Séparer l’État de la gauche

Séparer l’État de la gauche

Divers travaux personnels m’ont empêché de rendre compte jusqu’à présent du dernier livre publié voici quelques mois par Philippe Némo. Je tiens à le faire ici, car c’est un livre important.

Némo s’y propose de relire l’histoire politique et culturelle de la France depuis la Révolution, d’une manière féconde et novatrice. Némo reprend la thèse selon laquelle il y a deux Révolutions françaises profondément antithétiques : 1789 et 1793.

La première, dit-il, a posé l’idéal de la démocratie libérale, la seconde le contre-idéal jacobin, étatiste et socialiste. L’histoire des deux derniers siècles a vu la seconde occulter graduellement la première et l’évacuer de l’espace public.

1789, explique Némo, était encore présent dans la fondation des trois premières Républiques. 1789 était présent aussi dans un anticléricalisme rationnel qui se proposait de séparer l’Église de l’État, et incarné par des hommes tels que Jules Ferry. 1789 était présent, toujours, dans les rangs des dreyfusards à la fin du XIXe siècle.

C’est à ce moment que 1793 a commencé, nettement, à prendre l’ascendant. 1793 a donné naissance alors à une gauche et une extrême-gauche nouvelles, d’une part, et à une extrême-droite, nouvelle elle aussi. La seconde a triomphé à Vichy, au temps du pétainisme, et on pourrait en retrouver des traces jusque dans ce qui reste du Front national. La première a pris les traits d’un anticléricalisme radical qui a remplacé le cléricalisme par un autre, que Némo appelle « laïcisme ». Elle s’est emparée de l’école où elle a substitué le « laïcisme » à la laïcité. Elle a gagné l’université, et a, après la Seconde Guerre mondiale, acquis une position de monopole intellectuel depuis lequel elle a procédé à une reconstruction de pans entiers et cruciaux de l’histoire du pays : de la Révolution, précisément, au déroulement de l’affaire Dreyfus, de la naissance de l’école laïque à la Résistance au nazisme et à la collaboration.

Le résultat, écrit Némo, a été « la profonde décadence de toute la vie culturelle française pendant près d’un demi-siècle » : « toute la pensée française » s’est trouvée « stérilisée par le nihilisme, le cynisme et le biais antiscientifique inhérents au marxisme ». « Le prestige artificiellement conféré à la vision du monde marxiste » a fait qu’« un grand nombre d’universitaires, et bientôt plusieurs générations d’hommes politiques et de journalistes formés par eux se sont retrouvés dans l’impossibilité de comprendre l’économie moderne, puisque, dans leur formation de base, on avait introduit un obstacle épistémologique bloquant absolument cette compréhension ».

Nous en sommes aux conséquences. Un blocage, dont la matrice est l’existence de ce que Némo appelle l’« Église de la Gauche ». « En plein XXIe siècle, en pleine mondialisation, et alors que les Chinois se préparent à créer des bases permanentes sur la Lune. Nous sommes, nous, dans la situation où était l’Empire ottoman à la fin du XIXe siècle, paralysé intellectuellement et socialement par ses oulémas, en passe d’être submergé par des civilisations supérieures ».

Némo espère une issue, qui impliquerait tout à la fois le retour à l’esprit de 1789 et une remise de l’histoire à l’endroit qui ferait apparaître que l’esprit de 1789 a été, en fait, bien plus présent dans la société française que les tenants de 1793 ne le disent : « Nous devons faire œuvre d’anticléricalisme rationnel. Si nous voulons faire revenir le pays dans le courant du progrès mondial, nous devons, un siècle après la loi de 1905, songer à mettre d’urgence en chantier une loi de séparation de l’Église de la Gauche et de l’État ». Némo note que les maux dont souffre ce pays « sont des maladies récentes attrapées un jour d’hiver et que le printemps guérira ». J’aimerais penser qu’il a raison. Je suis plus pessimiste que lui et pense que l’hiver risque de persister.

Je suis enclin à penser aussi que le mal est plus profond et que, dès 1789, étaient présents des éléments qui se révèleront pleinement en 1793 : ma lecture de 1789 serait plus proche de celle d’Edmund Burke.

