Friedrich Nietzsche

Friedrich Nietzsche

En décembre dernier, je faisais visiter la capitale helvétique à un ami venu du Bhoutan (le pays du « Bonheur National Brut »). Alors que nous admirions le Palais fédéral, siège du gouvernement, je vis Toni Brunner, président de l’UDC, le premier parti politique du pays, traverser la place pour aller prendre son tram ou son train. Si nous étions restés plus longtemps, nous aurions pu rencontrer l’un des 7 conseillers fédéraux, l’équivalent de nos ministres, ou même le président de la Confédération, Didier Burkhalter, se rendant à la gare pour regagner son domicile de Neuchâtel.

Les conseillers fédéraux ont une vie similaire à celle des autres citoyens. Ils ne bénéficient pas de garde du corps, ni de mesures de sécurité particulières. Ils se déplacent en transport public ou conduisent eux-mêmes leur voiture. Uli Maurer, en charge du ministère de la défense, de la protection de la population et de la jeunesse et des sports (un regroupement intéressant de ministères), se rend à son bureau du Palais fédéral en vélo, chaque fois que la météo le permet, sans être escorté par 3 ou 4 gardes du corps comme certains ministres français.

Les 7 membres de l’exécutif disposent bien d’un parc de véhicules avec chauffeurs, mais ils ne l’utilisent que pour des voyages officiels. Ici, pas de déplacements en voiture blindée avec gyrophare et sirènes hurlantes. Tout se passe dans la discrétion et la modestie. Le gouvernement suisse possède quelques hélicoptères qui ne servent que pour les déplacements d’urgence. Pour les voyages à l’étranger, le président et les membres du gouvernement louent un avion de petite capacité à une société de location ou ils utilisent les vols de la compagnie helvétique Swissair.

Le Palais fédéral, inauguré dans sa version actuelle en 1902, est un bâtiment imposant, un peu lourd, inspiré de la Renaissance florentine, qui surplombe l’Aar, rivière qui encercle la vieille ville de Berne. Il abrite le Conseil national et le Conseil des États, les deux chambres constitutives, ainsi que les 7 membres du Conseil fédéral. À noter que ces 7 conseillers deviennent président de la Confédération à tour de rôle pour une durée d’une année.

Donc pas de palais ou d’hôtels particuliers pour loger les différents ministères, tout est concentré dans un seul lieu d’où une grande économie de bâtiments et un gain de temps pour les réunions entre les différents élus.

Les Suisses sont souvent l’objet de plaisanteries de la part des Français, en raison de leur soi-disant lenteur. Mais la lenteur helvétique n’est peut-être que de la réflexion.

Et c’est grâce à cette réflexion, à un bon sens populaire et au système de la démocratie directe que la Suisse a toujours refusé d’entrer dans l’Union européenne et a conservé sa monnaie nationale.

C’est aussi en raison du bon sens de ses électeurs que la Suisse a mis en place une immigration contrôlée et choisie et a interdit la construction de minarets sur tout le territoire helvétique. La France souvent donneuse de leçons ferait bien d’en prendre de la graine.

Marcel Peter Comtesse

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Comments (2)

  • Fucius Répondre

    L’explication est la démocratie semi-directe.
    La vraie démocratie.
    La démocratie parlementaire est un régime de tyrannie des groupes de pression, une pseudo-démocratie socialiste où le gouvernement n’a rien à voir avec la volonté du peuple.

    http://www.lumiere101.com/…/les-idoles-grimacantes-de-la-pseudo-democratie-socialiste

    Les socialistes s’enorgueillissent de piétiner la volonté populaire, puisqu’ils se prennent pour une élite intellectuelle et morale dont le devoir est de soumettre le peuple abruti à sa volonté éclairée.

    Le principe d’auto-exception (Thomas Sowell) caractérise tout discours socialiste: Le socialiste se perçoit toujours comme un surhomme ou comme extérieur au genre humain. Ses considérations au sujet de ses semblables ne s’appliquent pas à lui.

    Comme disait Bastiat il y a deux siècles:
    « Les prétentions des organisateurs soulèvent une autre question, que je leur ai souvent adressée, et à laquelle, que je sache, ils n’ont jamais répondu. Puisque les tendances naturelles de l’humanité sont assez mauvaises pour qu’on doive lui ôter sa liberté, comment se fait-il que les tendances des organisateurs soient bonnes ? Les Législateurs et leurs agents ne font-ils pas partie du genre humain ? Se croient-ils pétris d’un autre limon que le reste des hommes ? Ils disent que la société, abandonnée à elle-même, court fatalement aux abîmes parce que ses instincts sont pervers. Ils prétendent l’arrêter sur cette pente et lui imprimer une meilleure direction. Ils ont donc reçu du ciel une intelligence et des vertus qui les placent en dehors et au-dessus de l’humanité ; qu’ils montrent leurs titres. Ils veulent être bergers, ils veulent que nous soyons troupeau. Cet arrangement présuppose en eux une supériorité de nature, dont nous avons bien le droit de demander la preuve préalable. »

    26 mars 2015 à 21 h 48 min
  • quinctius cincinatus Répondre

    à l’ auteur

    ils [ les Ministres ] utilisent vraiment ,ACTUELLEMENT , les services de la Compagnie aérienne helvétique ” SwissAir ” ?

    25 mars 2015 à 14 h 42 min

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