Inquiétant Boris Johnson

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L’euphorie du 31 janvier passée, il s’avère que la passion de BOJO à “acter le Brexit” signifiait plutôt “en finir avec le Brexit”, afin de passer sans plus tarder à ce qui lui tient bien plus à cœur : être le nouveau Disraeli. Derrière le slogan One Nation Conservatism (“conservatisme compassionnel” ou même “conservatisme rouge”), il semble en passe d’achever la longue dérive à gauche du parti Tory vers un parti centriste assez puissant pour éradiquer, en les avalant, les clivages droite-gauche traditionnels.

Et il a les quasi pleins pouvoirs pour imposer ses volontés.

On le voit donc multiplier les initiatives, apparemment pour complaire à l’électorat travailliste qui a voté pour lui mais n’est en rien devenu conservateur. Comme Trump, il a compris la nécessité de prendre au sérieux le malaise des populations ouvrières (pour lui, celles du Nord et des Midlands, défavorisées par la mondialisation et par l’UE), mais il ne suit aucune des recettes de Trump.

Il entend désenclaver ces régions laissées pour compte essentiellement par un vaste plan, étatique, d’infrastructures grandioses. Il rêve d’un réseau de TGV (Hifh Speed 2) reliant d’abord Londres à Manchester puis s’enrichissant vite d’une ligne Birmingham-Leeds, projet non chiffré mais pouvant aller jusqu’à 150 milliards de Livres sur 20 ans, pour gagner 40 minutes sur les trains actuels. Autre inquiétude pour les conservateurs fiscaux, un projet de pont reliant l’Angleterre à l’Irlande du Nord.

Ce n’est pas que ces idées ne soient pas séduisantes mais désenclaver géographiquement, sans une réforme drastique et rapide de l’éducation et de la justice en faveur de la population de souche sous-considérée, ne servira que les élites. Et BOJO ne compte pas. Nul ne sait pour le moment où il imagine trouver les fonds, d’autant qu’à la Macron, il n’envisage aucune réduction des dépenses.

BOJO a tout de même déclaré que tout retard au 31 décembre 2020 serait “illégal” et que, traité marchand avec l’UE ou pas, la transition ne durerait pas un jour de plus. Les Brexiteurs espèrent un traité type Canada ++ mais se contenteront s’il le faut du modèle existant entre l’UE et l’Australie. Le pays a déjà réintégré sa place à l’OMC et de nouveaux passeports bleus, comme avant, et sans l’odieuse inscription Union européenne, sont en cours d’impression. Et Boris Johnson fait à présent sécession avec les Européens sur l’Iran. Mais le positif s’arrête là.

Les leaders de l’EU, terrifiés à l’idée d’une Angleterre post-Brexit prospère et d’un “paradis fiscal à leur porte”, feront tout pour nuire au fugitif. Mais faut-il s’attendre aussi à des obstacles posés par le gouvernement de BOJO? Le remaniement ministériel du 13 février met en relief la toute-puissance du trio BOJO, Michael Gove et surtout Dominic Cummings. Celui-ci s’est ingénié à trouver des gens à son image, semble-t-il, “bizarres ou même cinglés, pourvu qu’ils pensent en dehors des schémas convenus”. Fantastique, non?

Sauf que les débuts de BOJO sont totalement conformes aux schémas convenus et déjà ternis par l’intolérance à la mode : Le Pasteur Franklin Graham “désinvité” de ses conférences sur les exigences des groupes LGBTQ, virulents, et le nouvel élu conservateur, Daniel Kawczynski, radié du Parti pour être allé à la Conférence Conservatrice à Rome et sommé de présenter des excuses pour revenir en grâce. Son crime? S’intéresser aux débats des chefs populistes. Or, le fabuleux trio continue d’amalgamer tout populisme avec une extrême droite mythique.

Ce qui est grave et que l’on n’avait sans doute pas évalué en profondeur, c’est que l’Angleterre d’aujourd’hui est à la fois contaminée par les idées délétères de l’UE et par celles de la gauche américaine déjantée.

