D’Alger à Gaza: le drame de l’évacuation

D’Alger à Gaza: le drame de l’évacuation

Certains ont comparé l’évacuation de Gaza par Israël avec ce qui s’est passé il y plus de quarante ans en Algérie. Si quelques points sont similaires, nombreuses sont les divergences.
Un des premiers points communs, sans doute le plus pénible, car vécu dans la chair, est la perte d’une terre, d’un passé, d’un avenir…
Une seconde similitude réside dans la personnalité des deux protagonistes ; tous deux ont été général, ont joué un rôle déterminant dans l’Histoire de leur pays, le général De Gaulle lors de la défaite de 1940, le général Sharon lors de la guerre du Kippour en octobre 1973.
Parallèlement, le choix d’abandonner les territoires est aussi d’ordre politique: pour De Gaulle, l’Algérie était un poids mort pour la métropole : – financier l’empêchant de profiter pleinement des Trente Glorieuses ; – diplomatique : la vision d’une France coloniale était préjudiciable à la politique européenne et mondiale de Paris ; – militaire : l’Armée d’Afrique ne correspondait plus à celle de l’ère atomique chère au président De Gaulle, et raciale : l’intégration complète de plus de huit millions d’Arabes était impensable pour le gouvernement français de l’époque.
Nous retrouvons les mêmes problématiques pour Jérusalem. L’Intifada judicieusement exploitée par l’Autorité Palestinienne a terni aux yeux du monde la politique israélienne; les coûts financier et humain étaient trop importants par rapport aux bénéfices : mettre les Palestiniens et les pays arabes devant leurs responsabilités, se débarrasser de la tutelle de
1,5 millions d’Arabes, en terminer avec le malaise qu’a connu Tsahal dans la Bande de Gaza.
Autre point commun : la médiatisation qui couvre ces événements tragiques.
Enfin, l’indifférence de certains compatriotes à l’égard des exilés : les fanatiques religieux ont remplacé les colons exploiteurs de la Mitidja… ainsi ils sont moins à plaindre!
Cependant, en des circonstances similaires, les politiques utilisées par Paris et Jérusalem sont opposées.
Administrativement, l’Algérie d’avant 1962 n’est pas comparable avec la bande de Gaza d’avant 2005 : conquise dès 1830, partie intégrante à la métropole dès 1848, l’Algérie française est constituée de douze départements, avec des députés siégeant au Palais Bourbon. Par contre Gaza, avec ses 8 000 Israéliens face à
1,5 millions de Palestiniens n’a jamais été annexée par Israël ; conquise sur l’Égypte en 1967, tout comme le Sinaï, elle a permis aux Israéliens de mettre un terme aux incursions des terroristes de l’OLP jusqu’à la première intifada de 1988.
Bien que l’évacuation des colons soit déchirante, elle n’est pas comparable à celle de nos compatriotes d’Algérie. Le Premier ministre Sharon a clairement averti que toute action belliqueuse contre un Israélien serait châtiée avec la plus extrême dureté, les colons seront relogés au frais de l’État, les forces de police et l’armée, bien qu’agissant parfois avec fermeté n’ont pas utilisé des moyens létaux. Pouvant apparaître dérisoires, les excuses du gouvernement de Jérusalem n’en demeurent pas moins symboliques. Or, on sait que dans tout drame historique, un symbole fort est important. En 1962, la situation fut totalement différente : l’indifférence, voire le mépris de De Gaulle pour les pieds-noirs, les harkis et l’Armée se sont concrétisés par des massacres légalisés par l’inaction gouvernementale de l’époque : l’interdiction de ramener en métropole nos harkis sous peine de sanction, le renvoi de certains dans les ports algériens désormais sous la houlette du FLN ont conduit aux pires exactions; les directives écrites de Louis Joxe de ne pas intervenir après la proclamation de la république algérienne le 2 Juillet 1962, a conduit à la disparition de plus de 3000 Oranais. La tuerie de la Rue d’Isly à Alger par l’armée française, l’utilisation de l’aviation française contre les quartiers de la ville tenus par des combattants de l’OAS sont encore des exemples aux antipodes de la politique israélienne.
Similitudes, divergences. Ces deux abandons de territoires n’en sont pas moins un véritable drame : division de la société dans les deux pays.  La résistance des colons n’a pas été davantage suivie en Israël que l’avait été l’OAS dans son bras de fer avec De Gaulle.
Mais qui se souvient en France que l’Algérie fut française trente ans avant Nice?
Qui se souviendra des 8 000 colons du territoire de Gaza dans 43 ans ?

