Refuser les réalités ne peut qu’accentuer les crises que l’on veut éviter

Refuser les réalités ne peut qu’accentuer les crises que l’on veut éviter

La France, l’Europe et le Moyen-Orient


Les actualités nationales, européennes et orientales encombrent les débats, tant politiques que médiatiques, mais malheureusement
les responsables politiques se refusent à présenter à leurs opinions les réalités tant économiques que géopolitiques.

Des dirigeants, partout affaiblis, ne peuvent défendre les mesures de défense ou de redressement qu’exige la situation. La France prend des mesures visant à augmenter les retraites, la fonction publique et le SMIC. Malheureusement ces mesures socialement applaudies sont compensées par des alourdissements d’impôt risquant de paralyser la croissance recherchée et d’accélérer l’émigration des investisseurs et des élites, sans parler de l’alourdissement possible de notre dette.

Concernant l’Europe, il faut commencer par sauver une Grèce au bord d’une explosion sociale et qui renâcle à accepter de réformer sa fonction publique pléthorique. La Commission européenne vient en effet de découvrir un recrutement de fonctionnaires en 2011, alors qu’il était prévu d’importants dégagements !

Il est prévu 130 milliards d’investissements européens, 1 % du PIB des 27 pour stimuler la croissance. Hélas, une goutte d’eau pour faire face aux besoins des seuls pays du Sud.

Parallèlement aux réformes de structure indispensables dans notre Europe du Sud, nous aurions besoin, à notre sens, d’un plan Marshall dix fois supérieur : 1 300 milliards affectés à la rénovation des secteurs productifs permettraient une vraie croissance pour l’Europe malade de ses dettes et de son chômage.

Concernant le tout présent, les Européens doivent s’entendre sur des concepts macroéconomiques simples : priorité à l’industrie, définition du pourcentage de dépenses de l’Etat (48 % en Allemagne, 56 % en France), harmonie fiscale permettant d’attirer les capitaux, les sociétés et les cadres innovateurs.

Pour la France, cela impliquera une conversion intellectuelle en cessant de vouer aux gémonies la réussite et ceux qui réussissent. Les émigrés fiscaux ne sont que la face visible de l’iceberg : nous devons retenir les 30 000 jeunes cadres qui partent chaque année chercher fortune à l’étranger.

Mais le refus politique de la réalité s’étend à la géopolitique avec leur vision erronée des révolutions du Moyen-Orient. Nous déplorons depuis un an cette cécité devant la réalité de ces révolutions dites démocratiques qui aboutissent progressivement à un islamisme militant sur fond de déclin économique. Ce déclin radicalise l’extrémisme, entraine les élites à l’exil, fait monter la persécution contre les minorités chrétiennes, accélère les croisades anti occidentales en Irak, au Pakistan, en Afghanistan.

Concernant ce dernier point, on ne peut que déplorer la perte de leadership des Américains qui ne peuvent même pas s’opposer au blocage de leur voie de ravitaillement allant du Pakistan vers l’Afghanistan et voient l’Iran face à la Turquie dans la guerre civile en Syrie.

Les crises économiques voient le plus souvent se développer les crises géopolitiques se terminant en conflits armés de plus ou moins grande ampleur. Souvenons-nous de notre Histoire et des tristes leçons de 1914 et de 1940. Faudra-t-il attendre un nouveau Churchill, un nouveau Roosevelt, un nouveau de Gaulle ?

Il est encore temps de réagir avec lucidité et détermination. Agissons pour le faire savoir.

Hubert Beaufort

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Comments (4)

  • Daniel Répondre

    …  " Pour la France, cela impliquera une conversion intellectuelle en cessant de vouer aux gémonies la réussite et ceux qui réussissent."  …

    Réussir, c’est quoi selon vous?  réussir quoi, réussir à quoi ? 

    Ne serait-ce pas par hasard ce que l’on mesure au compte en banque?

    On connait des voleurs qui réussissent  vachement bien!. ou des directeurs salariés faux patrons  qui stokent par millions des options.  Il y a  même des fonctionnaires qui réussissent à être à des postes de pouvoirs sans jamais avoir pris la moindre responsabilité et même certains d’entre eux qui ont réussi à faire une carrière complète sans jamais apparaitre au boulot!. Admirable, exemplaire… 

    Au fait, dans ces cas là , d’où vient le fric?


    3 juillet 2012 à 23 h 11 min
  • F Répondre

      " 30 000 jeunes cadres qui partent tous les ans chercher fortune à l’étranger".
     Pas grave, ils sont remplacés tous les ans par 30 000 clandestins que l’on "régularise"…
     Quelle chance on a que ce ne soit pas l’inverse!…

    3 juillet 2012 à 9 h 14 min
  • ozone Répondre

    Article avec toujours avec la même lancinante acceptation de la mondialisation telle que,comme si c’était une "realité de la Nature".

    2 juillet 2012 à 22 h 53 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    au secours Monsieur Hubert de Beaufort  … surtout pas un nouveau Roosevelt et pas même un nouveau De Gaulle qui fit d’un déserteur communiste en 1939 ( Maurice Thorez ) un Ministre d’Etat  … resté fidèle tout au long de sa vie à Joseph Staline un petit père du peuple un rien sanguinaire !

    2 juillet 2012 à 20 h 01 min

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