Daesh, les Américains et Bachar Al-Assad

Daesh, les Américains et Bachar Al-Assad

Dans la foulée du « printemps ara­be », certains esprits ont désigné le président syrien Bachar al-Assad comme le Satan des temps modernes – « un individu qui ne mérite pas de vivre » selon Laurent Fabius…

Quel est donc le crime commis par le président syrien pour dé­clencher une telle haine ? Pos­séder la 3e armée mondiale, à l’exemple de Saddam Hussein ? Développer l’arme nucléaire pour équilibrer les forces dans la région (parce que les Israéliens, eux, disposent depuis longtemps de missiles atomiques) ? Mettre au point des armes bactériologiques terrifiantes ?

Rien de tout cela ! Comme dans chaque État souverain, le dirigeant syrien a dû réprimer les émeutes, mater les affrontements interreligieux et les rebelles armés.

Une coalition hétéroclite s’est formée contre le pouvoir syrien, soutenue par les rois du pétrole et dirigée depuis Londres.

Des milliers de « conseillers » militaires étrangers entraînent les volontaires en Turquie, en Jordanie, en Irak et, sur le terrain opérationnel, en Syrie.

Face à cette coalition contre na­ture, le président syrien ne peut compter que sur le soutien de la Russie et de l’Iran (présent depuis fort longtemps dans le sud-est de l’Irak).

Malgré ces aides occidentales, complétées par des brigadistes recrutés en Europe, mais surtout de katibas arrivant de toute la planète, Damas ne cède pas et, bien au contraire, reprend des positions stratégiques.

Après des années de guerre, ces « gentils rebelles djihadistes » deviennent subitement infréquentables ! Comprenne qui pourra…

Dès la prise de Mossoul par les salafistes, la communauté internationale opère un revirement à 180°. À cette occasion, les djihadistes ont mis la main sur les arsenaux de 4 divisions de l’armée irakienne (formée et équipée par les USA) et aussi sur un trésor de guerre de 425 millions de dollars en dépôt à la banque centrale de la ville.

Le sigle arabe de Daesh – « ad-dawia al islamiyya fi-l Iraq wa-s-sam » – remonte à sa création en 2006, quand Al-Quaïda en Irak forme, avec 5 autres groupes djihadistes, le conseil con­sultatif des moudjahidines en Irak. Ce conseil proclame, le 13 octobre 2006, l’État Isla­mique d’Irak (EII), puis l’État Is­lamique en Irak et au Levant (EIIL), le 9 avril 2013.

Ce n’était donc pas un champi­gnon vénéneux apparu après la pluie et sa montée en puissance ne devait pas échapper aux experts dont s’entourent les chefs d’État, en Orient comme en Europe…

Il est surprenant de constater que c’est l’armée de Bachar al-Assad qui livre maintenant des armes aux Kurdes assiégés à Kobané, alors que la Turquie assiste tranquillement à leur massacre.

Mais le méli-mélo de situations conflictuelles orientales n’est pas nouveau.

Les sources de cette guerre de religion remontent loin et con­cernent la haine entre les chiites et les sunnites, toutes obédiences confondues et clans mélangés. Par ailleurs, les accords pétroliers signés entre les Amé­ricains et la famille des Séoud en 1945, ne sont pas étrangers non plus aux guerres du Proche et Moyen-Orient ces 70 dernières années.

En outre, il faut aussi noter que toute tentative de regroupement ou de création de républiques nationalistes arabes, qui aurait pu s’inspirer de la doctrine et de l’idéologie de Michel Aflak, a été sabotée par les USA et la CIA, à commencer par la destitution de Mossadegh en 1953.

L’Oncle Sam ne cesse les ingérences belliqueuses au nom du Nouvel Ordre Mondial.

Souvenons-nous encore que, pour contrer les avances soviéti­ques en Asie centrale, les Amé­ricains ont recruté Ben Laden et ses islamistes. Le calife autoproclamé a, lui aussi, reçu l’aide des USA, avant que la créature n’échappe à ses géniteurs.

Il est grand temps de stopper les élucubrations des dirigeants américains. Oui, après le soldat Ryan, il faut sauver le président Bachar !

Pieter Kerstens

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Comments (8)

  • BRENUS Répondre

    Lemaire est un traitre a la droite, en dépit de son attitude . Avec un tel “chef”, les gens de l’UMP n’ont plus qu a passer directement au PS ou JUppé les attend déjà, en compagnie de ce gros porc de Delevoye qui a tourné sa veste après s’être goinfré au restau UMP.

