L’Union européenne est un régime despotique

L’Union européenne est un régime despotique

Le despotisme éclairé a été une doctrine politique très en vogue au XVIIIe siècle, celui des Lumières. Il s’agissait de combiner l’absolutisme à la française et l’esprit de la Raison.

Parmi ses adeptes, Voltaire et Diderot. Des monarques comme Frédéric de Prusse et Catherine de Russie, l’on incarné. On pourrait croire à tord qu’il s’agit là d’un passé révolu. La construction européenne telle qu’elle s’opère depuis une soixantaine d’années a de nombreux liens de parenté avec le despotisme éclairé.
La démocratie n’y a jamais été la préoccupation majeure dès lors qu’elle a, sur le continent européen, pris souvent le visage de la démocratie absolue qui, faute de reconnaître la souveraineté du Droit, peut aisément, selon l’expression d’Edmund Burke, se changer en « tyrannie multipliée ». Le respect humble du Droit tel qu’il s’est défini chez John Locke n’y a pas été la préoccupation majeure non plus. L’idée que quelques esprits d’élite guidés par des principes sublimes pouvaient constituer une société rationnelle a, elle, été présente dès l’origine.

Il a été dit que l’Europe s’est bâtie sur des fondements économiques : c’est inexact. L’Europe s’est bâtie sur la volonté de quelques politiciens et technocrates d’éviter que se reproduisent les errements qui avaient par deux fois au vingtième siècle conduit les Européens au pire et au bord de l’autodestruction. Elle s’est bâtie selon les logiques de la « politique industrielle » et du pouvoir suprême de « ceux qui savent » et décident parce qu’ils sont censés savoir.
L’ère était aux trusts et à la planification indicatrice, et ces références ont été bien plus importantes que toute référence au libre marché. Le projet de traité proposé en 2005 avait pour objectif de parachever l’édifice. Bien qu’il ait été rejeté par les Français et les Néerlandais, et quand bien même il serait aujourd’hui encore rejeté par de nombreux peuples européens s’il était soumis à leurs votes, il fait son retour. Et conformément à la logique du despotisme éclairé, il est prévu que les peuples ne soient pas consultés.

Les Français sont ignorants ou désinformés en matière économique et ils ne comprennent rien à la mondialisation et à l’ère post-industrielle dans laquelle nous entrons. Mais on ne remédiera pas à cet état de fait en laissant régner l’ignorance et la désinformation et en prenant des décisions sans informer les gens. Une économie dynamique implique des choix faits en connaissance de cause par un maximum des acteurs concernés. On pourra me dire que pour « peser » économiquement et géopolitiquement, l’Europe a besoin d’être unie.
Je répondrai que ce qui compte économiquement est le dynamisme, que celui-ci se dessine à l’échelle planétaire et que, pour se dessiner, celui-ci a besoin de liberté, pas de technostructures. Quant à la géopolitique : une zone en déclin militaire, démographique et financier ne peut qu’être une zone de faiblesse et ne pourrait en sortir qu’en remédiant à ce déclin, ce qui passe par la liberté et l’esprit de responsabilité, pas par des réunions confinées de monarques plus ou moins relookés.

La prétention est de concurrencer les États-Unis : Vladimir Boukovski, dans son livre « L’Union européenne : une nouvelle URSS ? » paru voici quelques années, procédait à une comparaison plus appropriée. Les dirigeants européens se sont réunis en fin d’année 2007. Ils ont signé un texte illisible. Ils ont parlé d’« avancée », et convenu qu’il ne fallait pas demander leur avis aux simples mortels. Plus de 70 % des règles et lois qui prévalent des pays d’Europe viennent de Bruxelles. Le Parlement européen n’a aucun pouvoir. Le Conseil décide sans la moindre transparence et sans rendre de comptes à qui que ce soit.

La Commission exécute et rajoute des décisions et n’a de comptes à rendre qu’au Conseil. Il sera bientôt inutile de voter : les parlements nationaux ont, d’ores et déjà, moins de pouvoir que ceux de l’un des cinquante États des États-Unis par rapport au gouvernement fédéral américain qui, lui, a des comptes à rendre devant les électeurs.