Le livre de Philippe Némo n’en est pas moins essentiel pour qui veut comprendre l’essence de la Gauche en France et les ravages de l’anti-Église appelée Éducation nationale.

328 pages – 16 euros
Acheter avec Amazon
ou :
À commander à nos
bureaux (+ 5,50 e de port)

Les 4 Vérités Hebdo
25, rue des Bas
92600 Asnières

Partager cette publication

Comments (21)

  • sas Répondre

    La droite maffieuse, libéral et affairiste atavique……a inventé un concepte irréalisable et ingérable ethéré et utopique la gauche….

    si bien que la seule alternance se fait entre escroc atavique et escroc opportun……

    …..de fait ils sont tous socialisant,avaec le pognon des autres, liberal lorsque les marché sont protégé et par initié…..

    ils ont inventé une machine a gagner à tous les coups….

    en revanche la france est à la limite de la disparition,les couches intermédiares atomisées, les français de souches en voie d extinction……et la ruine est à nos portes.

    A quand la prise collective de conscience et la reprise en main construité, pensée et durable?

    sas

    31 août 2009 à 17 h 52 min
  • UN chouka Répondre

    A mon avis de travaileur, les "races ou les peuples" sont les meme de partout a peut prés ?

    Ou dit autrement les travailleurs sont semble t’il  a peut prés intèrchangeables ?(+ ou – malins)

    Les variables seront en fonction de leurs cultures et de leurs savoirs, de  leurs capacités a réusir la meme opération ?

    La seule chose qui fait la différance avec la finance et l’économie,est la mafia qui se caractérise surtout par son "opportune  situation hors la loi "donc par l’enploi sans modération de la violence arbitraire:

    Les lois ne sont donc  pas les meme ici ou ayeur?

    La monaie, est trés différente suivant le type de" citoyen"(lol) qui l’emploi mais  aussi le type d’état ou se passent les transactions ?

    (autant dire de microcosme artificiel crée opportunément par les puissants spéculateurs ,)

    Si les lois , les monaies ou symboles des valeurs etaient les memes de partout, les citoyens producteurs de richesses auraient les memes chances de gagner du fric avec le meme  boulot,qu’ils l’exèrcent ici ou là, il me semble ?

    Si ce n’est pas le cas, ce peut etre qu’il y a des" frontières malhonètes" ?(lol)

    Bien sur les matières premières seront surement pour longtemps une source de malentendus,d’abus de confiance, d’èscroqueries ,ETC……………….

    27 août 2009 à 10 h 51 min
  • Frank Répondre

    Excellente analyse de Guy Millière une fois de plus. Cependant, blâmer la gauche est insuffisant. L’étatisme est une doctrine qui s’inscrit profondément dans l’histoire de France puisqu’elle a été utilisée par la monarchie française pour unifier des provinces hétérogènes.

    Par contre, l’étatisme de la gauche prouve que la gauche ment sur son vrai projet qui n’est pas de libérer l’homme elle le prétend mais de construire un alter-ancien régime dans lequel elle remplace à la fois l’église comme organe de direction des ‘pensées’ et la monarchie comme pouvoir séculier.

    Ce n’est pas un hasard si l’URSS était une version monstrueuse du tsarisme, le projet communiste est de construire un ancien régime adapté à leur idéologie.

    12 août 2009 à 0 h 00 min
  • Salamandre Répondre

    C’est bien ce qu’avançait déjà un certain Max Stirner, philosophe allemand de la première moitié du dix-neuvième siècle, dans sa critique de la gauche hégélienne, réunie dans le cercle de Bruno Bauer (dont il fit partie lui-même un certain temps…).  En effet , dans son ouvrage "l’unique et sa propriété", il indique en conclusion de la lutte des hégéliens de gauche contre l’esprit théologique "nos athées sont de pieuses gens", voulant signifier par là que ceux-ci n’ont eu de cesse de diriger la Critique vers les religions, mais qu’ils n’ont fait que remplacer une religion par une autre, annihilant ainsi le travail réalisé par les révolutionnaires de 1789. Révolution française, dont l’analyse constitue une partie importante de son livre, l’ayant amené à une réflexion de fond sur  la signification de l’Idée et des idéologies chez l’homme.

