L’Europe déracinée

L’Europe déracinée

Connais-toi toi-même : voilà le précepte mémorable que les sages de la Grèce antique avaient fait inscrire au temple d’Apollon à Delphes.
À l’aune de cet adage, je me suis demandé : qu’est donc l’Europe ?
À ma grande stupéfaction, j’apprends de nos philosophes bien en cour « qu’elle n’est rien », que le temps est venu pour elle « de se déprendre d’elle-même, de se quitter pour se sortir, une fois pour toutes, des ornières de sa sanglante histoire ».
Mais ce n’est pas tout. Toute une cohorte d’intellectuels, qui se croient au sommet de l’intelligence et qui inspirent largement nos dirigeants, s’arroge le droit de nier de quelques coups de plumes son passé et de fixer sa destination qui serait le déracinement, l’abolition de son histoire, le rachat de ses mauvaises conduites hégémoniques, la substitution des droits de l’homme à toutes les mystiques du sang, du sol et de la religion (chrétienne surtout, allez savoir pourquoi !)…
Et voilà l’Européen, privé de ses attaches, livré, pieds et poings liés, au pouvoir en place, avec pour lot de consolation « les droits de l’homme » – sans préciser de quel homme il s’agit (sans doute « l’homme nouveau » qu’ont tenté en vain de créer, avec beaucoup d’arrogance, révolutionnaires français, nazis ou bolcheviks, miroir aux alouettes horriblement mortifère).
Ils veulent nous sortir de nos lignées, de « l’autorité usurpée des morts », pour nous livrer à l’étranger et au métissage systématique.
Ah ! Qu’il fera bon vivre dans le néant de son origine !
Mais il y a un hic : l’Europe est le fruit d’un long métissage de peuplades très diverses qui ont appris à leurs dépens depuis longtemps à vivre ensemble et ses habitants n’ont aucun désir (même pour plaire aux nouveaux migrants) d’être coupés de leur passé qui n’est pas plus catastrophique ou méprisable que celui des autres grands peuples conquérants.
Et cet « Homme Blanc », comme on désigne maintenant de manière négative l’Européen (caucasien), n’a pas seulement détruit et pillé ses conquêtes. Il est le seul à avoir apporté une nouvelle civilisation sans détruire les cultures préexistantes et ne mérite en aucune façon les injures dont on l’accable. Il n’a pas à s’excuser d’un passé révolu plus glorieux que beaucoup d’autres.
Enfin, et surtout, il n’y a pas d’avenir sans passé. Ils sont totalement « intriqués » (pour reprendre une expression quantique). Il est absolument insensé d’imaginer pouvoir faire table rase du passé et de pouvoir « créer un homme nouveau » ! Tout au plus, pourra-t-on accoucher d’un robot sans volonté et sans âme, manipulable à merci, sans mémoire de ses concepteurs d’autrefois. Mais qui souhaite devenir cette sorte de robot .

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Comments (3)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” j’ apprend de nos philosophes bien en Cour etc … ” … l’ auteur de l’ article veut sans doute nous parler de” notre ” Grand @Jaurès

    20 août 2015 à 9 h 14 min
  • sylvain drey Répondre

    les robots n’ont que le logiciel de la Consommation dans le Q.

    20 août 2015 à 9 h 10 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      précision demandée : dans le Q. … I. ?

      20 août 2015 à 9 h 15 min

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