Dans le pays qui a inventé la liberté et qui vient de se libérer du Bunker européen, le gouvernement conservateur se croit obligé de multiplier les preuves de déférence au politiquement correct. C’est lamentable et cela augure mal d’un Brexit véritable. La menace d’un ratage orchestré par ce trio entêté est même supérieure à toutes celles à attendre des négociateurs européens avec leurs absurdes “règles du jeu à respecter à tout prix.”

L’Angleterre post-Brexit a absolument besoin d’un traité commercial avec les Etats-Unis. C’est la garantie du succès de la sortie. Or, BOJO voudrait saboter le projet qu’il ne s’y prendrait pas autrement.

D’une part, les Conservateurs ne peuvent comprendre sa décision de maintenir les accords conclus par l’inénarrable May avec Huaweï. La 5e génération informatique (que seule la compagnie chinoise d’Etat peut offrir à ce jour) cadre avec le plan d’infrastructures de BOJO dont les subalternes expliquent “que seulement 35% des services secrets sont concernés, et à la périphérie”. Mais tout le monde comprend que cela revient à donner au Parti Communiste Chinois un accès direct dans les Five Eyes, les services secrets liés des 5 pays dominants de l’Anglosphère, et donc constitue une menace pour la sécurité de l’Amérique et de l’Occident que Trump ne saurait supporter.

Pire encore, il y a la soumission absolue à la dictature écologiste. Gove se réjouit déjà d’aller inaugurer à Glasgow en novembre la grande kermesse des exaltés de “l’urgence climatique”, la COP 26.

BOJO devra choisir entre la crétinisation que lui inflige sa tendre moitié du moment, militante écologiste, et les réalités économiques et politiques qui seules comptent pour Trump.


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L’euphorie du 31 janvier passée, il s’avère que la passion de Boris Johnson à « acter le Brexit » signifiait plutôt « en finir avec le Brexit », afin de passer à ce qui lui tient bien plus à cœur : être le nouveau Disraeli. Derrière le slogan One Nation Conservatism (« conservatisme compassionnel » ), il semble en passe d’achever la longue dérive à gauche du parti Tory.

Et il a les quasi pleins pouvoirs pour imposer ses volontés.

On le voit donc multiplier les initiatives, apparemment pour complaire à l’électorat travailliste qui a voté pour lui mais n’est en rien devenu conservateur. Comme Trump, Bojo a compris la nécessité de prendre au sérieux le malaise des populations ouvrières, mais il ne suit aucune des recettes de Trump.

Il entend désenclaver les régions laissées pour compte essentiellement par un vaste plan, étatique, d’infrastructures grandioses. Il rêve d’un réseau de TGV reliant d’abord Londres à Manchester, puis s’enrichissant vite d’une ligne Birmingham-Leeds – projet non chiffré, mais pouvant aller jusqu’à 150 milliards de livres sur 20 ans. Autre inquiétude pour les conservateurs fiscaux, un projet de pont reliant l’Angleterre à l’Irlande du Nord.

Désenclaver géographiquement, sans une réforme drastique et rapide de l’éducation et de la justice en faveur de la population de souche sous-considérée, ne servira que les élites. Nul ne sait où Bojo imagine trouver les fonds, d’autant qu’à la Macron, il n’envisage aucune réduction des dépenses.

Bojo a tout de même déclaré que tout retard au 31 décembre 2020 serait « illégal » et que, traité marchand avec l’UE ou pas, la transition ne durerait pas un jour de plus. Les Brexiteurs espèrent un traité type Canada++ mais se contenteront du modèle existant entre l’UE et l’Australie. Le pays a déjà réintégré sa place à l’OMC et de nouveaux passeports, sans l’odieuse inscription Union européenne, sont en cours d’impression. Et Boris Johnson fait à présent sécession avec les Européens sur l’Iran. Mais le positif s’arrête là.

Les leaders de l’EU, terrifiés à l’idée d’une Angleterre post-Brexit prospère et d’un « paradis fiscal à leur porte », feront tout pour nuire au fugitif. Mais faut-il s’attendre aussi à des obstacles posés par le gouvernement anglais ? Le remaniement ministériel du 13 février met en relief la toute-puissance du trio Bojo, Michael Gove et Dominic Cummings. Celui-ci s’est ingénié à trouver des gens à son image : « bizarres ou même cinglés, pourvu qu’ils pensent en dehors des schémas convenus ». Fantastique, non ?

Sauf que les débuts de Bojo sont totalement conformes aux schémas convenus et déjà ternis par l’intolérance à la mode : le Pasteur Franklin Graham « désinvité » sur exigence des groupes LGBTQ virulents, et le nouvel élu conservateur, Daniel Kawczynski, radié du Parti pour être allé à la Conférence conservatrice à Rome. Son crime ? S’intéresser aux débats des chefs populistes. Or, le fabuleux trio continue d’amalgamer tout populisme avec une extrême droite mythique.

Ce qui est grave, c’est que l’Angleterre d’aujourd’hui est à la fois contaminée par les idées délétères de l’UE et par celles de la gauche américaine déjantée.
Dans le pays qui a inventé la liberté et qui vient de se libérer du Bunker européen, le gouvernement conservateur se croit obligé de multiplier les preuves de déférence au politiquement correct. Cela augure mal d’un Brexit véritable.

L’Angleterre post-Brexit a absolument besoin d’un traité commercial avec les États-Unis. Or, Bojo voudrait le saboter qu’il ne s’y prendrait pas autrement.

D’une part, les conservateurs ne peuvent comprendre sa décision de maintenir les accords conclus par l’inénarrable May avec Huaweï. La 5e génération informatique (que seule la compagnie chinoise d’État peut offrir à ce jour) cadre avec le plan d’infrastructures de Bojo. Mais tout le monde comprend que cela revient à donner au Parti communiste chinois un accès direct dans les Five Eyes, les services secrets liés des 5 pays dominants de l’Anglosphère, et donc constitue une menace pour la sécurité de l’Amérique que ­Trump ne saurait supporter.

Pire encore, il y a la soumission absolue à la dictature écologiste. Bojo devra choisir entre la crétinisation que lui inflige sa tendre moitié du moment, militante écologiste, et les réalités économiques et politiques qui seules comptent pour Trump.

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Comments (6)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    encore un caprice du caractériel de la Maison Blanche ou comment ajouter encore plus confusion au chaos fédéral

    cette fois ci Donald Trump limoge le directeur par intérim des Services de Renseignements

    21 février 2020 à 9 h 04 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    inquiétants Américains

    pour la seconde fois en deux ans Washington a perdu la trace de plus de 700 millions d’ U.S. $ d’ armes au Moyen Orient

    21 février 2020 à 8 h 46 min
  • KAVULOMKAVULOS Répondre

    Du calme dans les rangs ! B.J. ne sera bientot plus un problème. L’ oracle des 4v vous a averti que Macron va mettre B.J. à terre. Rien que cela. Et vous pouvez le croire au vu des résultats extraordinaires que le matamore obtient ne serait ce qu’en France. Donc, grace a jupiter, : exit B.J. Na!

    20 février 2020 à 23 h 58 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      l’ oracle vous répond

      ce n’ est pas parce que je qualifie Macron de teigneux et de revanchard que je pence qu’ il mettra B.J. à terre

      par là je dis simplement que Macron cherchera à lui nuire par crainte que l’ Angleterre demeure la place financière majeure en … Europe aux détriments de Paris ( à ce propos on ne ” surveille ” pas assez la Hollande )

      votre finesse, votre ficelle est assez épaisse et ne peut faire tilt que chez les plus bas du front

      21 février 2020 à 8 h 57 min
      • quinctius cincinnatus Répondre

        que je penSe

        21 février 2020 à 17 h 41 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    pourquoi une version longue pour autant d’ insanités et de lieux communs ?

    wait and see and rule Britania

    18 février 2020 à 19 h 07 min

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