    11 août 2009 à 15 h 17 min
  • OBdsa Répondre

    Eglise des traîtres, croisade des justes : un tremplin pour la bave 

    Enfin, voilà Enfin un homme à la mesure du combat pour lequel tant d’autres* et depuis si longtemps ont manqué d’ardeur. Saine lucidité, Vivifiante confiance des esprits forts ! On fera plus jamais mieux le procès des conséquences de cet illégitime prestige de la "vision marxiste du monde". Ou peut être si mais à plusieurs : en faisant le compte Absolument Exact du tort fait à la civilisation de droite par la "civilisation" de gauche ! Comment concevoir que ces vandales n’aient jamais à répondre de la crise financière, des attentats de New York et du réchauffement climatique ! **

     

    *ne voir ici que modestie : je suis moi-même un des ces "autres" qui, depuis le début de ce premier mandat providentiel (présidentiel ?) pensait que l’Histoire commencait à s’écrire dans la bonne langue. Mais non, c’était oublier que nous avons encore des enemis à l’intérieur. Rien n’est bon de ce qui se fait encore sous le regard d’un marxiste !

    ** Mon ami le général Ripper m’a fait une suggestion au sujet du contenu de cette liste. Sa longue expérience militaire et mon énorme intégrité morale me poussent à lui céder la parole au moment de la rendre publique. Le réchauffement climatique étant un mythe politiquement correct que nous devons à l’instrumentalisation gauchiste de la Nature, nous ne devrions en faire qu’une arme de dernier recours. En lieu et place de cette chimère, le projet de sape de nos "précieux fluides vitaux" est un crime dont l’Eglise à trop longtemps protégé les responsables ! Justice !!

     

    ps : Qu’est-ce que cette maison d’édition nommée "puf" ? Faut il voir dans ce nom une évocation stylisée du son d’un gros pavé (de droite) tombant dans la mare (de gauche) ? Est ce l’adresse à retenir pour qui voudrait découvrir les incontournables de la théorie du complot ?

     

    —–

     

    Oh how i wish

    for soothing rain

    oh how i wish to dream again

    once and for all

    and all for once

    Nemo my name for evermore

    Nightwish

    10 août 2009 à 22 h 18 min
  • grepon Répondre

    "L’ennemi n’est pas la gauche , c’est l’esprit de gauche qui est en chacun de nous et qui est engraissé au maximum par l’esprit culturel environnant !"

    C.a.d. que vous etes des francais, en France.   Le Mammouth y est sacre, et c’est LE vecteur de collectivisme le plus puissant chez vous, operant depuis des generations.

    9 août 2009 à 19 h 37 min
  • merle des isles Répondre

    Pauvre Guy,

    plus nul que ça , tu meurs !!

    Ce n’est et ne sera jamais un problème "gauche/droite", , ni révolution ni autre, mais tout simplement L’EVACUATION de DIEU du centre de nos vies. Résultat, UN RELATIVISME TRIOMPHANT, d’où sont nés et naîtront encore les plus démoniaques erreurs des orgueils de l’homme vidé de tous sens, puisque sans éternité. Juste un être qui produit et consomme , sans fin (faim)…

    Le reste est BLA BLA BLA BLA BLA …………. 

    9 août 2009 à 18 h 53 min
  • ozone Répondre

    Magny

    Il ne reste plus qu’a refaire le Monde depuis le Néolitique…

    8 août 2009 à 14 h 58 min
  • Magny Répondre

    Dans son clapier de béton , irrigué d’or ( subventions et aides ) et de lumière ( la télé ) , comment le citoyen contemporain saurait ce qu’est un véritable être humain vivant : un être qui subvient à ses besoins tout en visant les étoiles ?

    On lui a tellement seriné que tuer c’est pas bien … le passé est plein de choses malpropres … le sacré est une drogue dont il faut se méfier … les entreprises c’est polluant et les capitalistes entrepreneurs c’est rien que des arnaqueurs qui exploitent les travailleurs …

    Il faut aimer tout le monde , tout le monde est mon prochain : mais c’est un évangile sans âme , d’une image que l’on veut donner , et non pas d’une transcendance à atteindre .

    Ainsi celui qui ne fait que répéter sans innover juge et raille l’inventeur , ainsi l’écologiste se paie le luxe de conspuer le chasseur en bouffant sans vergogne un bon steak  ( viande autrefois vivante et sensible , appelée animal , morte pour contenter se désirs , mais chhht c’est pas beau de le dire … ) .

    Lors d’un repas je me suis fait critiqué parce que lave ma vaisselle à la main . Verdict :  pas écolo , car le lave-vaisselle économise l’eau , lui . Donc je suis un gaspilleur . Bien sûr n’allons pas examiner en détail la pollution qu’a créée , et que créé au quotidien un lave-vaisselle ( extraction des minerais , assemblage , livraison , transport , énergie d’alimentation , etc ) . Mais en biaisant la réalité , en emputant l’homme d’une vision d’ensemble on peut lui faire gober n’importe quoi . 

    L’ennemi n’est pas la gauche , c’est l’esprit de gauche qui est en chacun de nous et qui est engraissé au maximum par l’esprit culturel environnant !

    7 août 2009 à 23 h 19 min
  • ozone Répondre

    Jeanne

    " puis dans ceux de mai 68, qui a été l’agent le plus efficace pour imposer la société de consommation, "

    Désolé,mais en la matiere la France n’est pas plus coupable que les autres,regardez sinon les pubs Américaines des années cinquante et vous verrez qui a inventé la chose.

    Mai 68 n’y est pour rien,c’était écrit,a moins que vous trouviez que des moyens suplémentaires pour la population soient répréhensibles.

    Grépon

    Je serais d’accord avec vous si la France était seule dans cette voie,mais c’est partout pareil,sauf en Chine,la Corée,etc,et surtout le Japon,d’autres pays comme le Portugal,l’Espagne et l’Italie se sont tenus hors de cette dérive et pour cause,c’étaient des pays d’émigration,mais quand les forces économiques se sont trouvés en concurrence dans la globalisation néoliberale ils sont tombés rapidement dans le méme travers que les autres avec encore plus d’entrain.

     

    7 août 2009 à 22 h 17 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    <<Séparer l’état de la gauche>>
    Autant séparer deux siamois soudés par le crâne.
    L’héritage jacobin de la révolution suinte encore à toutes les jointures de l’état français. Le peuple français a-t’il d’ailleurs déjà eu un vrai gouvernement de droite dans son histoire *)?
     Pour un oui ou pour un non les guillotines seront à nouveau érigées à tous les coins de rue et les comités de salut public n’attendent qu’un mot pour faire fonctionner le couperet. Les réactions syndicales face aux licenciements en sont les prémices.
    Pour les jeunes et moins jeunes l’exil demeure une éventualité car la situation va se radicaliser dans les mois qui viennent.

    *) mis à part la royauté absolue des Capétiens.

    7 août 2009 à 17 h 20 min
  • grepon Répondre

    Ozone, l’idee des enarques concernant l’imigration de travaillieurs etranger a ses origines dans une strategie economique ET militaire pour la France, base non pas sur la capitalisme mais plutot sur un voisin bien tordu du capitalisme, le mercantilisme.     Ce dernier ne marche pas tres bien(relire Adam Smith et The Wealth of Nations qui concernait ce problematique), mais ca n’empeche pas les francais d’imaginer que c’est toujours LE strategie nationale applique non seulement par la France mais encore pire par d’autres pays.  Resultat:  tout plein de souventions et barrieres domestiques qui rendent la France ET le reste du monde un peu plu pauvre.    Mais mettons ca de cote, un instant, la difference entre mercantilisme et capitalisme, pour revenir au sujet.   

