« Holisme » et « valeurs »

« Holisme » et « valeurs »

Le premier mot était probablement ignoré de la plupart d’entre nous. Le second en revanche est un mot chewing-gum mastiqué ad nauseam par nos dirigeants politiques.

Remercions donc le quotidien la Provence du 17 juin qui nous a évité une hospitalisation pour découvrir l’existence du mot « holisme ». Il est défini «  par la pensée qui tend à expliquer les parties à partir du tout », révélation philosophique devenue une mine de brillantes conférences au titre éminemment évocateur pour des « patients » : « Corps et âme, le courant holiste dans la médecine française de 1930 à 1960 »… 1960 en attendant une suite.

« On soigne les malades par la culture », écrit donc ce journal. Mais l’assistance publique de Marseille ne réserve pas ses bienfaits qu’aux malades puisque les conférenciers se produisent en ville « à l’Alcazar », ou dans des pays étrangers tels que « Beyrouth, Alexandrie etc… ». Ah, Union pour la Méditerranée, que de dépenses on fait en ton nom ! Eh oui, comme tout a un prix, il faut savoir que contribuables et assurés sociaux ont dépensé 700 000 € pour ce fantasme d’un fonctionnaire, et le journaliste, nous prenant en pitié, de s’écrier : « Holisme, Ô désespoir ! »

Le holisme étant défini comme opposé à la pensée individualiste, les partis politiques nous répètent que les individus (entendez les électeurs) doivent être réunis dans une « pensée globale » représentée par  « des » valeurs, dont on attend qu’elles soient précisées, proclamées et surtout appliquées. Il ne suffira plus d’affirmer : « nous n’avons pas les mêmes valeurs ! »

Or, ce mot ressassé ne sert qu’à un combat politique dérisoire. Ainsi, il y aurait des valeurs propres au PS, à l’UMP, au FN, confondant « valeur » (morale, éthique ?) et « organisation de la société ». Que l’on sache, il n’y a pas dans l’un ou l’autre de ces partis des meutes d’assassins, de voleurs, de prévaricateurs, mais seulement des citoyens aux opinions différentes sur la conduite à tenir pour préserver l’intégrité de notre civilisation et de notre pays. Les mots : immigration, laïcité, identité nationale, démocratie, voire socialisme et libéralisme, sont-ils vraiment les plus grands diviseurs communs ?

Et si le mot contribuable pouvait être leur plus grand dénominateur commun, nous en serions ravis.

Tant que le mot « valeur » ne sera pas défini il ne servira qu’aux insultes et nuira, précisément, à la bonne organisation de notre pays. « Mal nommer les choses c’est ajouter à la misère du monde » (Camus)

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Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    ‘ le holisme étant défini comme opposé à la pensée individuelle " …. extension inexacte sinon fausse du mot " holisme " … épistémologiquement le holisme peut ainsi être compris : " ce n’est jamais un énoncé scientifique isolé , mais le corpus tout entier de la science qui affronte le verdict de l’expérience " … ce qui n’enlève ni n’ajoute rien à … l’inanité de l’article du " Provencal "

    19 juin 2012 à 10 h 54 min
  • ozone Répondre

    Mieux encore

    Dans un des programmes ‘l’heure de verité" il y a quelques années,Giscard a commencé a envoyer le mot valeurs a tous les vents,valeurs qui fluctuent par ci par là.

    A la fin j’ai compris,c’était a propos des valeurs boursiéres,to be or not to be….

    18 juin 2012 à 19 h 29 min

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