Haut-Karabagh : scandaleux silence européen

Haut-Karabagh : scandaleux silence européen

La guerre qui continue de faire rage en Ukraine, mobilisant l’opinion internationale et les offensives russes, a permis à l’Azerbaïdjan de relancer une politique d’agression et de provocation dans le Haut-Karabagh.

Selon les autorités arméniennes et d’après les déclarations officielles de la force d’interposition russe chargée du maintien de la paix depuis l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, les forces armées de l’Azerbaïdjan ont pénétré plusieurs jours dans une zone leur étant interdite, occupant notamment le village de Parukh avant de finalement l’évacuer.

Des violations du cessez-le-feu par la partie azerbaïdjanaise ont été enregistrées – dont l’utilisation d’un drone armé –, faisant plusieurs victimes.

Par ailleurs, Bakou a gêné et empêché pendant plusieurs jours la réparation d’un gazoduc endommagé, privant les populations de l’Artsakh de gaz et les plongeant dans une situation d’extrême détresse.

À vrai dire, si la diplomatie française renvoie dos à dos les parties arménienne et azerbaïdjanaise depuis la relance du conflit à l’automne 2020, et si l’Union européenne se mue dans le silence, c’est d’abord en raison d’intérêts géopolitiques et énergétiques à ne pas froisser.

Dénoncer et condamner effectivement les agissements de Bakou, c’est risquer de se voir refuser l’augmentation très récemment négociée des exportations de gaz d’Azerbaïdjan vers l’Europe afin de réduire les importations de gaz russe.

C’est aussi accepter un rapport de force avec Erdogan, ami et soutien indéfectible du président Aliyev et de sa politique agressive dans le Caucase du Sud, et président d’un État membre de l’OTAN.

Il est regrettable et déplorable que la France et l’Europe s’assoient sur leurs principes lorsqu’il est question d’une très ancienne nation amie comme l’est l’Arménie.

Les violations des accords de cessez-le-feu par l’Azerbaïdjan doivent être dénoncées et condamnées officiellement, et la protection des populations arméniennes du Haut-Karabagh garantie.

Jordan Bardella,

Député européen

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