    Vos retardes de "leaders" depuis des lustres ont cherche de la profondeur strategique pour la France, au nom de contrabalancer les autres pouvoirs europeens(notamment l’Allemagne ou l’Angleterre) puis les japonais, americains, et chinois…comme si c’etait LE seul truc qui compte.    l’Algerie a ete un resultat.   Votre immigration massive de travaillieurs a ete un fruit de ca aussi…strategie concurentielle base sur l’unite de nation, au lieu du capitalisme comme decrit par Adam Smith.   Dans leur erreur sur l’origine vrai de la prosperite des nations, ils ont fait une autre erreur tres grossiere qui va ineluctablement tuer la civilisation francaise pour de bon:   Vos enarques croyaient si ferment dans la capacite du Mammouth et dans la brilliance du culture francais qu’ils ne se sont meme pas pose la question, parait-il, de savoir si le immigres et leur enfants pouvaient etre integres, par la voie Corbusier/Mammouth.    La reponse est NON, et meme AU CONTRAIRE car la deuxieme et troisieme generations sont pire que leur parents, cote integration aux lois, normes, coutumes, et surtout identifications nationales.    Quand ils disent "francais", vos immigres, c’est un injure, et finalement vous l’avez cherche.  

    Le mercantilisme, combine au socialisme inspire du marxisme, est deja une formule pour devenir pauvre et de vivre en permanance dans la crise.   Ajoutez immigration massive de musulmans venus de pays encore tribale dans leur pense, et vous avez un etat que les sociologues et economiste n’ont q’un mot pour decrire:   Ils appellent ca, la France.

    7 août 2009 à 16 h 57 min
  • Jeanne Répondre

    Séparer l’Etat de la gauche, au moment où même le président élu sur des principes de droite s’ingénie à « ouvrir »  largement les portes à gauche, à faire faire par ses nouvelles recrues la politique qui était précisément celle dont ses électeurs ne voulaient pas…

    Comme l’avait dit De Gaulle en lisant « mort aux cons », on a envie de dire « vaste programme »…

     

    Extrême-gauche, extrême-droite, droite de 89, droite de 93… je veux bien prendre connaissance de ces explications-là aussi, mais je ne trouve pas qu’elles soient si lumineuses et si fécondes pour expliquer la situation actuelle.

     

    On ferait bien de s’interroger aussi un peu sur l’origine des idées de la Révolution, qui sont pour les « révolutionnaires » tombées un beau jour, comme ça, dans l’esprit des « philosophes des Lumières » sans parachute, et ont permis d’initier la Religion du Progrès, bellement brocardée dans le fascicule de Robert Redeker «  Le Progrès ou l’Opium de l’Histoire ».

     

    Tenez, cherchez un peu qui a dit cela :

     

    « Si nous voulions monter à l’origine des choses nous trouverions peut-être qu’ils (les pauvres) n’auraient pas moins de droit que vous aux biens que vous possédez. La nature (…) a donné dès le commencement un droit égal à tous ses enfants sur toutes les choses dont ils ont besoin pour la conservation de leur vie. Aucun de nous ne se peut vanter d’être plus avantagé que les autres dans la nature, mais l’insatiable désir d’amasser n’a pas permis que cette belle fraternité pût durer longtemps dans le monde.  Il a fallu venir au partage et à la propriété, qui a produit toutes les querelles et tous les procès : de là est né ce mot de mien et de tien, cette parole si froide… »

     

    Non, ce n’est ni un émule de Marx, ni Proudhon, ni Rousseau…

    C’est Bossuet, dans son Panégyrique à St François d’Assise (1652)

     

    La Révolution n’a pu se produire que sur le terreau occidental, qui avait déjà créé de nouveaux moyens de production, en inventant les « esclaves mécaniques » destinés à soulager le travail des hommes voire à les libérer des tâches épuisantes de la production, afin qu’ils puissent s’adonner… à la prière.

     

    Les tendances à l’accaparement des moyens de production par des individus et la tendance consumériste, voire jouisseuse, revendiquant « le bonheur » (et "Le droit à la paresse") pour les hommes  coexistaient et rivalisaient déjà avant la Révolution, sans s’éliminer, car l’une ne peut aller sans l’autre…

     

    Mais en effet, la tendance consumériste, qui s’est d’abord exprimée dans les dictatures marxistes par le slogan « propriété collective des moyens de production », « à chacun selon ses besoins » (quels besoins ?) etc… ; puis dans ceux de mai 68, qui a été l’agent le plus efficace pour imposer la société de consommation, est aujourd’hui toute puissante, et domine l’ensemble de la société. Elle s’impose dès la naissance (« l’enfant » est un business extraordinaire), se consolide par toute la scolarité, aux mains de gens qui ne sont jamais sortis de l’école et pour qui le monde extérieur est aussi virtuel que les jeux vidéo, la télé ou le cinéma ; et se maintient par la pression intellectuelle sur les consommateurs de médias, totalement infantilisés (de infans, celui qui ne parle pas), y compris les spectacles, les « philosophes », la littérature… etc…

