Peugeot contre Volkswagen

Peugeot contre Volkswagen

Les chiffres du mois de février 2013 viennent de tomber. Les ventes de voitures ont fortement chuté en France : 12,1 % en un mois. La chute touche d’abord Citroën et Peugeot (15 %), mais aussi Renault, contrôlé par l’État (10 %). Tandis que Volkswagen voit le chiffre de ses ventes ne diminuer que de 5 %.

L’usine du groupe Peugeot située à Aulnay produit des voitures à un coût bien plus élevé que l’usine Peugeot située en Roumanie. Peugeot a donc décidé de fermer le site d’Aulnay, mettant ainsi au chômage ses 700 salariés.

Le groupe Peugeot leur offre de sérieuses compensations financières. Mais ces compensations sont jugées insuffisantes par la CGT. Les membres de ce syndicat se sont donc mis en grève.

Et, depuis 7 mois, tous les salariés de l’usine, y compris ceux qui avaient accepté les compensations proposées par Peugeot, se trouvent au chômage technique. La crise d’Aulnay ne touche que 700 salariés, alors qu’actuellement, tous les mois, des dizaines de milliers de salariés perdent leur emploi en France. Nos entreprises ne sont, en effet, plus compétitives.

Et, avec la crise d’Aulnay, les médias n’en finissent pas de nous expliquer pourquoi Volkswagen continue à vendre ses voitures, alors que Peugeot ferme son usine.

– Les Français seraient incapables d’innover, alors que les Allemands le feraient sans arrêt. En fait, les Français innovent autant, sinon plus, que les Allemands. PSA et Renault proposent dans tous les domaines de très nombreuses voitures nouvelles. Mais ces voitures ne sont plus fabriquées en France.

Elles le sont à l’étranger, où le coût de la main-d’oeuvre est bien inférieur à ce qu’il est en dans les pays d’Europe de l’ouest. Le salaire d’un Français est trois fois plus élevé que le salaire d’un Polonais, et 10 fois plus élevé que celui d’un Indien ou d’un Chinois. Allemands et Français délocalisent donc et le hasard fait que, dans la même zone industrielle d’une grande ville de Roumanie, une usine PSA et une usine Volkswagen viennent d’être achevées.

Volkswagen délocalise aussi dans les pays où le coût de la main-d’oeuvre est moins élevé. La mondialisation de l’économie et le faible coût des transports sont responsables de ces délocalisations.

– Pour mettre en pratique une innovation, il faut de l’argent. Une machine nouvelle ou une usine nouvelle ont un coût. Apprendre une nouvelle technique à un salarié exige du temps et de l’argent.

Or, les responsables politiques français croient qu’une entreprise qui distribue des bénéfices à ses actionnaires doit subir une imposition supplémentaire. Imposition qui n’existe pas dans les autres pays. De ce fait, quand on a des économies, il vaut mieux acheter des actions Volkswagen, plutôt que des actions Peugeot. Les investisseurs étrangers abandonnent donc la France. Mais les investisseurs français les imitent. Les chiffres publiés par l’OCDE ou la Banque centrale européenne ne sont pas discutables.

Depuis plus de 35 ans, la France dépense plus qu’elle ne gagne. Elle s’endette donc chaque jour un peu plus. Or, le gouvernement actuel s’est engagé à réduire dès 2013 cet endettement devenu bien trop important et trop coûteux. Il doit donc soit diminuer les allocations qu’il distribue (par exemple, les allocations familiales ou les retraites), soit augmenter les impôts qu’il perçoit.

Dans les deux cas, il réduit le pouvoir d’achat des Français. Il augmente donc le chômage.

Telles sont les réalités économiques dans lesquelles se trouve actuellement la France. Pour achever le tableau, il ne faut pas oublier que, depuis 1999, une parité fixe lie entre elles nos anciennes monnaies, le mark et le franc. Et que cette parité fixe n’a pas été modifiée depuis 12 ans. Alors que les prix augmentent en France plus rapidement qu’en Allemagne. Aujourd’hui, à qualité égale, une Volkswagen vaut moins cher qu’une Peugeot, d’au moins 15 %.

Nos responsables savent parfaitement ce qu’ils doivent faire pour rendre nos entreprises compétitives, et réduire ainsi rapidement, en moins d’un an, le nombre de nos chômeurs.

Mais ils n’en ont pas la volonté. Et, en 2014, les Français risquent de voter pour un disciple de Coluche, comme les Italiens viennent de le faire en votant pour Giuseppe Grillo

Partager cette publication

Comments (1)

  • Pernollet Répondre

    en plus, même l’Etat, c’est à dire la police, ou gendarmerie commandent des voitures chez Volswagen plutôt que chez les constructeurs de France! Bravo

    8 mars 2013 à 15 h 07 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *