Apocalypse Bush : l’Amérique en plein naufrage

Apocalypse Bush : l’Amérique en plein naufrage

Il y a quelque chose de pathétique dans la chute du dollar : certes elle nous arrange du point de vue financier, mais d’un autre côté, je ne peux que me demander jusqu’où peuvent tomber cette grande monnaie, et ce grand pays qu’est l’Amérique.

Le bilan de Bush est, de ce point de vue, une catastrophe financière, et demain, économique d’une ampleur sans égale. Il n’est que de voir les bilans de Ford ou de general Motors, jadis fleurons de l’industrie mondiale. Le prix Nobel Joseph Stieglitz a rappelé récemment le bilan ubuesque de ladite administration : peut-être 2 000 milliards de dollars pour la guerre en Irak, la crise des subprimes, un bilan affolant pour la santé publique, un déclin industriel et des déficits pharamineux (il n’y en a pas qu’en France…).

Il y a quelques années, Emmanuel Todd publiait son “Après l’Empire”, critiqué par beaucoup. Mais je me souviens très bien de ses prévisions concernant l’Union soviétique en 1976 : il voyait la crise soviétique se profiler à l’aune du bilan de la santé publique. Or, la durée de vie a diminué récemment en Amérique, avec entre autres causes la montée de l’obésité. C’est cette clientèle obèse, souvent d’origine hispanique ou africaine, peu instruite et manipulée par les médias, qui a été la victime des prestidigitateurs et courtiers de la finance venus lui offrir pour une poignée théorique de figues, un logement dans les banlieues pauvres des grandes villes. Et qui se retrouva dehors, lorsque la bise fut venue.

Nous avons payé aussi avec Bush les politiques trop conciliantes de Greenspan, auteur maladroit (de l’aveu même de Milton Friedman) d’un nombre invraisemblable de crises financières, et d’une baisse drastique des taux d’intérêts en 2001, suivie d’une hausse non moins rapide et forte, et qui ne pouvait qu’entraîner la catastrophe actuelle, avec des cours de bourse partout plus bas qu’en l’an 2000, et un dollar à la moitié de sa valeur de l’époque Clinton. Mais sans doute était-ce le prix à payer pour assister au développement de la surclasse attalienne ou des manipulateurs de symboles (essentiellement financiers) décrite par le remarquable Robert Reich dans The Work of Nations.

En 2000, l’Amérique croulait sous l’argent et les excédents budgétaires. Sept ans plus tard, elle est à la veille d’une faillite. Cette faillite a aussi été prédite par des libertariens, comme Bill Bonner, qui ne cesse d’annoncer la catastrophe due à la gestion Bush-Greenspan dans The Reckoning Day.
Cette catastrophe, nous commençons à la voir, alors que les Pangloss pensaient que Bonner, comme Paul Volcker ou Thomas Friedman (le chroniqueur du NYT) se moquaient de leur public. Mais comment un pays peut-il consommer indéfiniment un dixième de plus que ce qu’il produit ? En doublant sa dette nette en cinq ans, comme l’a fait l’autre champion. Et en dépréciant sa monnaie, comme Néron le fit du sesterce. Tous ont noté le bilan honteux de la guerre en Irak, que tout le monde oublie déjà ; mais d’un autre côté, c’est l’homme de droite Buchanan qui a fait remarquer que sous la présidence Bush, quinze millions de Latinos sont entrés ou ont été légalisés.

En dix ans, plus d’Africains sont entrés aux USA que pendant toute l’histoire de l’esclavage. On ne parlera pas des Chinois… À côté de cela, les Américains d’origine européenne seront bientôt minoritaires là-bas. Les touristes européens sont 20 % de moins à se rendre aux States, en dépit de l’effondrement du dollar. Ils savent que grâce au patriot Act, ils ne sont pas les bienvenus.

La faiblesse du dollar fait la fortune de tous les ennemis de l’Amérique et de l’Occident : de ce point de vue aussi, le bilan de Bush est exemplaire. Les pétromonarchies islamistes, la Russie néo-stalinienne, l’Iran et la Chine peuvent lui tresser les lauriers. L’Occident blanc et chrétien a été le grand cocu de la décennie mondialisée. Avec ses produits financiers pourris, l’Amérique s’est maintenue à flots un temps, et va devoir payer de n’être plus le cerveau mais le gros ventre du monde. Et l’Europe, quant à elle, continue de décliner, même si l’on voit se profiler la naissance néo-bismarckienne d’une alliance germano-russe (le commerce a triplé en cinq ans entre les deux pays) qui mettra de côté la France néoconservatrice aussi efficace dans sa lutte contre les grévistes que d’autres dans leur lutte contre le terrorisme.

Le plus amusant serait que le kenyan Obama soit le prochain président américain : un non-WASP à la tête de la plus grande puissance du monde, ce serait un pied de nez à ces élites WASP qui ont trahi leur pays ; et la confirmation de la latinisation de l’Amérique anglo-saxonne.

Nicolas Bonnal
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Comments (1)

  • coupdepiedaucul Répondre

    J’ai déjà lu des articles bidons mais celui-ci dépasse l’entendement ! Une vomissure anti-américaine sans aucun intérêt. qui n’a rien faire dans un journal comme les 4 Vérités.

    Pourquoi pas Michaël Moore pendant qu’on y est ! Certes Il y déjà des pro-Gore (Lance en devient un pauvre clown pitoyable) ce qui est la plus grande preuve que ses supporters n’ont vraiment rien compris au monde actuel : peut-être drevraient-ils tout bêtement faire un tour aux USA avant d’écrire de telles inepties.

    Heureusement qu’il y a des Grands : Revel (toujours dans nos coeurs), Millière, Dantec, Roucaute… Ouf !

    3 décembre 2007 à 1 h 24 min

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