France-Libye : le scandale des infirmières bulgares

France-Libye : le scandale des infirmières bulgares

Les relations entre la France et la Libye du colonel Kadhafi, telles qu’elles ont été révélées par les négociations relatives à la libération des infirmières bulgares, appellent un certain nombre d’observations.

1) Les critiques formulées par la gauche sur la démarche à Tripoli de l’épouse du Président Sarkozy sont malvenues. On se souvient, à ce sujet, de l’amitié militante pour Fidel Castro, dictateur stalinien, que nourrissait l’épouse d’un président socialiste à tel point que lors de la visite officielle à Paris du dictateur communiste en 1995, l’épouse en question a tenu à ce que son cher Fidel soit invité à son domicile privé parisien rue de Bièvres à Paris.
C’était sans doute au nom de la liberté et des droits de l’homme ! Je rappelle pour mémoire, à ce sujet, que le camarade Staline a fait disparaître, pendant son règne, quelque 50 millions de personnes, hommes, femmes, enfants, Russes, Ukrainiens, Allemands. Il était néanmoins l’objet de l’admiration de l’intelligentsia française, sauf quelques exceptions, et d’une bonne partie du peuple de France. Ce que je veux dire, c’est que les derniers dinosaures socialistes n’ont sur ce point rien à dire.

2) Ayant pris connaissance du dossier des infirmières bulgares et du médecin d’origine palestinienne qui les accompagnait, j’ai relevé qu’ils avaient subi des tortures identiques à celles qu’infligeaient aux résistants les agents de la Gestapo pendant l’occupation allemande, résultant comme chacun sait, de l’écrasante et honteuse défaite des armées françaises en 1940 : tortures à l’électricité, suspension en hauteur par les bras, flagellation, viols, agressions sexuelles de toute nature, utilisation de chiens, sans parler des tourments et des angoisses éprouvées pendant 9 ans.
Alors que l’on recherche encore les auteurs allemands des atrocités que je viens d’évoquer dont certains auraient plus de 100 ans, on se jette au cou du guide de la « Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste » notre cher Mouammar qui, de surcroît, au nom de l’islam, a fait exploser un Boeing de la Panam au-dessus de Lockerbie (Écosse) et un DC10 de l’UTA en 1989 (170 morts dont 54 Français).

Alors pourquoi cette contradiction ? Parce que la justice internationale est souvent la justice des vainqueurs qui, généralement, ont commis autant de crimes que les vaincus, mais ils sont vainqueurs donc innocents et, de plus, ils écrivent l’Histoire à leur avantage. Kadhafi est, en quelque sorte le vainqueur en cette affaire parce qu’il possède de grandes quantités d’hydrocarbures et de dollars. Ainsi, lui offre-t-on de la façon la plus diplomatique, la plus souriante et la plus insistante, d’acheter nos armes qui, éventuellement, seront utilisées contre nos propres intérêts, mais elles sont payées et les commissions arrangent tout : dans de tels marchés, droits de l’homme et dignité, on s’en moque.

On notera également avec intérêt que le fils de notre ami Mouammar, du nom de Seif el-Islam touché tout à coup par la grâce de la vérité, vient de déclarer publiquement que l’accusation contre les Bulgares d’avoir inoculé volontairement le virus du Sida à des enfants Libyens, était sans fondement, le virus du Sida ayant été importé et répandu en Libye entre 1990 et 1994 par des immigrés « sub-sahariens » venant d’Afrique occidentale, qu’il s’agissait là purement et simplement d’un chantage politique et financier. Soyons simples. Tout ceci s’inscrit dans la grande tradition barbaresque d’enlèvements des chrétiens réduits en esclavage et pour quelques-uns libérés contre rançon, une industrie rentable qui se pratique en Méditerranée depuis le XVIIe siècle et qui connaît un regain d’actualité.

3) Enfin, puisqu’il s’agit de l’Afrique, je terminerai ce propos en soulignant que Nicolas Sarkozy aurait pu se dispenser, lors de son voyage au Sénégal et au Gabon, de condamner la colonisation française « ses fautes et ses crimes » (sic). Alors que ce fut sans doute la seule grande œuvre politique et humanitaire de la IIIe République.