Aucune des entreprises majeures de la nouvelle économie n’est née en Europe, mais qu’importe aux despotes. Partout ailleurs, on pense que l’Europe va devenir vieille, moins développée, islamisée ; mais qu’importe aux despotes. Oui, ils sont « éclairés » et ont des projets « grandioses ».

Recommander cet article sur les sites de syndication d’information :

Partager cette publication

Comments (11)

  • LESTORET Répondre

    ¨Pour une fois Mr MILLIERE fait l’unanimité ou presque; tous les intervenants approuvent en gros son opinion su l’Europe. Cette fameuse Europe qui a fait couler beaucoup d’encre — elle avait fait couler beaucoup de sang avant quelle ne s’unisse — n’a pas réussi à faire disparaître les nations mais elle le croit. Ses grands hommes s’imaginent qu’elle est un grand corps dynamique, riche, commercial et industriel; ils s’apprêtent à faire voter par les Parlements des états considérés le nouveau texte d’un traité commun aussi fumeux que celui qui a été rejeté en 2005; ils croient que parce que ces états ont aboli les frontières entre eux et  sont sous le joug d’une monnaie commune que personne ne maîtrise, ils formeront ncorps unique avec une destinée et une vie commune. Ils ne voient pas le particularisme des nations qui peu à peuest en train de reprendre forme. Ils ne voient pas surtout que ce grand corps broyé par la mondalisation d’une part et  d’ayutre part par l’émergence de nouveaux colosses, l’Inde et la Chine, représentant le tiers de la population mondiale est en pleine déliquescence économique et politique alors que parallèlement il est rongé de l’intérieur par l’invasion de populations à majorité musulmane. Cela ne les empêchera pas de légiférer et de prétendre organiser alors que le plusimportant désormais est de maintenir. Ils finiront bien par s ‘en rendre compte car ces politiciens appartiennent à des nations qui vont se réveiller.

    14 janvier 2008 à 22 h 45 min
  • Jaures Répondre

    Cher J.C.Thialet, il vous faudra peut-être admettre que si tout le monde ne pense pas comme vous cela n’est pas forcément dû à un hypothétique lavage de cerveaux initial et prolongé qui nous aurait tous réduits à l’état d’esclaves satisfaits, mais peut-être tout simplement au fait que vous avez tort.

    14 janvier 2008 à 17 h 27 min
  • Gérard Pierre Répondre

       A l’appui du développement de monsieur Guy Millière en matière de despotisme de l’union européenne, la confidence qui fit sur un plateau de télévision madame Marie-France Garaud pendant la campagne sur le projet de constitution européenne. A cours d’arguments sur la pertinence de son projet, monsieur Valéry Giscard d’ Estaing avait fini par lui concéder un jour à la sortie d’une réunion : " Nous savons mieux que le peuple ce qui est bon pour lui ! "

       Bravo le Dey … Mokrate ! …… grâce à qui l’islam s’établira officiellement un jour en Europe en passant par … " La Grande Porte ". ……………. Vanitas Vanitatum, et omnia Vanitas.

      

    14 janvier 2008 à 15 h 48 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    13/01/08   – "Les 4-Vérités"

    JAURES. A votre belle envolée, je répondrai pas ce mot de je ne sais plus qui : "Il n’y a pas de pire esclaves que ceux qui se croient libres". Ou plutôt que ceux AUXQUELS ON FAIT CROIRE QU’ILS SONT LIBRES. "Nos" (1) gouvernants, "nos" (1) politiciens, "nos" (1) responsables sydicaux, "nos" journaux", mais aussi "notre" EDUCATION prétendue "NATIONALE" se sont chargés, au fil des lustres, de nous transformer en "esclaves" en nous faisant croire que, parce que nous avions le droit de vote (2), nous étions en "démocratie" et que par conséquent, nous étions "libres" ! Alors, si cela vous plaît, continuez à croire (ou à faire semblant de), vous et vos pareils, que vous êtes "libre" !

