Schröder paie son “immobilisme réformateur”!

Schröder paie son “immobilisme réformateur”!

Gehrard Schröder, le meilleur soutien de Jacques Chirac en Europe, vient d’essuyer un cuisant revers électoral dans son fief de Rheinland-Westphalie: son parti, le SPD, ne recueille que 37,1% des voix contre 44,8% à la CDU, perdant ainsi le dernier Land qu’il détenait encore. Du coup, le chancelier social-démocrate imagine de rejouer la scène de la dissolution qui avait si peu réussi à Chirac en 1997, en déclenchant des législatives anticipées.
Au-delà de l’intérêt de voir tomber un des bastions de la social-démocratie, la défaite de Gerhard Schröder est riche d’enseignements également pour la politique française.
Il est probable que Jacques Chirac et les médias français interprètent ces enseignements à l’envers, considérant que Schröder a été sanctionné à cause des réformes de l’État-providence qu’il avait entreprises outre-Rhin. Pour le chef de l’État, ce sera sans doute un alibi pour justifier son immobilisme.
Or, selon toute vraisemblance, Gerhard Schröder n’a pas été sanctionné pour ses réformes; il l’a été pour sa tiédeur. On comprendrait mal sinon pourquoi l’extrême gauche allemande n’a guère profité de la déroute du SPD. Le grand gagnant est une CDU modernisée et vigoureusement opposée à la social-démocratie, sous la houlette d’une leader charismatique, Angela Merkel, qui déclare: “Chaque jour pendant lequel la coalition rouge-verte ne gouverne pas est un bon jour pour l’Allemagne!”
Le SPD a pâti de son image brouillée: à la fois défenseur de l’État-providence et réformateur. La communication politique est bien plus manichéenne et les électeurs le sont aussi, par voie de conséquence; ils l’ont bien démontré en Allemagne.
On peut espérer que le gouvernement qui reprendra les affaires françaises après les résultats du référendum comprendra cette leçon, mais c’est peu probable: on devrait, au contraire, voir s’accentuer la propension à doubler chaque mesure réformatrice et susceptible de diminuer la dépense publique par une mesure “d’accompagnement” en sens inverse.
Le résultat est économiquement nul. Il est politiquement désastreux, puisqu’il accentue le ressentiment du peuple contre ses dirigeants. On sait désormais qu’il est, en outre, électoralement néfaste.
Que Jacques Chirac continue sur la voie tracée par son ami Gerhard Schröder, d’un “marketing” mi-libéral mi-social-démocrate, et il est assuré de conduire son camp à la déroute en 2007!  

  [Notre page Référendum sur la Constitution Européenne et intégration de la Turquie]

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Comments (5)

  • Alborg Répondre

    Parfaitement bien senti, LESTORET, rien à ajouter ! j’espère simplement que la mobilisation du NON restera aussi intense jusqu’à la dernière minute : gare à une nonchalance finale toujours possible pour cause d’une trop grande confiance a priori pour la force du NON : Il ne faut pas relàcher la pression jusqu’au tout dernier moment ET ALLER VRAIMENT VOTER DIMANCHE ! Cordialement NEGATIF.

    28 mai 2005 à 2 h 03 min
  • sas Répondre

    Petite pensée philosophique pour tartarin de ramasse cons alias RAFFARIN….la descente inexorable du OUI aux enfers…le chemin est droit , mais la pente est raide … sacré professeur de l’education nationnale va … sas

    26 mai 2005 à 15 h 03 min
  • LESTORET Répondre

    En Allemagne, c’est le Parlement dirigé par Gerhard Schöder et son parti le SPD, qui a adopté le projet de Constitution Européenne. A une large majorité et sans consulter le peuple. Mais il semble que le peuple allemand, lui, était opposé à ce texte et aurait répondu NON si un referendum lui avait été proposé. Il n’a pas eu cette chance , aussi a-t-il saisi la première occasion qui s’offrait à lui pour désavouer ses dirigeants et notamment Mr Gérhard Schröder. Celui-ci vient en effet d’essuyer une cinglante défaite dans son propre bastion de l’Etat régional de Rhénanie-Nord-Wesphalie où le SPD a largement été mis en minorité. Tant il est vrai que les peuples refusent ce texte approuvé par les technocrates de tous les pays. Fort heureusement, le peuple de France a la chance d’être appelé à donner son opinion sur ce même texte au referendum du 29 Mai. Le Parlement aurait lui, dit OUI à 80% mais le peuple souverain en votant NON dira clairement son désaccord et son refus de cette Constitution en son nom ainsi qu’au nom de tous les peuples européens qui n’ont pas été invités à voter. Nos dirigeants qui tremblent aujourd’hui en voyant le OUI s’effondrer en tireront-ils une conclusion ?? Les partisans du OUI sont en train de s’échiner pour remonter la pente descendante où ils se trouvent.Ils n’ont plus que trois jours devant eux pour remonter cette pente qu’ils ont amorcée par l’exagération de leur propagande dans l’ensemble des moyens médiatiques. Jamais d’ailleurs, senmble-t-il, sauf dans les dictatures, on a assisté à une action aussi unilatérale du pouvoir en place. Les écrans de la télévision ont été très largement ouverts au OUI pour arriver au succès que l’on sait. On peut dès lors se poser deux questions: pourquoi malgré un tel déchaînement le NON l’emporte à ce jour dans les sondages ? Quel intérêt ont les gens au pouvoir, et pas seulement eux, à voir adopté le projet de Constitution ? Je crois que justement les excès de propagande dans les médias ont d’une certaine façon indisposé les gens du peuple dont le bon sens a trouvé suspects ces efforts démesurés pour faire adopter un texte dont la simple raison démontrait les excès et les insuffisances. Quant aux intérêts des partisans du OUI ils sont aussi divers que les familles alliées dans ce sens. Tout le monde connaît les intentions de Giscard d’Estaing qui trouve son texte “très limpide” en n’osant pas exprimer son désir d’assumer la première Présidence de l’Union.

    25 mai 2005 à 22 h 46 min
  • Bernard Dubois Répondre

    Bravo M.Rouxel pour votre analyse de la non-réforme de l’Allemagne. Maintenant, il vous reste à aller jusqu’au bout du raisonnement pour la France : Voilà ce que veut faire croire aux français, la classe politique socialiste de l’UMPS : “Jacques Chirac et les médias français interprètent ces enseignements à l’envers, considérant que Schröder a été sanctionné à cause des réformes de l’État-providence qu’il avait entreprises outre-Rhin.” Et voilà ce que ne dit pas la classe politique socialiste de l’UMPS : L’UMPS ne fait pas de réforme de l’état-providence non pas parcequ’elle ne peut pas la faire (vieille ficelle sortie depuis 30 ans), mais PARCE QU’ELLE NE VEUT PAS LA FAIRE !!! (Il est très facile de réduire fortement les embauches de fonctionnaires qui sont en surnombre, ou de ne pas créer en permanence de nouveaux machins publics inutiles tels que conseils, commissions, …, par exemple; les économies, on les trouvent facilement pour réduire la pression fiscale) De là à en tirer toutes les conclusions … ?

    25 mai 2005 à 21 h 56 min
  • SAS Répondre

    Ce que paie cash SCHROEDER…ne serait-il pas plutot le fait d’avoir pris le peuple allemand pour des cons, en les privant d’expression directe sur un sujet ultra important ? car la solution parlementaire (dont je me demande encore pourquoi chichi ultra ouitiste ne la pas employée…)des députés cooptés restait la voie la pls sure pour les intrigueurs. Chirac devrait prendre de la graine sur l’allemagne….scandale ou coup de pied au cul…les types remettent en jeux leurs mandats .(point) sas nb)tant qu’à prendre des exemples de l’europe prennons les bons..

    25 mai 2005 à 14 h 46 min

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