Emmanuel Macron : quelle politique étrangère ?

Emmanuel Macron : quelle politique étrangère ?

C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. Sans doute, le chef de l’État a-t-il prononcé un long discours, près de deux heures, devant les 190 ambassadeurs de France réunis le 29 août à l’Élysée. Mais cet exposé a été tellement long, tellement dispersé, qu’il a donné l’impression d’un catalogue dépourvu d’unité, probablement fabriqué par plusieurs rédacteurs. On peut cependant en dégager deux idées principales.

La première, présentée comme une priorité, est la lutte contre le terrorisme islamique, mais Emmanuel Macron a pris soin de préciser aussitôt que l’islamisme n’avait rien à voir avec la religion musulmane, une religion de paix et d’amour du prochain.

Autant dire que les croisades n’avaient rien à voir avec la religion chrétienne !

Il va de soi que cette vieille rengaine socialiste a pour effet de démobiliser, de neutraliser le problème en combattant les conséquences sans toucher aux causes.

Comme par le passé, toute manifestation d’hostilité contre la religion musulmane peut vous conduire devant les tribunaux pour islamophobie.

La deuxième priorité du discours présidentiel porte sur ce qu’on appelle les « flux migratoires », c’est-à-dire, en bon français, l’invasion de l’Europe par le Tiers-monde.

En ce domaine, la contradiction présidentielle est encore plus flagrante. Macron a émis l’idée de créer en Afrique des « hot spots », c’est-à-dire des zones de regroupement où devraient se rendre les candidats à l’émigration pour être triés par des fonctionnaires français détachés en Afrique pour ce genre de travail.

C’est évidemment une totale illusion.

Ne s’y rendront que ceux qui auront l’assurance d’être logés, nourris et rétribués, en attendant de passer en Libye rejoindre la foule immense des migrants décidés à gagner l’Europe, bien qu’ils soient, en Libye, exploités de façon scandaleuse par des esclavagistes arabes et turcs qui exercent leur trafic en toute impunité.

Ce qui est pire encore, c’est que Macron a fixé à 100 millions le nombre des visas à délivrer chaque année aux touristes venus du monde entier. Ces visas sont déjà tellement nombreux que des entreprises privées sont chargées de les délivrer en lieu et place de l’administration consulaire, alors que les visas relèvent du domaine régalien. Dans ces conditions, on peut redouter que la corruption trouve, là aussi, une place de choix.

Donc, si un groupe de jeunes Syriens demande des visas pour se rendre en France afin d’analyser le sourire de la Joconde, on leur délivrera les visas avec le sourire de la République et, si les jeunes Syriens sont des experts en explosifs islamiques, démontrant leurs compétences, que fera-t-on ? À ce propos, je me souviens de cet ambassadeur en poste dans un pays de l’Europe de l’Est qui a été rappelé, donc de facto sanctionné, parce qu’il avait freiné la délivrance des visas. Renseignements pris, les nombreuses et heureuses bénéficiaires de ces visas pour la France étaient des prostituées.

Il faut savoir que la gestion de l’immigration coûte 4,6 milliards d’euros par an. Elle concerne, selon les textes officiels, « la maîtrise (sic) des flux migratoires et la garantie de l’exercice du droit d’asile ».

À ces milliards s’ajoute le coût de l’immigration proprement dite, y compris l’insécurité qu’elle engendre, soit 17 milliards d’euros par an, selon une étude du professeur Jean-Paul Gourévitch.

Quant à l’ensemble de la politique consacrée à l’outre-mer, elle s’élève à 14,4 milliards d’euros chaque année, les DOM-TOM coûtant beaucoup plus cher que les autres départements. La France est ainsi le seul pays dans l’histoire de l’humanité à payer ceux qui l’envahissent.

Conclusion, l’invasion des migrants va continuer et s’aggraver, complétée par le droit du sol. Déjà, dans certaines banlieues, des classes entières sont d’origine africaine. Quant à la distinction entre migrants méritant l’asile et migrants économiques, elle n’a aucune portée pratique.

S’agissant de la Syrie et de l’Irak, Emmanuel Macron a trouvé la solution dans une « transition politique inclusive ».

Dans le vaste programme diplomatique du président, on trouve aussi la rénovation de l’Union européenne, mais les débuts de la rénovation annoncée laissent perplexe. En un temps record, Macron s’est mis la Pologne à dos, dont le Premier ministre a traité notre président « d’arrogant dépourvu d’expérience ». Il a fortement irrité aussi l’Italie par des interventions répétées en Libye, sans que Rome en ait été informée.