     

    Ceux qui ont un moment devraient écouter l’émission consacrée par France culture mercredi matin à Marguerite Duras : ils entendront cette femme, qui se présentait comme une « défenseuse » du « peuple », demander qu’on supprime toute la littérature française, en particulier celle du XIXème qu’elle n’aimait pas, qu’on fasse table rase, qu’on reparte à zéro, qu’on fasse disparaître les bourgeois… Mais qui se plaignait que ses « œuvres » ne fussent pas appréciées et que la critique fût acerbe, « méchante »…

    Et s’il leur reste du temps, qu’ils écoutent l’émission d’aujourd’hui vendredi 7 août 2009, sur la mort de Francis Jeanson, grand admirateur et ami du regrettable JP Sartre, admirateur celui-là du consternant Mao.

    Il faut rappeler que cette clique de nouveaux Inquisiteurs marxistes, thuriféraire des dictatures totalitaires se réclamant de la gauche, avaient imposé leurs dogmes et vouaient au silence quiconque osait les remettre en cause.  Il faudrait faire la liste des ostracisés, par exemple du CNRS… pour dénonciation des crimes maoïstes…

     

    Pour comprendre les mentalités d’aujourd’hui, il serait utile de réécouter ce que disaient en 1970 les gens qui avaient accaparé les moyens de communication.

     

     

    Alors oui, « séparer l’Etat de la gauche »… mais comment ?

    Une fois élus, les hommes politiques se moquent de leurs électeurs.

    « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».

     

    Le cynisme se porte aussi bien à gauche qu’à droite.

    7 août 2009 à 13 h 18 min
  • ozone Répondre

    Non,ma parole,mais vous plaisantez?…
    Avant le sésame des délocalisations,le capitalisme libéral avait importé en masse la main d’oeuvre pour casser les reins des autochtones,et ensuite,quand les nouveaux arrivants ont commencé a devenir exigeants,on en a fait venir d’autres,et ainsi de suite.
    Que la Nation se débrouille avec les conséquences,cela,ils s’en foutent tant que leur pognon est a l’abri,ces idiots de socialos et autres gauchos internationalistes viedront faire,du moins le pensent t’ils,leur beurre politique,avant d’étre fagocités par leurs nouvelles recrues,voila comment périra une civilisation,une conjonction de résponsabilités,alors s’il vous plait,veuillez étres plus crédibles dans vos commentaires par une apréciation plus réalistes des causes et consequences du désastre,et arretez d’utiliser les mots magiques qui plaisent tant pour masquer les fautes,tel que marxisme par exemple.

    6 août 2009 à 21 h 28 min
  • fradet Répondre

    tout ce que j’ai (avec d’autres mots) écrit, depuis que j’ai commencé à réfléchir sur mon expérience (notamment ecclésiastique) , sur la catstatrophe révolutionnaire, D’où ma suggestion , pendant ces dix dernières années, désespérée, d’Etats Généraux des …Citoyens!

    6 août 2009 à 16 h 26 min
  • Philippe Zeltner Répondre

    Ce commentaire de Guy Millière sur  le bouquin de Philippe Némo est très explicite et peut être utile "aux bonnes volontés" de nos gouvernants – s’il en reste encore – pour nous sortir des croyances de cette Eglise de la Gauche qui a envahit effectivement le discours politique français dans toutes les sphères de la société en commençant par l’Education nationale!
    Il est dommage que notre ami, cédant au discours du politiquement correct, ait assimilé le pétainisme à l’extrême droite entre 39 et 45. La politique du Maréchal était évidemment nationaliste derrière le paravent d’une collaboration obligée (nous étions envahi par le monstre nazi), et de droite cléricale modérée (lire, entre autres ouvrages sérieux, "Le Temps des Otages" de Jean-Luc Ferry). De GAULLE, dès 45, a profité de tout ce que Vichy a préparé en sous main pour rénover l’Etat français.

