Vive l’Italie berlusconienne

Vive l’Italie berlusconienne

Dieu sait qu’on s’est moqué de lui : de ses chaînes de télé, de ses chirurgies esthétiques, de ses présentatrices blondes patinées, de ses manières de nouveau riche. Dieu sait qu’il avait en face de lui la pire des gauches. Car la gauche italienne est pire que la nôtre dans son fanatisme stalinien, son orgueil intellectuel, sa violence terroriste, son libertarisme qui ouvre toutes grandes les portes au chaos syndical, et sa suffisance assise sur trente ans de déclin italien.
 Nous sommes loin du miracle italien des années 50 et 60, et des générations de cinéastes géniaux. L’Italie paraissait endormie et abrutie par la télévision berlusconienne aussi bien que marxiste et par la lâcheté de ses politiques.

Mais, cette fois, tout semble modifié. Alors qu’une note dédaigneuse du département d’État américain (ce n’est vraiment pas l’année des yankees) dépeignait l’Italie comme un pays dilettante dirigé par un chef d’État corrompu, voici que Berlusconi, éternel allié d’Alleanza nazionale, les anciens post-fascistes, et de la ligue lombarde du brillant trublion Umberto Bossi (qui a eu la chance de ne pas mourir dans un accident de voiture, comme Haider, Stirbois et quelques autres…) décide d’appliquer un programme de droite, qui n’a, grâce à Dieu, rien à voir avec la droite anglo-saxonne ou française.

On a commencé par cesser de diaboliser le fascisme, par réhabiliter l’admirable architecture de l’époque mussolinienne. On a décidé de mettre sur le même plateau de la balance les victimes du fascisme et ceux du communisme. Et je rappellerai aux distraits que Mussolini s’était battu aux côtés de la France en 1916, comme Garibaldi en 1870 – Garibaldi dont le petit-fils était d’ailleurs devenu fasciste après la première guerre mondiale. Mussolini fut d’ailleurs le seul chef d’État à masser des troupes pour empêcher le premier Anschluss de 1934.

On a ensuite réhabilité la natalité, et cela a d’ailleurs été d’autant plus aisé qu’il y a une contre-révolution remarquable de l’autre côté des Alpes sur ce problème essentiel. On peut lire cette note en date du mois de juin 2008 dans le journal La Nef : « Le ministère de la Santé transalpin vient de révéler qu’un quart de siècle après l’adoption de l’avortement, le nombre d’IVG plafonne à 127 000, avec une baisse de 40 % observée sur cette période. Que s’est-il passé ? […] 7 gynécologues sur 10 sont objecteurs. Soit une augmentation de 25 % de praticiens en 5 ans. Des provinces entières ne pratiquent quasiment plus l’IVG, telles la Sicile, les Marches, la Calabre et une grande partie du Latium. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter, 80 % des internes en obstétrique sont des femmes qui se déclarent toutes opposées à l’avortement. »

Mais ce n’est pas tout. Depuis vingt ans, l’Italie est envahie de toutes parts, comme la France, d’islamistes, subsahariens, gitans, le tout sous contrôle de mafias qui écoulent tranquillement leur pacotille et leurs copies de sacs de luxe en menaçant de mort les commerçants.

Là aussi, il semble que la danse de Saint-Guy ait vécu. Dans leur numéro 669, les Inrockuptibles évoquent épouvantés ces commerçants qui poursuivent armés de barres de fer leurs voleurs allochtones en pleine rue, et sont relâchés le lendemain par un juge digne de Roy Bean (« techniquement, ce n’est pas du racisme, c’est un vol de gâteaux… »). Ou bien le cas d’une conseillère communale qui vient promener paisiblement son cochon sur un terrain destiné à la construction d’une mosquée ! Ou bien le fait que 80 campements de Roms aient été évacués en deux mois. Le maire de Rome (ancien néo ou postfasciste !) a même osé affirmé que les « gens du voyage sont le terreau de la criminalité organisée »…

De tels faits, comme dit Léon Bloy, sont excellents pour exaspérer les imbéciles et rafraîchir l’imagination des bons chrétiens. Espérons que Berlusconi, pardon, Il Cavaliere, dont la diplomatie libyenne me paraît très habile aussi, saura diriger les réformes économiques et sociales dont son pays a besoin. Et cessons de nous moquer de l’Italie : ce pays dilettante a toujours été à l’avant-garde du monde !

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Comments (11)

  • preulx Répondre

    @ Magny : supériorité militaire et technologique certes, mais également philosophique (la Pensée est essentiellement européenne) et sociétale (invention du Droit, distinction de la Loi commune de celle de la Religion, prépondérance de l’Ecrit). Même si j’en conviens notre civilisation n’entretenant plus sa flamme est en train de s’éteindre.

     

     

    5 novembre 2008 à 10 h 53 min
  • chevalier teutonique Répondre

    Il faut dire que Alleanza nazionale, qui a fusionné avec Forza Italia dans " Peuple de la Liberté ", n’a plus grand chose à voir avec le fascisme originel, même si elle s’en inspire. Il n’y a qu’à voir la sympathie des anciens post-fascistes pour Nicolas Sarkozy !!

    " Basta avec les vieux slogans. Notre modèle c’est Sarkozy. " dixit le nouveau maire de Rome

    En fait, Gianfranco Fini est très utile à la coalition d’archidroite de Silvio Berlusconi, et joue le rôle du " lien ", tandis que la Lega Nord de Bossi représente l’élément " libérateur ". Cocktail explosif !

    Je ne souhaite pas l’indépendance de la Padanie.

    2 novembre 2008 à 15 h 06 min
  • Jaures Répondre

    Comme Magny, je pense que les mots "travail", famille" et "patrie" ne sont que des mots. Tout dépend de leur environnement idéologique. Il est évident que pour les pétainistes, ceux ci n’ont servi qu’à l’oppression. Le travail, c’était le STO. La famille c’était le natalisme avec l’homme au travail et la femme en cloque sans aucun droit. La patrie, c’était l’exclusion, la haine du juif et de l’anglais.

    Il y avait plus de patriotisme chez un Manouchian, résistant émigré et communiste, qui dans sa dernière lettre écrivait "vive la France" avant d’être fusillé que chez un M de Chateaubriand, français de vieille souche, expliquant dans une langue parfaite la nécessité de la collaboration avec les nazis.

    2 novembre 2008 à 10 h 47 min
  • Magny Répondre

    A Nathaniel : ce n’est pas mon genre de jeter le bébé avec l’eau du bain . Travail , famille , patrie : rien ne me choque , et même euthanasie ou eugénisme si vous voulez savoir , qui d’un point de vue étymologique n’ont rien pour effrayer un esprit bien portant . Un mot ne devient pas radioactif simplement parce qu’un ignoble individu l’a utilisé et revendiqué . Mais cet article me gêne parce qu’il est beaucoup trop complaisant . Un fusil c’est utile mais c’est dangereux : la moindre des choses est de l’admettre et d’avertir l’utilisateur avant de lui montrer les "avantages" du produit . Les fascistes et les pétainistes n’étaient pas tous , et loin de là , les barbares machos anti-culture qui sont dans l’imaginaire des gauchistes , mais fondamentalement c’étaient des extrémistes , et en cela il faut toujours insister sur leur dangerosité passée et future .

    A Preulx : Supériorité militaire et technologique , indéniablement , mais primo il ne s’agit là que de quelques domaines du champ des capacités humaines , et secundo une supériorité se perd très vite , si on ne l’entretient pas . Pour finir , et d’un point de vue plus philosophique , la supériorité n’est qu’une somme d’avantages qui s’accompagne d’inconvénients , et de responsablités , équivalentes , qu’il faut pouvoir assumer . Mais ceci est une autre histoire …

    1 novembre 2008 à 23 h 51 min
  • Anonyme Répondre

    Monsieur Bonnal : on dit blonde platinée (cheveux blonds presque blancs) et non patiné.

    Excellent article.   Il semble que les Italiens aient retrouvés leurs attributs masculins et appellent un chat un chat.

    Il y a toujours des gens qui ont leur vapeurs dès qu’on prononce le mot fascisme.  Emotions de jeunes filles …

    En attendant, parlez aux Italiens de Mussolini, et vous verrez une petite étinclelle de nostalgie positive dans leurs yeux.

    Celà dit, le fascisme est tout autant condamnable que le communisme sans toutefois avoir fait autant de morts sur la planète ni duré aussi longtemps.  Il n’y a que les tarlouzes pour ne pas regarder ça en face et l’admettre honnêtement.

    1 novembre 2008 à 18 h 42 min
  • Jaures Répondre

    Les associations et les journaux sous le contrôle de l’état (1925). La suppression du droit de grêve (1926). L’instruction militaire dès 8 ans (1926). L’oposition politique interdite (1926). Les lois raciales (1938): voilà la société idéale de Nicolas Bonnal.

    Les quelques bâtiments sympathiques érigés à l’époque ont bon dos et ne sont que le prétexte à un révisionnisme de circonstance alors que l’Italie s’enfonce dans la crise.

    Vous trouverez à l’égal , en Autriche et en Allemagne, des nostalgiques d’Hitler et, en Russie, des chantres de l’URSS vous prouvant par l’exemple que "tout ne fut pas si noir".

    Avec eux, cher Nicolas, je vous laisse à vos regrets.

    1 novembre 2008 à 16 h 55 min
  • chevalier teutonique Répondre

    " Des provinces entières ne pratiquent quasiment plus l’IVG, telles la Sicile, les Marches, la Calabre et une grande partie du Latium. "

    Ouais, le Mezzogiorno, quoi.

    1 novembre 2008 à 12 h 18 min
  • preulx Répondre

    Il faut aussi rappeler que seul Berlusconi avait osé affirmer la supériorité de la civilisation européenne, ce qui est indéniable (sauf pour nos amis de gauche).

    31 octobre 2008 à 15 h 38 min
  • Anonyme Répondre

    Cet article n’a pas pour objectif de nier les crimes du fascisme mais de faire ressortir ce qu’il avait de bon.

    Prenons par exemple Vichy: "Travail Famille Patrie"

    Selons vous, Magny, le seul fait que ces trois valeurs aient été associeées une fois à une des pages noires de notre histoire signifient qu’elles doivent disparaître de nos vies? Juste parcequ’elles ont servi à un régime nauséabond nous devons ne jamais les évoquer? Pourquoi être qualifié de fasciste ou de raciste à chaque fois que l’on glorifie le travail, la patrie ou la famille?

    31 octobre 2008 à 13 h 19 min
  • chevalier teutonique Répondre

    La campagne moussolinienne en Grèce a empêché que Hitla n’envahisse l’Union soviétique un peu plus tôt… et gagne.

    31 octobre 2008 à 10 h 21 min
  • Magny Répondre

    Que les commerçants se défendent des gitans trop enclins à abuser des richesses qui sont à leur portée de main je suis d’accord : en France on est décidément trop imbécile sur ce plan là .

    En ce qui concerne Mussolini certes il fut un homme hors du commun et il a fait des choses admirables ( il suffit pour ça de ne pas avoir de verres idéologiques déformants en parcourant l’histoire ) , néanmoins son indéfectible amitié avec Hitler l’a entraîné au purgatoire . Et je ne peux apprécier un homme qui a sacrifié son pays et son humanité sous prétexte qu’on ne lâche pas un allié . Il aurait pu finir sa vie adulé avec la conscience sans tache mais il a été faible , et lâche . Il aurait pu se retirer de la guerre , ou au moins obliger l’Allemangne à freiner ses brutalités ineptes envers des communautés qui n’avaient rien fait d’autrre que d’exister ( éliminer ce qui est utile est toujours le signe de la débilité la plus haute , or les juifs allemands étaient très attachés à leur pays et auraient fait de bons soldats ) . Et je ne parle pas de la colonisation de l’Ethiopie , vaut mieux pas …

    L’aveuglement est une tare , les crimes du fascisme sont immondes , et décidément cet article sent très mauvais .

    30 octobre 2008 à 19 h 20 min

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