Une consolation pourtant : s’étant rendu en Grèce pour un très bref séjour, Emmanuel Macron a été décoré des insignes de grand-croix de l’ordre du Sauveur. « Oui, lui a dit le Grec, tu es Jupiter, tu es la réincarnation d’Alexandre le Grand, d’Homère, de Socrate, de Platon, d’Épicure et d’Épictète.

Pour toi, rien n’est impossible. Donc, continue de rembourser la dette de la Grèce avec l’argent de tes contribuables. »

Avec Poutine, ce qui est plus important, l’Union européenne et notre président veulent absolument intégrer les pays slaves frontaliers de la Russie, qui attendent d’émigrer en masse à l’ouest et dont les dirigeants corrompus attendent les milliards d’euros que Bruxelles leur promet.

On avait déjà vu cela avec la Turquie ! Pire encore, on souhaite faire adhérer ces pays à l’OTAN, ce qui serait une provocation aux yeux de Moscou, une politique dont le premier résultat est le retour à la guerre froide.

Pour le reste, les objectifs d’Emmanuel Macron s’apparentent au catalogue de la Redoute. On y trouve tout. D’abord, le couplet classique sur le réchauffement climatique, dont on se demande s’il n’est pas à l’origine du terrorisme islamique ! Qui a bien pu prononcer une ânerie pareille ? On y trouve aussi le projet de visiter tous les pays du monde, qui seront illuminés par la pensée présidentielle.

Tout ceci est bel et bon, mais n’est pas suffisant pour faire oublier un fait divers pourtant significatif dont la presse a beaucoup parlé. Il s’agit d’un certain M’jid El Guerrab, qui a violemment frappé dans un bistrot un nommé Boris Faure, admis d’urgence à l’hôpital où il a été opéré pour un grave traumatisme crânien. Arrêté et présenté à la justice, M’jid aurait déclaré aux magistrats : « M. le juge, Boris y m’a traité de sale Arabe, alors moi, je lui ai f… deux coups de casque à travers la g… Ça lui apprendra à parler comme ça à un Arabe. »

Fait divers banal et vulgaire, dira-t-on. Mais le hic, c’est que ces deux individus sont des militants socialistes, M’jid El Guerrab étant passé à LREM d’Emmanuel Macron comme député représentant les Français de l’étranger, ce qui a déplu à Boris, resté, lui, militant socialiste.

Le résultat de tout ce qui précède me paraît avoir été fort bien résumé par Nicolas Baverez dans une analyse publiée par « Le Figaro » du 4 septembre : « L’obsolescence de notre modèle social constitue l’une des explications majeures du décrochage économique de la France qui cumule la faiblesse de la croissance et une désindustrialisation accélérée, le double déficit chronique du commerce extérieur et des finances publiques.

Elle porte surtout la responsabilité première du chômage de masse qui touche 6,6 millions de nos concitoyens. Même l’Espagne a généré 1,5 million de postes de travail en 3 ans et l’Italie 700 000 en 2 ans ! »

Pour terminer, un constat : la diplomatie, c’est très bien mais, pour exercer une réelle influence, la diplomatie doit s’appuyer sur une armée forte, sinon ce n’est qu’un orchestre sans instruments.

Alors, M. le Président, au lieu de couper le budget de l’armée, attribuez-lui immédiatement de quoi remplacer la moitié de l’armement et du matériel inutilisable faute de crédits. Dans le cas contraire, personne, ni en France ni dans le monde, ne prendra au sérieux votre diplomatie et vos discours feront poliment bailler ceux condamnés à les entendre.

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Comments (3)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    la seule ” bonne ” politique étrangère est celle qui recherche des alliés sensés et décidés qui, eux, contrôleront les ” insensés ” qui gravitent dans leur orbite géographique et / ou politique , donc qui aient les mêmes intérêts vitaux que nous ; qu’ importe leur ” idéologie “

    20 septembre 2017 à 8 h 36 min
  • BRENUS Répondre

    Réponse à la question “quelle politique étrangère….” : Dans le cas présent, celle d’un individu pas fini, éternel adolescent narcissique qui n’est mu que par le soucis de la progression de son égo, déja démesuré, suffisant, prétentieux et arrogant. Que voulez vous de plus. Déjà, ne serait ce que pour conserver une grognasse comme CHiappa à titre de ministre, il faut en trainer une bonne couche. N’est ce pas elle qui, se croyante écrivain (e) n’a pas commis un poulet pseudo sensuel “il ne faut pas avaler…” Tout un programme. Comme nous disions dans mon langage populaire, jadis : il ne chie pas la honte.

    19 septembre 2017 à 19 h 00 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      pour ce qui concerne Macron, il ne se distingue guère de son prédécesseur : il ” bricole “

      24 septembre 2017 à 21 h 29 min

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