Djihad en Irak et guerre en Europe

Djihad en Irak et guerre en Europe

La futilité qui règne en France est consternante. Les préoccupations essentielles tournent autour du retour probable de Nicolas Sarkozy à la politique, du naufrage de la présidence de François Hollande, du « social-libéralisme », cet oxymore que certains tentent vainement de définir, de la rentrée des classes, ou d’une photo postée sur la page Facebook du ministère de l’Éducation nationale sur laquelle on voit de charmants bambins, parmi lesquels un seul est blanc.

Même si le naufrage de la présidence Hollande, l’inepte quête d’un cercle carré censé résoudre toutes les difficultés, le caractère délibérément provocateur d’une photo montrant la France du futur telle qu’on la rêve rue de Solférino sont préoccupants, les problèmes essentiels sont ailleurs.

Ils sont dans la dégradation du niveau des débats publics qui a conduit à tout cela. Ils sont dans la confusion des esprits. Ils sont aussi, et surtout, dans des sujets dont on ne parle pas, ou de manière très édulcorée.

La menace terroriste islamique incarnée par l’État Islamique est bien réelle : jamais une organisation de ce genre n’a contrôlé un territoire aussi vaste, disposé de ressources financières aussi amples, et d’un armement aussi sophistiqué. Jamais une organisation de ce genre n’a, non plus, autant recruté en Europe. Il y a présentement entre 4 000 et 5 000 musulmans européens qui combattent dans le Nord de l’Irak. Certains reviendront. Cer­tains sont déjà de retour et constituent des cellules dormantes. Des opérations d’endiguement sont menées, mais cela ne suffira pas, c’est une évidence.

David Cameron au Royaume-Uni vient de sonner l’alarme et a pris des décisions, hélas, asthéniques. En France, la classe politique et médiatique a des occupations trop prenantes pour, même, évoquer le sujet, sinon de manière très rapide : il n’y a, pour l’heure, pas de décisions du tout.

Par ailleurs, la guerre en Europe n’est pas une possibilité à écarter. En soutenant et en attisant un soulèvement à Kiev il y a quelques mois, et en faisant à des politiciens ukrainiens des promesses qu’elle ne pouvait pas tenir, l’Europe a contribué à enclencher un engrenage dont les cliquetis ne cessent de s’entendre. Aux positions anti-russes du gouvernement de Kiev ont répondu les actions de Vladimir Poutine. À l’annexion de la Crimée s’ajoute l’annexion rampante du Donbass et le projet énoncé de création d’un pays, la Novorossya, nouvelle Russie, dont des cartes circulent à Moscou, et qui irait de la Transnistrie à l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, en passant par Odessa, Kharkiv et Dniprope­trovsk. L’émergence esquissée de la Novorossya est prise très au sérieux à Kiev, où il a été décidé de lâcher du lest en accordant une autonomie aux régions à majorité russophone, et où on sait que, si la Novorossya voyait le jour, résulterait une asphyxie de ce qui resterait de l’Ukraine. Elle est prise très au sérieux aussi en Pologne et dans les pays baltes.

Que répond-on aux cliquetis en Europe ? Que des sanctions plus fortes vont frapper la Russie. Et à Paris ? Rien de plus qu’à l’échelle européenne, bien sûr. Avant d’autres guerres qui ont dévasté l’Europe, on entendait à Paris des réactions du même genre.

Un sommet de l’Otan vient de mettre la question au programme, mais, dès lors que la principale puissance de l’Otan, les États-Unis, est dirigée par le pire Président de l’histoire du pays, on sait ce qu’on peut en attendre : rien. C’est d’ailleurs sur ce rien qu’a débouché ce sommet : des « avant-postes » dans les pays baltes, la promesse que le prochain sommet se tiendrait en Pologne.

Vladimir Poutine a dû rire en lisant le communiqué final. Dans des revues stratégiques russes, des projets autrement plus sérieux s’élaborent. Ceux qui élaborent les projets savent qu’il n’y aura personne à la Maison Blanche jusqu’en janvier 2017, ou plus exactement moins que personne, un idiot islamo-gauchiste. Ils ont donc du temps devant eux.

Guy Millière

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Comments (5)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    satisfaction de ma part , car pour une fois Guy Millière n’ est pas au Hit-Parade des blogueurs

    13 septembre 2014 à 13 h 52 min
    • Jaures Répondre

      Comment voulez-vous commenter le vide ?

      14 septembre 2014 à 11 h 17 min
  • HOMERE Répondre

    Bon !! que les choses soient claires….on va pas se battre pour l’Ukraine et encore moins pour le Donbass ou la Transnistrie…laissons à Poutine le soin de réunifier les peuples russophones et accordons le droit à l’autodétermination de ces peuples…on sent le fond de l’air qui fraîchit….mais ce n’est pas encore la guerre froide……occupons nous des muslims qui nous les cassent et traitons les comme il sied à des conquérants devenus fous et sanglants….

    11 septembre 2014 à 20 h 12 min
  • Trannod Répondre

    Ras le bol de lécher les bottes d’OBAMA via leur allié la POLOGNE qui veut foutre le bordel de l’intérieur et ils ont la présidence de l’UE…pauvre de nous

    11 septembre 2014 à 9 h 24 min
  • Boutté Répondre

    Quand on a un ennemi comme l’ Internationale Islamique ,
    on n’a aucun besoin de s’en chercher un autre en Europe !
    . . . A moins de vouloir faire plaisir à Mr.Obama .

    11 septembre 2014 à 7 h 38 min

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