    6 août 2009 à 14 h 36 min
  • preulx Répondre

    D’accord avec Grepon.

    Dans 50 ans les Français de culture occidentale seront au même nombre qu’aujourd’hui (environ 50-55 millions), mais ils seront vieux. En revanche les "Français" de culture principalement musulmane passeront de 10 à 20 voire 30 millions, ils seront jeunes, violents mais totalement inemployables et improductifs.

    Quel pays souhaitera raisonnablement investir dans le pays que sera alors devenu la France (idem pour l’Angleterre, l’Allemagne…).

    Et rien ne viendra contrebalancer ce processus puisque la gauche continue à dominer toute la pensée, y compris à droite.

    6 août 2009 à 11 h 20 min
  • grepon Répondre

    "Dans 50 ans, les chinois et les américains investiront chez nous pour nos bas salaires… Le marxisme aura vraiment détruit notre civilisation et la France porte une très grosse responsabilité…."

    La demographie de la France annonce un etat futur d’encore pire que de simple baisses relative de salaires:   Dans 50 ans la population de remplacement sera aussi  productif que le reste du monde infecte par un secte dont le nom veut dire "sousmission".   Regardons un peu le monde islamique d’ujourdhui pour comprende ce que ca va faire pour le dynamisme economique de la region anciennement appele la France.   Voila donc une autre reussite du marxisme…detruire la civilisation eurpeenne jusqua la motivation individuelle la plus fondamentale qui soit….chez tout mammifere pour ne pas parler de l’homme, se reproduire!    Sous l’Islam par contre, les soumis, et surtout les soumises, ne s’empechent pas de pondre des adeptes en quantite, avec peu de regard sur la qualite.

    6 août 2009 à 2 h 30 min
  • ozone Répondre

    Les produits qui nous vienent de Chine sont les mémes qui étaient produit ici,il n’y a pas de saut téchnologique,seulement plus de marge pour les actionnaires.
    Tout n’est que différence de salaires et conditions de travail,déja,certaines entreprises (Adidas) trouvent que le chinois devient trop éxigent et veulent délocaliser a nouveau vers des cieux plus lucratifs.
    Dans un secteur d’activité donné,quand l’un des intervenants délocalise,les autres sont obligés de suivre sous peine de faillite,voila pour la "civilisation fertile" qui a tant touché le tendre coeur de nos managers.
    Une fois la désindustrialisation accomplie les emplois qui se substituent son de moindre qualification avec des conditions plus précaires,que se soit ici ou aux Etats Unis.
    De ce fait,les entreprises chez nous fabriquent leurs nouveaux produits de tous types a l’extérieur,ce qui agi comme un frein aux progrés tels que vous le presentez,les Ret D se délocalisent de plus en plus,créant un vide dans toute continuité industrielle,il sera facile ensuite d’accuser un marxisme fantomatique d’avoir provoqué le désastre.
    Je vous l’accorderais si le phénoméne etait purement Français…

    5 août 2009 à 23 h 44 min
  • Nikolus Répondre

    Ozone, si les occidentaux sont allés investir en Chine, c’est parce qu’ils y trouvaient et y trouvent encore une civilisation fertile et capable de transformer l’investissement en progrès. A notre charge de relever le défi et de redevenir des pays d’avenir autant que de passé. L’église gauchiste, par ses idéaux factices et sa veulerie morale interdit le progrès. Je crois que l’Europe est vraiment rentrée en décadence douce mais profonde. Dans 50 ans, les chinois et les américains investiront chez nous pour nos bas salaires… Le marxisme aura vraiment détruit notre civilisation et la France porte une très grosse responsabilité….

    5 août 2009 à 9 h 09 min
  • ozone Répondre

    Si les chinois  veulent aller sur la Lune et nous dépasser en tout c’est parce que les néoliberaux occidenteaux leur ont fournis les moyens par les délocalisations massives,ainsi que par des transfert de technologies de toute sorte.
    Pour quelques dollars de plus

    5 août 2009 à 0 h 45 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Vous venez d'ajouter ce produit au panier: