Catalogne: la responsabilité de l’Union européenne

Catalogne: la responsabilité de l’Union européenne

Personne ne peut nier que les enjeux provinciaux espagnols sont anciens et spécifiques. Le conflit basque est dans toutes les mémoires.

L’Espagne a toujours connu des forces centrifuges provinciales, mais elles ont aujourd’hui d’autant plus d’échos que la démocratie leur garantit la liberté d’expression qu’elles utilisent avec gourmandise.

Mais l’Union européenne n’a-t-elle pas joué les apprentis sorciers dans ce processus ?

La question doit être posée.

Le Traité de Maastricht a institué en 1992 le Comité des régions, qui est désormais un organe consultatif de l’Union et qui peut être saisi par le Parlement européen, le Conseil ou par la Commission, pratiquement sur tout sujet « où l’une de ces institutions le juge opportun » (article 307 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, Traité de Lisbonne du 13 décembre 2007).

Mais, surtout, la Commission n’a eu de cesse et n’a de cesse de contourner les États pour traiter directement avec les régions, acceptant de les recevoir à Bruxelles pour évoquer et traiter leurs demandes de crédits des fonds de cohésion européens – le tout « enveloppé » dans un discours de simplification et d’efficacité administratives qui justifieraient de court-circuiter les États, dont certains, comme la France, laissent faire par faiblesse !

Ajoutons à cela les bureaux des régions à Bruxelles auprès de l’Union européenne qui apparaissent être de véritables ambassades qui défendent leurs intérêts auprès de l’Union et cela pas toujours en cohérence avec l’État.

De nombreux politiques ont souvent dénoncé ce mouvement, dont le processus peut conduire à la remise en cause des États.

Les États sont, en effet, pour certains euro-fanatiques de la Commission, des ennemis à abattre.

Ces technocrates rêvent d’une Europe morcelée en régions, sur le modèle du Saint-Empire romain germanique des Habsbourg, afin de régner en maîtres.

L’Histoire va-t-elle nous repasser ses plats ? C’est possible !

Le Président Pompidou nous avait prévenus : « Le régionalisme, c’est le retour du Moyen Âge. » Et l’Union européenne y aura contribué.

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Comments (8)

  • quinctius cincingus Répondre

    le Saint Empire Romain Germanique a une Histoire qui ne se réduit pas aux traités de Westphalie et à la Confédération du Rhin

    il permit dès le Moyen-Âge et même bien avant sous les Ottoniens :

    – la défense du Droit ( franc et romain )

    – la conservation de la paix

    – la protection des sujets contre l’ arbitraire seigneurial

    – le développement de l’ économie marchande

    – la cohabitation du catholicisme, du lutherianisme, et du calvinisme

    etc …

    16 octobre 2017 à 8 h 27 min
  • Gérard Pierre Répondre

    En quelque sorte, monsieur Jacques Myard soulève ici un point intéressant :

    « Le traité de Maastricht, …… [NDGP : sur le contenu duquel Mitterrand nous a demandé de voter alors qu’il était totalement illisible à des yeux profanes, comme les miens, raison pour laquelle j’ai voté NON] …… ne serait-il pas simplement le prologue, sur un long terme, à de nouveaux traités de Westphalie ?

    Ces traités organisaient à l’époque l’anarchie de l’Allemagne à travers son émiettement en plus de 300 états : royaumes, duchés, villes hanséatiques, évêchés, etc, … fédérés par une Diète, sorte de commission européenne non élue de l’époque dans laquelle le Royaume de France, jouait d’ailleurs sa partition en ‘’aidant‘’, à son profit bien sûr, au règlement des querelles internes !

    Il n’est pas impossible que ces précédents, au nombre de deux si ma mémoire est exacte, n’inspirent quelques coupables pensées à nos obscurs commissionnaires bruxellois !

    Relire à ce sujet « Histoire de deux peuples, continuée jusqu’à Hitler » de Jacques Bainville – Librairie Fayard – Édition achevée d’imprimer le 10 mars 1941.