Imagine-t-on le Général de Gaulle accusant solennellement à l’étranger l’œuvre des administrateurs, médecins, professeurs, ingénieurs, missionnaires français, qui réussirent à faire sortir l’Afrique des ténèbres avant qu’elle n’y retombe dès que la colonisation eut pris fin. Il faudrait, une fois pour toutes, mettre fin à cette repentance qui relève d’une contre-vérité systématique et d’un masochisme qui, à ce point, est un élément constitutif de la décadence.

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Comments (6)

  • Anonyme Répondre

    A EIFF : Effectivement, hélas, l’europe semble persister dans le comportement molasson, servile et suicidaire genre "nous sommes candidats souriants à l’esclavage, youpi ! ".

    Et en effet, le kärcher semble en panne…  Ce n’est plus qu’une pissette de labo…

    30 août 2007 à 18 h 45 min
  • EIFF Répondre

    A Saint-Tex "je reste étonné du silence des infirmières à raconter leur cauchemar et témoigner", ces infirmières bulgares ont parlé, mais trés vite des pressions des lobbies euro-mondialistes ont été exercées pour les empêcher de porter plainte devant la cour européenne des droits de l’homme et pour éviter l’incident diplomatique avec nos nouveaux amis lybiens, désormais bons élèves en matière de nucléaire et contre-exemple à l’obstination iranienne. A Chirac le clown succède Sarko la marionette, des courbettes mais pas de kärcher.

    26 août 2007 à 18 h 24 min
  • Anonyme Répondre

    Cette affaire démontre et prouve que la CEE sans tête dirigeante, à savoir un président des Etats-Unis d’Europe (USE) (rêve privé du vieux croutons Giscard), l’europe est un cul à entuber. 

    Seule une action militaire concertée de tous les états européens pouvait avoir lieu. Les infirmières sont Bulgares, pas Françaises, donc au pire, seule la Bulgarie pouvait intervenir militairement MAIS, elle n’a rien pour le faire.  Si la Bulgarie avait eu une frontière commune avec la Lybie, elle aurait agit car souvenez vous que les Bulgaires, Hongrois et Roumains ont été ceux qui ont arrêté l’invasion Turque de l’Europe au moyen-âge, et de façon plus méchante que les musulmans.  Ils ont donc le potentiel mental mais pas les moyens techniques.

    Nous, c’est l’inverse.  On aime se déculoter et se pencher en avant dos à l’ennemi.  Merci Sarko de le prouver et par cette attitude symbolique, de rappeler par l’image que les Français sont des loufias et des lopettes.

    Mais d’autre part, je reste étonné du silence des infirmières à raconter leur cauchemar et témoigner… bizarre.

    25 août 2007 à 13 h 03 min
  • Zermikus Répondre

    Il m’avait semblé entendre Sarko 1er déclarer qu’il fallait "oublier" toutes ces histoires de repentances… Aurais-je mal entendu ? …

    Mais, suis-je bête… C’était AVANT les élections….

    25 août 2007 à 9 h 07 min
  • EIFF Répondre

    Merci Monsieur Lambert pour cette mise au point.

    Le commerce et la diplomatie sont une chose mais venir se courber et s’aplatir devant cette crapule khadafienne est indigne d’un chef d’Etat français, tout le monde sait que ces malades du sida ont été contaminés bien avant l’arrivée de ses infirmières bulgares en Lybie et pourtant l’Union européenne et la France ont payés la rançon éxigée par le fürher arabe, 300 millions qui iront certainement dans la poche des services secrets lybiens pour préparer des attentats et diffuser leur propagande islamo-socialiste. Décidemment ce Sarkozy est petit, trés petit, abominablement petit, ses vacances de luxe n’éffaceront pas cette tâche et cette manie de se coucher devant le plus offrant, il y avait un moyen trés simple de libérer ces pauvres femmes bulgares, ressortissantes d’un pays d’Europe, c’était de pulvériser le palais présidentiel de Khadafi. La France a choisi encore une fois, comme au temps de Saddam Hussein et de Chirac dans les années 80, de vendre sa technologie militaire sans considération géo-stratégique.

    24 août 2007 à 16 h 04 min
  • Anonyme Répondre

    Cette attitude n’est pas nouvelle de la part de nos dirigeants,entre autre celle de Mr Kouchner qui s’était mis du coté du FLN contre les Français en Algerie.Pays où MOI-JE 1r est aller se recueillir sur le monument elevé pour ces mêmes terroristes et en grattant on trouve pleins d’actes de ce genre.On est bien mal barré (mot à utiliser avec ses 2 sens)

    24 août 2007 à 11 h 52 min

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