Demandez-vous ce que votre nouveau pays peut faire pour vous.

Nouveau Kennedy

 La manipulation des cours boursiers n’empêche pas la réalité accélérée du déclin américain ; que l’on me cite d’ailleurs un grand, un beau, un noble modèle culturel qui vienne aujourd’hui de l’Amérique. Et que l’on me cite une grande nouveauté qui en vienne aussi. Ce n’est pas qu’il y en ait beaucoup qui vienne d’ailleurs (les innombrables Manhattan chinois sont déjà à moitié vides…) Mais il y a autre chose : la faillite financière qui menace une société sans projet et sans exigences.

S’il y a un mot qui convient bien à l’administration Obama, c’est bien celui de l’acédie. Cette administration n’a aucun projet économique, culturel ou diplomatique ; son seul but est de faire vivre les minorités qui l’ont élue et réélue en aggravant le budget de l’État, dont le déficit est passé depuis l’an 2000, année de la fatidique élection de Bush fils, de 6 000 à 16 000 milliards de dollars (il est vrai que cela ne semble plus inquiéter personne : à quand les cent mille milliards ?) Et cela trente ans après la soi-disant révolution reaganienne et les belles théories de Friedman. Elles n’auront été appliquées, ces théories, qu’en dehors des frontières des pays concernés, et par des gens qui souvent d’ailleurs ont cessé de payer des impôts.

L’Amérique est une matrice, ce n’est plus un pays, et sa fortune privée n’est plus en Amérique. Elle est dans un ordinateur ou bien dans le cyberspace, cette fortune. La dernière élection a permis de comprendre que le citoyen blanc et aisé paie beaucoup d’impôts, mais pas le milliardaire. En France, ce sera pareil, puisqu’ils seront tous en Suisse ou ailleurs, nos milliardaires !

J’ai été un enfant élevé dans le culte des westerns, des inventions et des nouvelles frontières. Longtemps l’État qui a incarné cette modernité qui nous fuit si désespérément a été la Californie. Eh bien, la Californie, c’est fini. La Californie, c’est la Grèce de l’Amérique du Nord maintenant et cet état en faillite virtuelle que même le gouverneur Schwarzenegger n’a pu redresser, ne fait plus rire en haut lieu. En témoigne un récent article du Wall Street Journal, écrit par MM. Boskin et Coogan (un homonyme du kid de Chaplin, tout un symbole) professeurs de Stanford University, et qui énumère tristement les exploits statistiques de la Californie :

–         En trente ans, la population y a augmenté de dix millions d’habitants. Mais le nombre de contribuables n’a augmenté que de 150 000 ! Le nombre de tributaires de l’aide Medicaid a, par contre, augmenté de sept millions. La Californie est donc devenue une terre promise pour ceux qui ne veulent pas travailler, pas s’enrichir mais vivre de l’aide publique ! Elle est une vache à traire.

–         Le déficit annuel de l’État californien est colossal et s’accroit d’année en année. La note de l’État est très basse et des villes comme Stockton sont menacées d’explosion. Par ailleurs, le tout sécuritaire a amené le gentil supplément de 115 000 délinquants en prison en trente ans aussi, soit deux fois plus qu’il n’y a de détenus en France. Pour chaque détenu, ajoutent Coogan et Boskin, l’État californien dépense les impôts d’une famille de la classe moyenne.

–         Le chômage est de 12% en Californie et il est le plus élevé de l’union avec celui du Nevada. Ces deux États consacrés au divertissement dans les casinos devraient se recycler dans l’armement, la seule industrie qui paie en Amérique. Selon notre ami et économiste Bill Bonner, 40 % des emplois industriels sont, en Amérique, liés à l’armement et à la guerre. Évidemment, on se doute que de telles dépenses militaires ont des répercussions sur les déficits budgétaires. mais comme la Fed elle-même peut se permettre d’acheter les bons du trésor US… J’ai dit que l’administration Obama est celle de l’acédie, elle est aussi celle de l’irréalité. Voyez son cinéma numérique et sa guerre de drones (drones de guerres ?) tous azimuts.

Évidemment, l’article ignore la vraie cause de la ruine californienne (1.5% de contribuables donc chez les nouveaux immigrants), celle d’une immigration de l’incompétence. L’article a été publié par le WSJ, journal qui fait l’apologie de l’immigration universelle, source de toutes les richesses, etc., et qui diabolise comme tous les médias officiels ceux qui s’y opposent ou qui y réfléchissent. Les éminents professeurs accusent les gouverneurs californiens d’avoir voulu un État keynésien qui, d’ailleurs, existait depuis longtemps. Ce faisant, ils balaient devant la mauvaise porte comme tous les libéraux. Ce n’est pas l’État keynésien qui a créé les déficits, l’État keynésien existait avant Keynes, au temps déjà de Bismarck en Allemagne ou de Pearson (auteur en 1898 du fantastique National life and character) en Australie. Ce qui a fait exploser les déficits sociaux en Amérique du Nord et en particulier en Californie, c’est un facteur démographique important que nient les économistes libéraux du WSJ ou d’ailleurs ; le fait que l’immigration en Californie soit venue du Mexique, d’Amérique centrale et des pays du tiers-monde, et que cette immigration a fourni comme en France des électeurs de gauche qui demandent chaque fois plus d’aides à l’État-providence. Qu’il est loin le temps de nos barons voleurs et des bâtisseurs d’empire, qu’il est loin le temps de Jack London ou Blaise Cendrars ! On vient là pour manger toute la journée en regardant la télé ou son Apple.

La population blanche européenne de souche est maintenant minoritaire en Californie, dépassée par l’hispanique qui a parlé de reconquête mexicaine ici (une partie de la Californie était russe, pourtant !) comme les musulmans en parlent en Espagne, où ils deviennent omniprésents, et elle est condamnée à être traite comme une vache, pour reprendre l’expression du professeur McDonald. Le choix de la société multiculturelle, des minorités à protéger, des majorités blanches à blâmer parce que blanches, et des administrations tentaculaires à entretenir, a généré ainsi cette Californie en crise et fait de cet État du futur un canard bien boiteux.

On ne sait comment tout cela finira. Tant que la pompe à billets de la Fed ou de la BCE préposée à l’achat des bonds pourris des États fonctionnera et masquera les catastrophes en cours, on n’y verra que du feu ; en tout cas les marchés financiers. Les autres, les blancs surtout, que ce soit en Californie ou en Europe, ne pourront qu’assister comme les vieux citoyens romains à l’effondrement de leur civilisation.

 Je chante l’homme moderne.

Walt Whitman