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Comments (14)

  • tess Répondre

    Les Algeriens preferent de loin les egorgements et la misere noire qui suivirent le depart des predateurs arrogants. Les Palestiniens auront le meme traitement: l’Histoire se repete toujours.

    17 septembre 2005 à 19 h 45 min
  • sas Répondre

    pour Pol…pot ??? efectivement la comparaison est gonflée c’est ce que je dis…ceci dis les mêmes causes ayant les mêmes effets….dans TOUS les pays où nous avons été viré et où il y a embrouilles postcoloniales…c’est toujours à cause d’une catégorie de “français” bien catalogués:…dans le commerce usurier…exploiteur…arrogants…jouisseur et profiteur. suivez mon regard…et c’est encore vrai à ce jour dans les domtom par exemple: et à force de vendre des merdes de meubles en agglos des fortunes ou des couvertures chauffantes aux antillais…il y a la même problèmatique qui débouchera forcément sur les mêmes enchaînement “des couillonnés perpétuels” qui demande aujoud hui l’indépendance…CQFD SAS

    17 septembre 2005 à 18 h 58 min
  • Alborg Répondre

    A GRIBOUILLE (!) HAMAS, HEZBOLLAH, SALAFISTES, TALIBANS, FRERES MUSULMANS, AL-QAÎDAH, et des dizaines d’autres dont les noms m’échappent: effectivement “des chiens enragés de l’Islam” – je persiste et je signe ! Mais peut-être aurais-je dû ajouter que ceux-là ne sont PAS des “musulmans authentiques”, hmmm ?

    16 septembre 2005 à 23 h 06 min
  • pol Répondre

    comparer gaza 2005 et l’algérie 1962 est gonflé : les colons israéliens sont parti avec 400 000 dollars ( les pieds noirs , 0 francs ) pour aller à quelques dizaines de km ( les pieds noirs , quelques milliers )

    16 septembre 2005 à 19 h 09 min
  • sas Répondre

    C’est marrant que l’auteur se risque à la comparaison avec le retrait d’algérie…car la vérité encore dans ce dossier , c’est que si les populations autochtones d’afrique du nord, en ont eu marre des occidentaux et des français….c’était peut être que nos représentant sur place (les pieds noir élu de dieu)…se comportaient en prédateurs arrogants,peu soucieux des autres…ce qu’ils font encore et encore partout ou ils sont …y compris à GAZA et la cisjordanie…évacuation de gaza:8000 expulsions…extension du mur à Jerusalem: 55 000 palestiniens virés…y a pas photo c’est ca la vérité; puisque c’est la lecture du talmud…Celine ne disait pas autre chose sas

    16 septembre 2005 à 16 h 54 min
  • Gribouille Répondre

    Florent(levy peut-être?)ne pensez vous pas que trente ans d’occupation des sols est dérisoire face à plusieurs siècles pour les Palestiniens? Certains ici ont une haine tellement vicerale envers les arabes qu’ils leur trouveront toujours tout les torts.Fréquenter ALBORG n’est pas très sage car ses avis sont graves(“éternels chiens enragés de l’islame”).Encore un généralité facile à dire.

    16 septembre 2005 à 11 h 57 min
  • Mybelle Répondre

    Tout le monde parle de ces colons délogés …mais quelqu’un a t il un jour évoqué tous les palestiniens chassés de leur terre sans aucune compensation qu’un camp de réfugiés? Ainsi les colons d’aujourd”hui expérimentent ce qui a été fait à d’autres et dans bien d’autres conditions.Si Israel veut la paix et cesser d’être isolé ,il n’a pas d’autre choix que de céder des terres…et après tout ,ce ne serait que justice….