    29 novembre 2014 à 19 h 57 min
  • MC Répondre

    Les USA ne cessent les ingérences dans le monde entier.
    Ils se prennent depuis toujours pour les maîtres du monde.

    Leur pays, les USA, s’est construit de cette façon, puisqu’à l’origine ils ont éradiqué les populations indiennes d’Amérique. Ils ne font que poursuivre leurs guerres de par le monde.

    Bachar al-Assad devrait être soutenu, puisqu’il est le dernier chef d’état résistant du Proche Orient. Malgré cela Fabius voudrait le voir mort, alors Monsieur le responsable du sang contaminé, mériteriez-vous + de vivre que Bachar al-Assad ?

    29 novembre 2014 à 14 h 24 min
  • Hervé Boismery Répondre

    La France est un allié cynique et objectif de l’Etat islamique que l’on s’obstine à appeler Daesh afin d’enfumer l’opinion.
    Depuis deux ans, le dirigeants français appellent au renversement par la violence du Président légal de Syrie, Bachar El ASSAD.
    Le gouvernement de Paris a livré des armes létales aux “rebelles syriens”, en fait aux djihadistes. En 2013, l’aviation française s’apprêtait à bombarder la Syrie, au risque de provoquer des milliers de morts parmi les populations civiles, et cela sans aucun mandat des Nations-Unies.
    Le Président français affirme mener des actions aériennes contre le Daesh en Irak. Mais, il s’agit d’un mensonge car son aviation ne bombarde que des cailloux et n’a atteint aucune cible réelle. Quels sont d’ailleurs les bilans réels de ces pseudo- bombardements?
    Il ne s’agit que d’un leurre.
    Enfin, la France figure, avec la Maroc et la Tunisie (pays musulmans), parmi les trois principaux pays pourvoyeurs de djihadistes.
    Sincèrement, quelle honte pour notre pays !!!
    Les Français paieront au prix du sang la duplicité et les mensonges de leurs dirigeants.

    27 novembre 2014 à 9 h 04 min
  • le rest Répondre

    Bruno Lemaire qui se présente à la présidence de l’UMP a l’aplomb d’approuver la politique de Hollande qui refuse de livrer les Mistral à Poutine.

    27 novembre 2014 à 9 h 00 min
  • JEAN SANS PEUR Répondre

    Le président syrien Bachar al-Assad « un individu qui ne mérite pas de vivre » selon Laurent Fabius…
    Fabius a la mémoire courte, ce champion du sang contaminé, lui aussi est « un individu qui ne mérite pas de vivre »
    Par contre oui il faut défendre Bachar al-Assad, ce que les terroristes du gouvernement français ne font pas, mais arment de bon coeur les terroristes en tous genres…

    26 novembre 2014 à 17 h 59 min
  • HOMERE Répondre

    Il faudrait réinviter Bachar al Assad pour le défilé du 14 Juillet 2015 comme le fit,si justement,Sarkozy…..Bachar est le seul garant d’un Etat indépendant et résistant aux cinglés d’Al Caca que le locataire provisoire de l’Elysée voulait armer !
    Quant à la Turquie,nous voyons bien le vrai caractère de cette nation de fous d’Allah qui se révèle au grand jour…..Erdogan va vite devenir terroriste islamiste au train ou il mène les choses dans son pays de merde….les femmes apprécieront ce grand démocrate…féministe et laïque sont ses deux caractéristiques…

    26 novembre 2014 à 16 h 48 min
  • De Soyer Répondre

    D’accord avec vous Pieter, soutenons Bachar al-Assad, mais avec deux contreparties:
    – Protection des chrétiens au Moyen-Orient;
    – Pas dxe visée hégémonique sur le Liban, notamment soutien des chrétiens libanais.
    Bachar exécute déjà globalement la première contrepartie, pourquoi n’exécuterait-il pas la seconde?

    26 novembre 2014 à 15 h 19 min
  • LE KET Répondre

    Effectivement, avec plus de 400 chars d’assaut, des milliers de pièces d’artillerie (dont des 155 mm à longue portée) de nombreux mortiers de 120 mm, les katibas de Daesh possèdent aussi des missiles Milan, livrés par la France aux rebelles de l’ASL.
    Quels pays vont donc s’opposer sur le terrain à cette armée de fous de Dieu ?
    Quand le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie vont-ils cesser leur double jeu ?
    Quand les USA et leurs alliés comprendront-ils qu’il faudra finalement soutenir Bachar al-Assad sous peine de voir aussi le Liban et la Jordanie basculer dans l’orbite du califat islamiste ?

    26 novembre 2014 à 13 h 32 min

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