Corée du Nord: «une cyber-armée capable de mener des attaques meurtrières»

Corée du Nord: «une cyber-armée capable de mener des attaques meurtrières»

Les pirates informatiques nord-coréens font couler beaucoup d’encre dans la presse ces derniers mois. Tandis que leurs techniques deviennent de plus en plus sophistiquées, Pyongyang continue d’intensifier les attaques.

De nos jours, la société fonctionne quasiment à tous les niveaux avec des systèmes informatiques. En cas de cyber attaque contre des infrastructures critiques, les conséquences seront catastrophiques. Il s’agit non seulement des dommages financiers, mais aussi des victimes humaines.

En effet, le rançongiciel WannaCry dont le gouvernement américain accuse Pyongyang, avait perturbé le fonctionnement d’hôpitaux au Royaume-Uni en mai 2017 ce qui a mis en danger les vies de plusieurs centaines de patients.

Une série de cyberattaques aux infrastructures permettront de déstabiliser le fonctionnement des services publics et paralyser voire détruire la ville ou le pays.

La cyber-armée de Kim Jong-Un

Le régime de Kim Jong-Un semble d’envisager un tel scénario. Jusqu’à ici, on ne connait pas exactement toute ampleur de la cybermenace nord-coréenne. Pourtant, l’activité des pirates informatiques du Nord démontre que Pyongyang ne cesse d’élargir son unité cybernétique. L’Etat nord-coréen emploie des centaines de hackers, choisis parmi les plus brillants étudiants du pays. L’équipe spéciale compte aujourd’hui près de 7000 hommes.

D’après FireEye, une société américaine de sûreté informatique, le régime de Kim Jong-Un investit environ 200 millions de dollars par an à sa cyber-armée. Cependant, l’Allemagne et la France dont le budget dans ce domaine dépasse celui de Pyongyang ne peuvent pas se vanter du succès extraordinaire.

Le fait, c’est que la Corée du Nord est totalement coupée du monde. La majorité de population n’a accès qu’à intranet baptisé Kwangmyong («étoile brillante» en coréen). Une telle hygiène numérique réduit le risque d’être attaqué dans le cyber espace mais laisse des opportunités à Pyongyang pour embêter ses adversaires.

Les rapports de FireEye, Kaspersky Security Labs, Group-IB et Symantec font essentiellement état du groupe Lazarus, tristement connu pour avoir compromis les serveurs de Sony Pictures. Cette cellule des hackers n’est qu’une des nombreuses unités de cyberguerre au sein de la communauté nord-coréen du renseignement. Les pirates informatiques formés par Pyongyang sont à l’origine de plusieurs des plus audacieuses cyberattaques. Ils agissent toujours d’une manière agressive sans laisser de traces.

Selon le professeur nord-coréen Kim Heung-Kwang, le régime de Kim Jong-Un dispose « d’une armée de plusieurs milliers de cyber-militaires capables de mener des attaques meurtrières».

D’où vient l’argent

Confrontée aux sanctions internationales qui le privent de revenus, Pyongyang a trouvé d’autres alternatives de financement. Les hackers nord-coréens parviennent à « braquer » les plateformes d’échange de monnaies virtuelles. En outre, Pyongyang s’est doté d’un arsenal permettant de dérober les portefeuilles bitcoins sur les PC des particuliers et siphonner les données de cartes bancaires sur les terminaux de paiement.

Selon un expert britannique, le régime nord-coréen parvient à extorquer près de 1 milliard de dollars par an grâce aux cyberattaques, soit un tiers de la valeur de ses exportations.

A quoi s’attendre?

Certes, la Corée du Nord poursuit ses intérêts. Pour Kim Jong-Un, il est très important de démontrer sa puissance, surtout quand le leadeur se prépare aux négociations avec Séoul et Washington. Aujourd’hui, il a deux atouts: l’arsenal nucléaire et la cyber-armée. Tandis que l’utilisation des armes nucléaires est peu probable, la menace de cyberattaques demeure très élevée.

Compte tenu les relations tendues entre Pyongyang et Séoul, les hackers nord-coréens s’attaquent le plus souvent aux systèmes sud-coréens.

Dans ce contexte, les futures Jeux Olympiques à Pyeongchang ont toutes les chances de se transformer au triomphe de Kim Jong-Un qui ne se priva pas d’en profiter.

Même si les Nord-Coréens participent à cet événement sportif, cela ne réduit pas le risque. Or, une attaque peut être très ciblée.

Une attaque informatique contre les Jeux Olympiques pourrait avoir des conséquences désastreuses, estiment les experts. «Le plus grave serait des menaces physiques contre les athlètes ou les spectateurs.»

Reste à espérer que Séoul prendra la question de la sécurité très au sérieux.

 

Iven Durepos

Journaliste à European News 

Cet article est paru d’abord sur Dreuz.info

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Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    hou ! fais moi peur !

    bon, Donald big mug a perdu son bras de fer ! dont acte !

    13 janvier 2018 à 14 h 46 min

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