    11 octobre 2017 à 18 h 47 min
  • BRENUS Répondre

    “La Corse indépendante” ? Vite je vais aller brûler un cierge pour que cela arrive très très vite . Et que cette ile qui est un vrai boulet financier pour la France prenne le large. Nous pourrions rapatrier nos fonctionnaires – que nous payons- et aussi nos subventions. De plus, je suis certain qu’alors les “pinzutti” comme nous appellent ces prétentieux ne seraient plus moqués et emmerdés mais désirés car “U Corsou” est bien incapable de subvenir a ses besoins les plus élémentaires sans la béquille que constitue notre France détestée. De même pour les autres “Iles” proches ou lointaines.

    10 octobre 2017 à 16 h 14 min
  • Janvier Répondre

    Nous en sommes d’accord.
    L’UE et Georges Soros ont été les acteurs majeurs de cette farce.
    Le but poursuivi est bien l’éclatement des états -Nation .
    De plus, l’un des mouvements independantistes catalans revendique le retour de Perpignan et du Roussillon dans l’escarcelle catalane.
    Les destructeurs font d’une pierre deux coups.
    Rajoy est l’un d’eux
    Son idéologie converge.
    Attention aux apparences
    N’attendons rien du regime
    J’entendais hier que le moyen de contourner l’état espagnol et de faire entrer la Catalogne dans l’UE , était de passer par le comité des Regions .
    Chaque Région europathe se verra encouragée
    Le seul préalable est de revendiquer une appartenance à l’UE.
    Par exemple , la Corse, Talamoni , independantiste , est un europathe forcené.
    Pour la Bretagne , c’est plus que probable aussi.

    10 octobre 2017 à 11 h 49 min
    • Gérard Pierre Répondre

      Ajoutez-y également l’Alsace-Moselle à laquelle un Concordat, …… conservé de haute lutte après les ‘’libérations‘’ de 1918 et 1944, …… confère un statut juridique très profitable dans bien des domaines, par rapport aux « départements français de l’intérieur » !

      11 octobre 2017 à 18 h 56 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        c’ est sans doute pour cette raison qu’ ” on ” a supprimé la Région Alsace *** qui est maintenant un ilot de presque prospérité dans le ” Grand Est ” dévasté

        *** avec ses Turcs, ses Kurdes, ses Marocains etc …

        15 octobre 2017 à 18 h 27 min
        • Gérard Pierre Répondre

          Dévasté ?

          Oui, sans aucun doute ! …… après les pouvoirs publiques aient passé un demi-siècle à ORGANISER notamment le démantèlement de la sidérurgie lorraine ! …… et ensuite celui de la désertification militaire.

          En 1965, dans un article de « Paris Match » Raymond Cartier avait qualifié la Lorraine de « Texas français » ! …… Entre Longwy et Neuves-Maisons, en passant par la Moselle, on décomptait plus de soixante hauts-fourneaux et des trains de laminoirs à profusion !

          Vingt ans plus tard, une crapule nommée Etienne Davignon, accessoirement baron de son état, à la solde de la commission bruxelloise, annonçait déjà, …… [allez donc savoir sur la base de quoi !] …… qu’en 2005 au plus tard les mines de Lorraine devraient fermer et la sidérurgie produire 0 gramme d’acier !

          En restructurant efficacement l’activité sidérurgique, Francis Mer, un véritable stratège industriel, était pourtant parvenu entre 1984 (premier plan acier) et le début des années 2000, à faire du groupe Usinor Sacilor le n° 2 mondial de l’acier !

          Impardonnable !

          Chirac en fit un éphémère ministre des finances et le sérail politique fit le reste en lui savonnant consciencieusement la planche, …… pendant que son successeur à la tête du groupe se faisait bouffer par Mittal ! …… On connaît la suite : Gandrange, Florange, … et un ‘’syndicaliste‘’ remercié par un poste de député … européen !

          Et pendant ce temps là, le Luxembourg et la Sarre ont conservé une activité relativement florissante !

          Un hasard ?

          16 octobre 2017 à 11 h 56 min
          • quinctius cincinnatus

            voyez vous quand j’ étais étudiant dans une grande école de commerce ma ” spécialité ” c’ était la GEOGRAPHIE économique ; vous devriez vous y mettre cela vous éviterait de vous pleurnicher sur un passé qui n’ avait plus raison géographiquement et économiquement de perdurer !

            16 octobre 2017 à 21 h 25 min

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