    16 septembre 2005 à 1 h 30 min
  • Alborg Répondre

    Cher FLORENT, Je vais vous avouer que je me sens complètement démuni pour prendre franchement parti pour cette question du retrait… Je me le reproche d’ailleurs parfois, sentant que je ne peux rien faire d’autre qu’assister sans voix à cette TRAGEDIE. Car c’en est bien une en effet, non pas au sens sentimental des media mais au sens propre, “antique” si vous voulez, à savoir cette sorte de DRAME où une mécanique implacable s’est mise en place quels que soient les efforts des bonnes volontés présentes DANS L’UN ET L’AUTRE CAMP ! La tragédie, c’est bien sûr que les Israeliens de 67 n’ont pas trouvé d’autre solution stratégique pour se protéger des Arabes qui les cernaient de toutes parts qu’occuper “les territoires”…. Mais la tragédie, c’est aussi tous ces colons que l’on avait encouragé à “y aller”, et qui, comme c’est absolument NORMAL, se sont trouvés après 38 ans depuis longtemps au point de non-retour… (j’ai vraiment été bouleversé d’assiter à leur évacuation à la télé….comment aurais-je réagi DANS la réalité??). Je comprends parfaitement la révolte amère de tous ces pauvres gens contre leur gouvernement, mais je crois(en toute humilité) comprendre aussi quelque chose de la décision d’Ariel Sharon, lequel en vrai héros de tragédie, justement, s’est senti obligé de prendre des décisions qui sont totalement contraires à son inclination première, tout en connaissant par avance les crachats qu’il allait recevoir de ses meilleurs amis, et tout en sachant très bien tout le parti qu’essaieraient d’en tirer les extrémistes islamistes de la pire engeance…. Mon sentiment profond est qu’il a osé cela non par “trahison”, mais pour tenter LA TOUTE DERNIERE CHANCE(et je pense: vraiment la der des ders!) pour encourager Mamoud Abbas d’oser enfin se départir clairement des extrémistes du Fatah, les neutraliser définitivement, et ainsi faire la paix avec Israel ? C’est hyper-risqué, mais peut-être n’avait-il plus que cette carte là à jouer… au risque de se perdre ! Une tragédie, je vous dis… Je partage en tous cas toutes vos craintes quant aux éternels chiens enragés de l’islam que nous ne connaissons que trop bien vous et moi ! ! ! Bien cordialement à vous.

    16 septembre 2005 à 0 h 36 min
  • florent Répondre

    Cher Alborg, vous revoila toujours en forme à ce que je vois et pour mon plus grand plaisir. Laissez donc SAS et ses excés, sans doute a t-il subit tellement de pression du néo totalitarisme politiquement correct qu’il en a eut marre et, faisant fi de toute retenu et nuance, il veut règler son compte à tout le monde et choquer à tout prix. Il faut bien s’y attendre. Sinon, que pensez vous de ce fameux retrait, retrait que je considère pour ma part comme une lâcheté et une trahison pour ses colons qui ont tant bâti en trente ans et qui voient tout détruits, un peu comme ce qui s’est passé en Algérie en 1962. Et cela m’a tout l’air de n’être que le début: sans doute encouragés par ce premier succés, les islamos vont-ils en profiter et exiger plus…la fin d’Israel? Sharon ( qui n’en est pas à son premier retournement de veste ) s’en repentira sûrement.

    15 septembre 2005 à 15 h 10 min
  • ALBORG Répondre

    SAS : Toujours chez vous la même hypocrisie qui cache un anti-judaïsme absolument BESTIAL, et je vous connais suffisamment MAINTENANT pour l’affirmer !!! Quand donc cesserez-vous votre petit travail malhonnête et destructeur ? Je suis loin d’être le seul internaute à vous accuser de la sorte, et par conséquent je ne crois pas non plus délirer !! Et je ne suis ni Juif, ni Franc-maçon, ni Américain, Monsieur le Haineux! Vous êtes parfois assez drôle, nolens-volens, mais j’estime que les dégâts moraux que vous faites ne sont plus en proportion avec la gaudriole plus ou moins “folklorique” qui était jusqu’ici votre label ! Et je commence à me demander s”il a QUELQU’UN aux commandes des “4V” capable de comprendre une seule de vos allusions perfides ! !

    14 septembre 2005 à 14 h 52 min
  • SAS Répondre

    Les Israeliens ont pour une fois pas bien réfléchis….en cassant tout en partant…quesqu’ils vont détruire aux prochaines représailles….sas est inquiet sas

    14 septembre 2005 à 1 h 09 min
  • Eric Répondre

    Vous oubliez dans votre analyse l autre raison principale de la decision de Sharon : les pressions de Bush poignardant ainsi un allie dans le dos.

    13 septembre 2005 à 16 h 12 min
  • Mr .Levy Répondre

    Les Palestiniens ont avancés(des terres en plus).Espérons qu’ils vont se tourner vers le développement économique et marginaliser ceux qui veulent faire la guerre.Ils ont des alliers (l’Europe et notamment la France) qui peuvent les aider à se reconstruire et à exister comme état souverain sur le scène internationale,qu’ils en profitent car il y a eu assez de morts.

    13 septembre 2005 à 12 h 23 min
  • tess bryan Répondre

    La plus grande similarite est celle qui va suivre l’evacuation de Gaza: les Palestiniens vont s’auto detruire comme l’Algerie libre depuis 1962! Apres la fete, les massacres entre freres!Les Palestiniens sont incapable de vivre en paix, incapable de batir quoique ce soit. C’est le debut de la fin.

    12 septembre 2005 à 2 h 00 min

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