaine. Par contre, l’échec du Traité constitutionnel a toutes les chances d’obtenir ce résultat. Car on n’a jamais vu qu’une union monétaire puisse s’établir et se maintenir en dehors d’un processus d’unification politique.
L’euro, même nocif, pouvait être conforté par l’union politique. La défaite de celle-ci le condamne, sans doute, à brève échéance.

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Comments (4)

  • sas Répondre

    Non, l euros et la banque centrale dirigée par un droit commun…ne sont pas une aberration….ce sont l’exacte application “…des protocoles des sages de sion…” vous savez les faux…déclarés comme tel par la “justice”…et alors qu’existe un imbroglio sur les conditions d’appel et des recours… La prochaine étape est une “faillite” générale…une banqueroute…un crash… et lui , il arrive tranquillement il y a eu une amorce “à la fête des mères” avec une décote dangereuse et abbyssale des valeurs automobiles américaines:ford et general motor….voir stcom.net sas

    21 juin 2005 à 15 h 50 min
  • Didier Répondre

    L’euro est une aberration, puisqu’il oblige une banque centrale à conduire une politique monétaire sans contrepartie économique générale (budgets publics, développement, politiques de soutien à l’activité…), celle-ci étant une collection incohérente de choix nationaux. Actuellement, certains pays de la zone euro souffrent de récession voire de déflation dans le secteur industriel, tandis que d’autres sont soumis à des pressions inflationnistes… Lors de la création de l’euro, il y avait des critères de convergence, qui ont été définis et appliqués de manière très insuffisante, parce que l’on voulait l’euro pour favoriser l’union politique de l’Europe. Aujourd’hui, comment revenir sur l’euro ? Cela me paraît en théorie souhaitable à long terme, mais le coût politique et économique me paraît effrayant à court terme. Quelle crédibilité aurait le franc français à l’issue d’un éclatement de la zone euro ? Nous risquerions une crise financière, purement et simplement.

    21 juin 2005 à 13 h 27 min
  • sas Répondre

    Effectivement l’euros a permis une stabilité des changes pour l’import et l’export…mais pour arriver là il a fallut une inflation cachés de 30 à 40 %sur le marché intérieur…il n’y a qu’à dmander au français les plus modestes si ils ne l’ont pas sentis passé???? et ce ne sont pas ces foyers là qui pratique le change et la parité avec les devises étrangères , ils s’en foutent et ils ont raison. LE PRINCIPE EST QUE SANS LEVIERS SUR NOTRE PROPRE MONAIE,Nous n avons pas de marge de manoeuvre financière,donc plus de pouvoir…quant à âtre dépendant du bon vouloir d’un droit commun comme “TRICHET” (l’AS du lyonnais)…moi j’y crois pas.Cerise sur le gâteau c’est l’anglais “BLAIR” qui prend la présidence…je me marre SAS

    20 juin 2005 à 15 h 29 min
  • JB Répondre

    Pour être juste, monsieur Rouxel (dont j’approuve le propos) devrait préciser que l’euro souffre d’un défaut important. Il est géré par un banque dont le seul objectif est la stabilité de la monnaie, et non la capacité de création de richesse des économies qui créent des euros, à savoir les économies de l’union européenne. La Federal Reserv des USA tient compte de la croissance et de l’emploi dans sa gestion du dollar, ce qui permet de « jouer » avec les taux d’intérêts à l’avantage du peuple american. Un chômage en hausse fait baisser les taux pour inciter à l’emprunt productif, un faible chômage pousse les taux à la hausse freiner la croissance et éviter l’inflation des prix. La théorie libérale de la gestion de la monnaie en prend un coup, mais qui sen plaindra ? 4% de croissance, 5,4% de chômeurs, voilà le résultat. France et Allemagne en sont loins ! Le seul qui puisse rivaliser est le Royaume-Uni… qui n’a pas adopté l’euro, justement ! Je note aussi cette phrase: « Au total, l’euro a plutôt éteint que stimulé l’esprit de réforme”. En effet, et la France est le meilleur exemple sur ce point !

    20 juin 2005 à 10 h 53 min

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