         Cordialement, Jean-Claude THIALET

    (1) je mets nes "nos" entre guillemet car, assurément, les uns et les autres ne sont pas les miens, et je ne me reonnaît pas en eux…

    (2) un droit de vote que de moins en moins d’électeurs utilisent. Sans parler du fait que, dans notre "démocratie", quand on consulte le peuple ("notre peuple", comme aimaient à dire les communistes !) c’est à condition qu’il vote comme on lui dit. On l’a vu avec le referendum de Mai 2005 où le verdict des urnes a été rejeté par nos gouvernants UMP, PS(3) et autres, qui nous ont concocté une version bis du Traité constitutionnel qu’ils se garderont bien, cette fois-ci de soumettre au "peuple" !

    (3) citation : "Il y a actuellement en Frabce deux grands partis de gauche, dont l'(un s’appelle la droite". Ghislain de DIEBSCACH, in "Petit Dictionnaire des Idées mal Reçues" (VIA ROMANA). Et l’on nous tympanise depuis des lustres en voulant nous faire croire que la "France est majoritairement de droite" !

    13 janvier 2008 à 18 h 56 min
  • Anonyme Répondre

    Mais où est donc la raison quand les seuls et uniques raisonnements à la Française sont :

    • "LES DROITS DE L’HOMME"
    • SANS LES DEVOIRS

    Tout ceci châpeauté, à grand renfort de bonne conscience, par les multiples associations,  les Haldes en tous genres qui fleurissent sur notre territoire et les dogmes puissants qui reviennent en force !!!

    Nous assistons, malheureusement impuissants, à notre propre décadence car

                                                               IL EST DEJA TROP TARD

     

     

     

    13 janvier 2008 à 8 h 48 min
  • Jaures Répondre

    Encore une fois, Millière, en utilisant à tord et à travers les mots qu’il adore rabacher, les vide de leur sens. Quoi! Le despotisme serait en Europe ? Mais alors la Chine ? Le despotisme aussi ? Il n’y aurait donc aucune différence entre la Chine et l’Europe ? Dire que Millière enseigne à l’université!
    Quoiqu’il en soit, malgré l’Europe, la France a décidé de renoncer aux OGM. J’espère que les américains pourront disposer du même choix.

    12 janvier 2008 à 15 h 57 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    12/01/08   – "Les 4-Vérités"

    Oui, Monsieur MILLIERE, l’UNION EUROPEENNE(1) EST BIEN "UN REGIME DESPOTIQUE" comme vous le titrez judicieusement. Mais, contrairement à ce que vous avancez, l’UNION EUROPENNE qui est devenue celle de technocrates manipulés par la finance et le négoce internationaux,  ne s’est pas construite pour éviter à l’Europe une troisième Guerre civile encore plus déastreuse pour l’économie et la civilidsation européennes. Cette "paix" n’est que la justification de la chape de plomb qui s’est progressivement abattue sur les habitants de l’Union.

    Et ce que les soi-disants "démocrates" n’admettent pas d’un "tyran" exotique qui assure volens nolens la paix civile dans un pays ancestralement voué aux luttes tribales, etniques ou religieuses qui l’ensanglantent périodiquement, les Européens, rendus de plus en plus passifs par une collusion politico-médiatique l’acceptent sans rechigner au nom de ‘l’Union" !  Ainsi, les Français   – pour ne parler que d’eux – se sont résignés à voir leur Parlement entériner prochainement le Traité constitutionnel (rebaptisé pour les besoins de la cause "Traité simplifié" par un Nicolas SARKÖZY qui se moque de plus en plus des "citoyens" !) qu’ils avaient très majoritairement repoussé au printemps 2005. Tout comme les Européens acceptent de se voir imposer le métissage, l’invasion de produits fabriqués à bas prix par une main d’oeuvre sous-payéee, etc. et de voir progressivement disparaître leur culture et leurs libertés…

    L’Europe, pour reprendre le propos de Guy MILLIERE a certes " besoin d’être unie". Pas pour s’aligner sur le pollically ou l’economically correct imposés par les Traités de Maastricht, de Nice ou de Lisbonne. Mais bien plutôt pour assurer la survie de ses manufactures, de son identité aussi bien ethnique que culturelle, de son Histoire !

     Bon dimanche, et haureuse année 2008 dans la paix, la joie et l’harmonie divines. Codialement, Jean-Claude LAHITTE

    (1) ne pas confondre "L’UNION EUROPENNE" avec "L’EUROPE" !

    12 janvier 2008 à 12 h 16 min
  • Thierry ZUBANOVIC Répondre
    Bonjour,
     

     L’Union européenne est un régime despotique
    Milliere Guy – mercredi 09 janvier 2008
    " L’Union européenne est un régime despotique" :
    pour être plus précis " L’Union européenne devient un régime despotique" ,
    pour l’instant :" L’Union européenne est un régime de droit politiquement et juridiquement corrompu, auquel les traités sur l’union européenne nouvelle version vont accorder la caractéristique de régime despotique."
    La différence entre les deux me semble porter sur la méthode permettant éventuellement de réformer ces régimes, un régime de droit corrompu peut encore être réformé par voie pacifique, un régime despotique ne peut plus être réformé que par voie "manu militari". 
     
    Pour information, j’ai ouvert un blog http://thz.oldiblog.com/, avec des analyses et réflexions avant tout sur l’ex-TCE .
     
    L’ex-TCE tout autant que le "nouveau" traité sont  dépourvus  de légitimité démocratique, même voté par référendum ou par le parlement, car ayant pour conséquence la suppression de la démocratie pour cause d’initiative de la loi (réglements et directives, etc…) réservée à la commission européenne et pour en arriver là, violation de la Constitution RF article 39 prévoyant "l’initiative des lois appartient concurrement au premier ministre et aux membres du parlement", et l’abrogation de fait de la CESDH, voir les éléments d’analyses et réflexions sur blog http://thz.oldiblog.com/.

    Meilleures considérations,
    Thierry ZUBANOVIC
    Toulon le, 11.01.2008

    11 janvier 2008 à 12 h 17 min
  • gerpon le texan Répondre

    Florin, je crois qu’il vaudrait mieux voter avec ses pieds (ou billets d’avion, ou de bateau), car rien n’arretera la chute.    Des mouvement populiste(vous parlez de RUPTURE par moyen democratique) seraient des mouvements soit communiste, soit nationaliste(nativistes ou umma-iste) du type fascist.   Ca, c’est un constat a partir des tendances des humains qui existe sur place en Europe, pas a partir de la demographie que l’on voudrait avoir.  

    L’article de Milliere est tristement 100% veritable.   On ne voit que des suites de planifications de plus en plus centralises, alors que la seule sortie pour les cultures europeens c’est un renaissance de la natalite:  Qu’on ne verra jamais sans une liberalisation rapide et massive de l’Europe, pour laisser les sous la ou ils peuvent etre utiles dans ce but: chez les familles et chez les entrepreneurs et autres capitalistes.   Sans un plan pour laisser les sous aux familles et proprietaires, les europeens de souche ne peuvent pas rattraper.   Point barre.   Aucune solution a ce probleme grave ne prend le chemin. 

    10 janvier 2008 à 0 h 42 min
  • richard Répondre

    Ou est le problème??
    d’ici peu l’eurabia sera gouvernée par d’autres règles….alors le despotisme éclairé ou pas ne sera plus d’actualité!!

    9 janvier 2008 à 18 h 45 min
  • Florin Répondre

    "Il sera bientôt inutile de voter …" – ben justement NON ! Il faudra ENFIN voter, faire un VRAI CHOIX DE RUPTURE, envoyer des patriotes dans les palais de la République. La Nation sera toujours une idée neuve, et le Peuple saura rebâtir sur des ruines, le cas échéant, comme l’ont fait les Français, les Allemands et les autres en ’45.

    9 janvier 2008 à 2 h 14 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Vous venez d'ajouter ce produit au panier: