A propos du livre de madame Cécile Desprairies, L’Héritage de vichy

A propos du livre de madame Cécile Desprairies, L’Héritage de vichy

Témoignage

Pour faire un récit qui puisse apporter une explication de l’espoir redonné à la jeunesse française sous le régime de vichy en zone nord, donc sous l’occupation Allemande, il faut le situer quelque temps avant 1939.

 Sensibilisé dès l’enfance aux problèmes politiques par un père miraculé de la guerre de 14-18 (les quatre années dans un régiment de zouaves et de tous les grands combats : l’Argonne, le Chemin des Dames, Verdun, la Somme…), nous suivions chaque événement avec une attention particulière.

 Nous vivions alors un scoutisme en pleine vitalité avec ce qu’il pouvait apporter en matière d’éducation et d’ouverture sur la vie. Nous faisions de longues marches dans la forêt d’Orléans et nous chantions. Cependant, une menace s’annonçait. Avec mon père, le soir à la radio, nous écoutions les hurlements sauvages de foules qui répondaient aux exhortations démentes du Führer Allemand. Sans rien en comprendre, nous avions peur. Quelle était ce donc cette Allemagne ?

 En septembre 39, ce fût la guerre. De mauvaises nouvelles nous apprenaient bientôt que des amis mouraient au combat. Un voisin aviateur avait été descendu par un ennemi, disait-on, supérieur en nombre.

 Pour participer aux efforts de guerre, nous passions notre temps libre d’écoliers à ramasser des tonnes de ferrailles destinées à l’armement. Nous devions « vaincre car nous étions les plus forts ». Ce fut Sedan et le déferlement de l’armée Allemande, la fuite sur les routes parmi les restes de l’armée française totalement désorganisée. Les bombardements et les mitraillages. La course de ferme en ferme pour dormir et se nourrir, l’arrivée enfin dans un petit village de la Creuse, devant lequel des éléments de chasseurs alpins qui auraient dû résister, se dissolvaient, abandonnant leurs armes sur le terrain.

 Notre père étant mobilisé quelque part, nous étions huit enfants seuls avec notre mère et sans ressources. Comment, dans ces temps, ne pas avoir éprouvé un certain désespoir et une immense honte ? Nous étions transis de honte. Quel était donc ce pays? Quel genre de personnages avait présidé aux commandes de la France ?

 C’est ainsi que nous avons appris la décision du Maréchal Pétain. Devant un pays en ruines, au milieu d’un peuple déshonoré et désespéré, il prenait la responsabilité, face à l’ennemi, de faire cesser les combats. Il se chargeait, à quatre-vingt ans passés, des destinées de la France.

 En septembre, de Guéret, pour rentrer à Orléans, nous avons dû faire établir des cartes d’identité. Pour le retour, nous avons voyagé dans un wagon de marchandises, dans la paille, et pris un dur contact avec l’armée allemande en gare de Dijon.

 Sous le poids de l’occupation, nos attentes se sont tournées un temps vers Vichy. Il faut reconnaître à ce gouvernement un certain élan donné à la jeunesse. Par l’organisation de l’ouverture aux sports, aux arts, par le retour à la nature, à une qualité de vie simple, à l’esprit de la famille, à l’acceptation du travail, il nous délivrait quelque peu de la honte et nous confortait face à cette terrible peur de l’occupant qui nous tenait à merci. Pour la jeunesse de l’époque, nous avons profité de l’espoir que certaines personnes de vichy ont cependant contribué à créer.

 Nous avons organisé des activités clandestines, nous marchions en forêt et nous chantions un répertoire très riche, retrouvé d’on ne sait où, par on ne sait qui. Nous chantions la France avec ferveur en même temps que notre défit à l’Occupant.

 La suite des évènements nous a donné à réfléchir sur ce que nous devions en penser, ainsi que sur le comportement que nous devions adopter devant les agissements de Pierre Laval, en particulier. Pour la famille et les amis, ce furent la résistance, les maquis, le combat contre la terreur, le scoutisme sans uniforme avec tous ses risques.

 La guerre a laissé des traces indélébiles dans les esprits de ceux qui l’ont réellement vécue dans tous ses aspects. Certains ont essayé d’en tirer des leçons, mais ont vite été dépassés par la déferlante des intérêts de toutes sortes. Chaque témoin aurait son livre à écrire. Exemple, il y avait bon nombre de résistants dans l’administration de vichy, la police et la gendarmerie.

 Il est attristant d’entendre raconter et interpréter des évènements par des ignorants qui donnent cependant des affirmations non conformes, jointes à une argumentation qui vient servir des intérêts politiques douteux. Le poids de la responsabilité des déportations, de la traque des résistants et des maquisards, de la torture et des assassinats, des pillages de toutes les ressources, doit être supporté de fait par les nazis allemands qui en sont à l’origine les principaux responsables. Certains ont tendance à l’oublier et à le faire oublier.

 Ne plus pouvoir maintenant parler de travail, de famille ou de patrie, en faire un prétexte, ne peut servir qu’une stupide et triste cause politique.

 Se retrouver maintenant devant la propagande déformante et diffamante d’un pouvoir qui ne cesse de faire disparaître tout ce qui pourrait représenter les valeurs typiquement et historiquement françaises, relève d’un mépris inacceptable.

 Se savoir à la merci de pseudos responsables, organisateurs de l’anti-France, ayant entrepris un travail d’aliénation et de mise sous tutelle du peuple, nous ramène au temps des années noires, avec un gouvernement qui à l’époque, de par sa politique laxiste a ouvert les portes au nazisme et à tout ce qu’il en est résulté.

 Il est facile de comparer l’actuel gouvernement de la France à celui de l’Allemagne de l’Est sous Walter Ulbricht, (mêmes hommes, même politique) : on constate que le peuple gardait malgré tout un sentiment de patriotisme. Il n’en est malheureusement plus de même pour les Français.

 On pourrait alors citer les paroles historiques du maréchal Pétain, qui prennent maintenant toute leur valeur significative : « Les Français ont la mémoire courte. »

S. Fouqueau.

L’héritage de Vichy – Ces 100 mesures toujours en vigueur

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Comments (5)

  • BRENUS Répondre

    On n’a pas fini de discourir sur le sujet et particulièrement sur Pétain. Chacun y va de son couplet surtout les braves actuels qui se seraient cachés sous leurs draps à l’époque. Pétain, à son âge, n’avait vraiment rien à faire dans cette galère que de prendre des coups après un semblant de pouvoir qu’il a terni avec sa pseudo collaboration. Il jouissait à l’époque de l’aura du vainqueur de Verdun et de l’appui d’une génération dont la majorité était morte au champs d’honneur en 14.18; Et, après la fuite lamentable des socialistes qui lui ont laissé la défaite il n’avait aucune chance de redresser la France, bien qu’il se soit efforcé de préserver la jeunesse . S’il ne s’était pas exposé, nous aurions eu un gauleiter nazi, comme la Tchécoslovaquie, pour peu que Pétain foute le camp a Londres comme de Gaulle qui ne risquait pas alors d’être discrédité. Pour le coup, les beaux esprits actuels et les censeurs à la mie de pain, donneurs de leçons mais bien souvent pleutres auraient pu pleurer toutes les larmes de leurs corps. Il faut avoir tremblé, enfant, sous les bombes a cette époque pour seulement commencer à avoir une idée de se que pouvait être la situation. Les “historiens” de 30 ans qui n’ont rien vu ni rien vécu devraient la fermer et se prendre pour ce qu’ils sont : des privilégiés par rapport aux anciennes générations

    27 novembre 2012 à 19 h 32 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      @ BRENUS

      je partage entièrement votre point de vue , d’autant qu’en ce qui concerne un Gauleiter Allemand Régent de la France je l’avais dit ici même il y a quelques temps

      il faut donc s’en tenir et répondre à ces deux questions :

      – à qui profite l’Histoire ( officielle ) ?

      – l’Histoire peut elle être réécrite ou / et peut elle être même ” revécue ” ?

      28 novembre 2012 à 10 h 45 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” ne plus pouvoir parler de Patrie , de Travail , de Famille … ”

    hé , oui , les Français ont étés ainsi faits : on leur a appris , dès l’école , à se haïr … où que vous alliez vous serez toujours le ” facho ” de l’autre …
    il semblerait , à ce que l’on demande urbi et orbi , que la Cuvée des Hospices de Beaune ” Clos du Maréchal ” soit sous peu débaptisée

    pas même la reconnaissance des papilles ; c’est cependant bien sous Pétain que fut institué le premier classement des Premiers Crus des Côtes bourguignonnes

    on en ait encore là !

    27 novembre 2012 à 18 h 10 min
  • GAZU Josette Répondre

    O combien cet article est juste concernant la pensée “diffamante et déformante”! Le régime de Vichy n’est pas synonyme que de répugnance. Un cousin (de mon père) commissaire de police à Vichy est mort sous la toture de la Gestapo, on ne parle pas assez de ces martyrs français. Mais surtout, le vieux maréchal n’avait pas beaucoup de riveaux pour diriger “un peuple déhonoré et désespér锑. Cela risque de se reproduire.L’histoire se construit…avant de s’écrire!

    27 novembre 2012 à 10 h 16 min
  • Anne charlotte Lundi Répondre

    Excellente analyse que je me suis permise de mettre en note sur le site de LIvres en Famille avec vos références.
    Amicalement

    http://www.livresenfamille.fr/p7286-cecile_desprairies_heritage_de_vichy.html

    27 novembre 2012 à 8 h 27 min

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