Deux livres pour découvrir l’univers de G.K. Chesterton

Deux livres pour découvrir l’univers de G.K. Chesterton

« J’ai essayé de trouver une hérésie de mon cru et quand j’y eus mis les dernières touches, j’ai découvert que c’était l’orthodoxie ». Cette assertion paradoxale porte la signature de l’un des tout premiers auteurs britanniques, qui vécut à cheval sur le XIXème et le XXème siècle : Gilbert Keith Chesterton.

Philippe Maxence, rédacteur en chef de L’Homme nouveau et président de l’Association des amis de Chesterton, a réuni dans un Petit dictionnaire raisonné quelque 2000 citations de cet écrivain, qui permettent au béotien de pénétrer aisément dans son univers, et au lecteur déjà plus ou moins familiarisé avec lui de retrouver avec bonheur sa pensée – et son humour, si profondément anglais.

« Le poète, écrit Chesterton, ne demande qu’à mettre sa tête dans les cieux. C’est le logicien qui cherche à mettre le ciel dans sa tête. Et c’est sa tête qui éclate. »

La tête de Chesterton n’a jamais éclaté, probablement parce que la poésie, chez lui, l’emportait sur la logique. Ce n’est pourtant pas lui faire offense que de constater à quel point cette logique était puissante, bien qu’elle surprisse de prime abord le lecteur français et cartésien. Sa méthode la plus efficace procède par l’absurde et joue du paradoxe en souriant : « Souvent femme varie et c’est là une de ses grandes qualités. Cela évite à l’homme d’avoir recours à la polygamie », écrit-il par exemple, facétieusement, dans Le Monde comme il ne va pas. Mais son procédé lui permet de pousser sa réflexion, en poète, jusqu’à l’ordonnancement le plus intime des choses et des êtres : « Un homme accomplit sa destinée en faisant bien ce qu’il fait, une femme, en étant ce qu’elle est », écrit-il, sur thème voisin, dans un autre livre.

« Je pense que Chesterton est l’un des premiers écrivains de notre temps et ceci non seulement pour son heureux génie de l’invention, pour son imagination visuelle et pour la félicité enfantine ou divine que laisse entrevoir chaque page de son œuvre, mais aussi pour ses vertus rhétoriques, pour sa pure virtuosité technique », écrivait de lui Jorge Luis Borge, cité par Philippe Maxence dans la préface qu’il a donnée au livre.

Signalons en outre que le même Philippe Maxence préface également un autre livre de Chesterton paru aux éditions de L’Homme Nouveau, sous le titre Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste. L’écrivain y développe une double critique du socialisme et du libéralisme et propose des solutions inspirées par le catholicisme social pour promouvoir une société plus juste, plus humaine et plus respectueuse de la nature, fondée sur l’extension au plus grand nombre de la propriété privée.

Deux ouvrages à lire pour rencontrer l’une des pensées les plus originales et fécondes du siècle dernier.

Pierre Vautrin

Philippe Maxence,
L’Univers de G.K. Chesterton, petit dictionnaire raisonné,
Via Romana,
octobre 2008, 310 pages, 24 €.
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Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste,
G.K. Chesterton, éditions de l’Homme Nouveau,
février 2009, 238 pages, 22 €
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disponible sur www.hommenouveau.fr

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Comments (2)

  • Anonyme Répondre

    Je viens de découvrir Chesterton et je sens que c’est “mon homme”Je vais courir acheter ses livres.

    23 juin 2010 à 23 h 03 min
  • Strogof Répondre

    Voici une très bonne nouvelle.
    Moi, qui suis un "Chestertonien isolé, je viens de découvrir une communauté autour de cet immense homme.

    4 janvier 2010 à 10 h 27 min

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