L’Europe, sans confiance. Chirac, sans soutien…

L’Europe, sans confiance. Chirac, sans soutien…

L’idée de faire élire au suffrage universel direct les membres du Parlement européen remonte à la fin des années soixante-dix et appartient aux protagonistes de l’époque du couple franco-allemand, Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt. 25 ans après, on peut constater que ce n’était pas une bonne idée. Car il ne faut surtout pas donner la parole au peuple si on le fait dans des conditions embrouillées, si le pouvoir n’est pas là où siégeront les représentants désignés. Aux élections pour le Parlement européen, le peuple a la parole mais pas la souveraineté. Ce qui l’amène à dire n’importe quoi.
Il sait d’avance qu’il ne sera pas entendu. Car s’il l’était, après décodage, le principal message des élections qui se sont déroulées dans les 25 pays de l’Union entre le 10 et le 13 juin serait celui-ci : dans une majorité de pays, les électeurs ne veulent pas de l’Europe ! Ils n’ont aucune confiance dans ses dirigeants. La Commission atteint des sommets d’impopularité. Le Conseil des Ministres prend ses décisions dans un quasi secret. Les parlementaires ne sont motivés que par les avantages exorbitants dont ils bénéficient.
Redisons-le : si une Constitution européenne est adoptée la semaine prochaine, même mi-chèvre, mi-choux, elle n’a aucune chance d’être ratifiée par l’ensemble des pays de l’Union…
En France comme ailleurs, faute de se prononcer sur des choix européens clairement identifiés, les électeurs qui sont allés voter, par civisme ou par conviction, se sont grosso modo prononcés par rapport à l’appréciation qu’ils portent sur le bilan du gouvernement désigné par Jacques Chirac, il y a un peu plus de deux ans. Celui-ci est clairement catastrophique. Du coup, l’UMP qui, aux législatives de 2002, recueillait les voix de près d’un électeur sur deux, n’en avait plus dimanche dernier qu’une sur six.
Non seulement, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin n’a pas su, dès sa prise de fonction, engager avec détermination les réformes qui s’imposaient, mais en outre, le tandem Chirac-Juppé a fait preuve au plan politique d’une absence de savoir-faire. La création de l’UMP ne pouvait en effet aboutir, qu’à la condition impérative de favoriser la diversité des points de vue et d’organiser, au sein de ce grand parti, une véritable démocratie. Ce fut au contraire, dans la tradition du parti gaulliste, une entreprise à caractère césariste… Certes, une majorité UMP demeure à l’Assemblée nationale. Mais chacun des députés qui la composent, désireux de se faire réélire en 2007, sait bien que, pour ce faire, il ne peut plus beaucoup compter sur Jacques Chirac.

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Comments (2)

  • Martel Répondre

    À mon humble avis, l’Europe est un piège à cons, et j’espère que les traîtres qui nous y précipitent, Chirac en tête, la paieront un jour…

    22 juin 2004 à 13 h 42 min
  • STOSS D. Répondre

    N’importe comment, nous avons en FRANCE ce que l’on appel le complexe de droite (c’est normal avec un président de la république qui ne roule que pour la gauche depuis le début de son mandat!!). La gauche arrive au pouvoir, que fait-elle ? et bien elle vire tout ce qui est de droite, prend en main tous les médias les postes stratégiques, et cela se dit démocrate, je dirai plus tôt merdocratie puante. La droite (?) arrive au pouvoir, elle garde tout le monde et mieux elle fait tout ce que la gauche n’aurait, peut-être pas fait. Pauvre FRANCE où vas-tu, dans quelle mur te jette-t-on? tu es en entrain d’agonir. Y a-t-il un médecin capable de la sauver !? Français n’entend tu pas son appel de souffrance ? QUE DIEU SAUVE LA FRANCE d’avance merci.

    21 juin 2004 à 18 h 52 min

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