L’Espagne, l’Italie, la France face à la crise. Comment faire face aux cures d’austérité ?

L’Espagne, l’Italie, la France face à la crise. Comment faire face aux cures d’austérité ?

Les experts se rejoignent concernant la Grèce : les centaines de milliards d’euro accordés au pays ne suffiront pas. Les mesures prises par Athènes sont à la fois excessives et insuffisantes.

Excessives, car elles ont fait exploser le chômage, réduit la croissance et le pouvoir d’achat. Insuffisantes, car elles n’ont pas permis le redressement des comptes publics et le pays aurait besoin de nouvelles aides que ni la BCE, ni l’Allemagne ne veulent accorder. Conséquence : un état de faillite impliquant une sortie possible de la zone euro et un retour à la drachme. Avec quelles conséquences ? Imprévisibles.

Concernant l’Espagne, elle aussi se trouve dans une triste situation, avec un chômage qui touche 25 % de la population et près de 50 % des jeunes. Par contre, Madrid dispose d’un bon outil statistique et fiscal, mais ses besoins financiers restent importants. Malheureusement priorités sociales et priorités économiques se télescopent. D’un côté les coupes budgétaires sont réclamées par l’Europe et la BCE, alors qu’elles anémient la croissance, le pouvoir d’achat et l’investissement. Combien de temps la population pourra-t-elle supporter cette cure d’austérité ?

C’est la même question qui se pose en Italie, avec malgré tout une différence : la balance du commerce extérieur étant équilibrée, le déficit provient du règlement de la dette qui s’effectue avec des taux double de celui de la France et quatre fois supérieurs à ceux de l’Allemagne.

Le cas de la France est autre que celui de l’Italie. Nous avons perdu la moitié de notre industrie en 25 ans, avec un déficit croissant de notre balance du commerce extérieur. Par contre notre système fiscal est efficace. Nos gouvernants donnent la priorité à la paix sociale en augmentant le SMIC, certains avantages sociaux et les effectifs de l’Education nationale, moyennant des hausses d’impôt. C’est un pari risqué, car ces mesures peuvent paralyser l’investissement, l’innovation et accentuer les délocalisations des entreprises, des investisseurs et des élites.

Rappelons que nos dépenses publiques représentent 56 % du PIB, soit huit points de plus que l’Allemagne. Notre fiscalité efficace mais dissuasive risque de devenir confiscatoire et d’un rendement décroissant. Le redressement recherché, avec sa croissance attendue, ne sera pas possible si la France est considérée comme un enfer fiscal. L’Histoire l’a toujours démontré.

Encore une fois, il faudrait d’abord expliquer d’où proviennent cette dépense de huit points de PIB excédentaires représentant 160 milliards d’euro.

L’euro est en danger, l’Europe est en danger et le temps nous est compté. Cherchons nos exemples vers un Churchill ou un de Gaulle et non vers Chamberlain, la troisième République et la chanson à la mode de l’époque : « tout va très bien Madame la Marquise ».

Nos compatriotes peuvent comprendre un langage de vérité. Notre Histoire l’a montré et les vacances doivent préparer une rentrée audacieuse. Réclamons ce langage de vérité à nos hommes politiques.

Hubert Beaufort

Avec l’aimable autorisation de Radio Notre-Dame

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Comments (2)

  • DANAOS Répondre

    Commençons donc par fermer les robinets avec la Grèce qui se fout ne nous.

    Ce pays n’est pas viable dans l’euro, mais nous amuse et nous amusera toujours. Sa devise c’est : "envoyez seulement", avec le chantage à la clé garanti.

    Que les idiots qui refusent d’envisager une sortie de l’euro pour la Grèce au prétexte qu’elle ne pourrait pas alors rembourser ses dettes comprennent une bonne fois pour toutes que JAMAIS la Grèce ne remboursera. Et que continuer à l’alimenter ne fait que remplir un puits sans fond.

    Depuis sa libération des ottomans et la création d’un état soit disant moderne, elle n’a jamais pu se dégager de ses penchants de corruption généralisée, comme, hélas, beaucoup de ceux qui ont subit la contrainte musulmane. Chacun, à son niveau et selon ses possibilités pratique la combine et attend tout del’étranger, quitte a se foutre de lui derrière son dos (attention au dos). Essayez donc de payer avec une carte de crédit aujourd’hui en Grèce : c’est NON, CASH ONLY. Les impots? "tiens, fumes, c’est du grec"

    Déja, il y a deux mille ans, les Romains disaient : timéo danaos et dona ferentes. On pourrait rajouter : surout si c’est nous qui casquons!

    Quant aux références a la Grèce antique, c’est une façon de plus pour nous rouler dans la farine.

    21 août 2012 à 18 h 17 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    " c’est un pari risqué… " dit benoîtement l’éditorialiste toujours très consensuel de Radio Notre-Dame … NON c’est une FAUTE dit le citoyen lambda !

    21 août 2012 à 10 h 30 min

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