Redressement national et exemple allemand

Redressement national et exemple allemand

L’opposition, accablant la majorité socialiste, nous serine qu’il nous suffirait aujourd’hui de suivre l’exemple de l’Allemagne pour nous tirer du pétrin.

D’une part, elle oublie qu’une bonne partie du problème lui incombe, puisqu’elle a été au pouvoir de 1995 à 2012 (moins la parenthèse Jospin, dont elle est aussi responsable).

D’autre part, c’est inexact.

Si, lorsque le principe de l’euro a été acquis (fin 1992), la France, qui se trouvait assez peu éloignée de l’Allemagne en termes de productivité, taux d’inflation, et déficits budgétaires, avait, comme l’Allemagne, engagé une politique rigoureuse comparable, et l’avait fermement maintenue, en effet, elle ne serait pas aujourd’hui dans le pétrin. Comme l’Allemagne, son déficit budgétaire serait faible, sa compétitivité sur les marchés étrangers soutenable, son commerce extérieur équilibré, et donc son chômage et son endettement supportables. Mais ça aurait été le résultat d’un effort considérable, soutenu fermement, et dont la contrepartie, la stagnation du pouvoir d’achat, aurait dû être acceptée sans broncher pendant toute la période. Lequel de nos gouvernements, s’il en avait pris l’initiative, aurait tenu la distance ?

Il paraît donc inutile de pleurer sur le lait renversé. Les Français ne sont pas les Allemands et ne le seront pas davantage dans le proche avenir.

Cela ne signifie pas que la leçon de nos voisins ne doive pas être retenue. Cela signifie qu’il est trop tard aujourd’hui pour l’appliquer avec efficacité, car notre handicap s’est entre-temps trop aggravé et que, par l’inflation et l’endettement accumulés, nous n’avons plus de réserve à investir dans un tel effort. Nous ne pouvons pas rattraper 15 ans en 18 mois.

Il nous faut impérativement re­trouver rapidement une forte marge de manœuvre, donc un très fort rétablissement de notre compétitivité internationale, ce que seule peut obtenir une dévaluation. Dévaluation qui viendra entériner notre longue dérive et rétablir la vérité des prix.

Mécaniquement, la baisse de nos prix relancera les exportations et abaissera les importations : le chômage sera enrayé, la balance commerciale rééquilibrée, et les budgets publics aussi, voyant les indemnités de chômage se réduire et les cotisations sociales augmenter.

Mais le système de l’euro l’empêche. Loin de vouloir en sortir, nos dirigeants veulent le « sauver à tout prix ».

« Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » disait Bossuet…

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Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    pour être Libre un conseil … ne JAMAIS suivre aveuglément un exemple ; celui ci peut ne pas être adapté à votre cas !

    22 juin 2013 à 13 h 46 min
  • vozuti Répondre

    Demander la baisse des dépenses publiques,c’est demander aux escrocs de moins piquer dans la caisse.On ne peut pas voter escroc et demander aux escrocs de ne pas trop se servir. Ceux qui votent escrocs acceptent d’etre ruinés,c’est inscrit dans le contrat (implicitement) et il n’y a pas de réclamation possible.

    20 juin 2013 à 18 h 02 min
  • Catoneo Répondre

    Oui, il est bien inutile de pleurer sur le lait renversé. Qui fit quoi est sans intérêt.
    Il y a un constat actuel, des chiffres recoupés et la promesse d’une austérité sans pareille.
    Il faut se jeter dans la réforme structurelle en profondeur, comme le dit Angela Merkel, ce que les notables socialistes (et autres) refusent. Voir les conditions d’accès au patrimoine des parlementaires et l’amende exorbitante de sa publication est un grenade dégoupillée dans l’hémicycle.

    – Remettre au travail dans leurs circonscriptions (c’est un euphémisme) la moitié des députés et tous les sénateurs ; nous aurons encore une représentation démocratique supérieure en nombre à celle des Etats-Unis.
    – Réduire les strates administratives à trois et débarquer tous les fonctionnaires des entités supprimées (nous en avons 2 millions de trop, ça en fera déjà 1 million)
    – Détruire toutes les officines de formation et régler par des agences publiques le scandale de 30 milliards par an de crédits ad hoc
    – Regrouper l’action économique sur huit régions.
    C’est révolutionnaire, c’est d’Attali !

    A quoi j’ajouterais la déportation aux Kerguelen de tous les chefs de bande qui pourrissent la vie de nos cités.

    Pour le reste, toucher à l’euro, dévaluer, n’apportera rien ; c’est une autre sujet.

    19 juin 2013 à 11 h 30 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      vous avez parfaitement raison d’abord des mesures d’hygiène … draconiennes pour enrayer l’épidémie !

      22 juin 2013 à 13 h 48 min
    • Jean-Pierre Delmau Répondre

      Je partage l’avis de Catoneo : c’est bien pourquoi j’ai écrit “cela ne signifie pas que la leçon de nos voisins ne doive pas être retenue”. Mais, s’agissant de ses suggestions,
      – la réduction du nombre des parlementaires est du ressort de la Constitution. Bloqué pour 4 ans.
      – la réduction des strates administratives : même chose.
      – les officines de formation sont majoritairement liées au lobby socialiste-Education Nle : aucune chance.
      – l’action économique dépend de la compétitivité des entreprises. Les Régions (8 ou 12 ou 21) n’ont aucun autre pouvoir que de distribuer NOTRE argent au hasard à des gens qui n’en demandent pas. Mais c’est tout ce que les élus savent faire. Il faut donc rendre aux entreprises la compétitivité dont l’euro les a privées.

      23 juin 2013 à 18 h 07 min

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