Irak, Al Qaida, armes de destruction massive

Irak, Al Qaida, armes de destruction massive

The Connection: How Al Qaeda's Collaboration With Saddam Hussein Has Endangered AmericaLes falsifications de l’histoire contemporaine ne concernent pas seulement Israël et les groupes islamistes, mais aussi l’Irak. Après avoir échoué à sauver le régime de Saddam Hussein, la diplomatie française s’est évertuée à dire que son renversement était une grave erreur, que, quels que soient ses défauts, celui-ci était un laïc sans relations avec le terrorisme et Al Qaida. L’essentiel des journalistes des grands médias, qui sont pour tout ce qui est contre (contre l’Amérique, Israël, l’Occident) n’ont cessé d’en rajouter depuis. L’expression « l’Irak est un bourbier » est devenue un lieu commun.

L’idée que Saddam n’a jamais eu d’armes de destruction massive (sinon peut-être, du gaz allemand pour exterminer les Kurdes) passe pour une évidence. Celui qui parle de liens entre Saddam et islamistes passe pour un naïf ou un idiot. J’ai décrit plusieurs fois cette mise en condition de l’opinion par le totalitarisme soft : nul besoin de barbelés, de coups de matraque, d’emprisonnements. Tenez les médias, maintenez un semblant de pluralisme, excluez tout ce qui viendrait contredire la « vérité officielle », et attendez le résultat.

J’ai déjà demandé ici ce qu’étaient devenus les stocks de vx ou de gaz Sarin décrits et comptabilisés par les inspecteurs de l’ONU avant que Saddam ne les mette à la porte en 1998. Je vais aujourd’hui plus loin. Je demande pourquoi aucun écho n’a été donné, en ce pays, au dossier très documenté de l’International Institute for Strategic Studies (iiss.org) de septembre 2002, « Iraq WMD Dossier Statement », où figurent tous les détails concernant les armes chimiques et biologiques dont disposait le régime. Je demande pourquoi nul n’a parlé du rapport de la CIA (cia.gov) publié le 28 mai 2003, lui aussi très détaillé, sur les laboratoires mobiles irakiens de fabrication d’armes chimiques, «Iraqi Mobile Biological Warfare Agent Production Plants », pourquoi l’enquête de Gary Milhollin et Kelly Motz sur la provenance des armes chimiques irakiennes (New York Times, « », 13 avril 2003) n’a suscité aucThe Means to Make the Poisons Came From the West un élan de curiosité, même minimale. Je demanderai enfin pourquoi les écrits très précis du général Ion Mihai Pacepa, ancien chef des services secrets roumains, sur la contribution de l’URSS aux programmes d’armes chimiques et bactériologiques irakiens, et le rôle concret de la Russie dans leur escamotage juste avant la guerre (« Russia Hid Saddam’s WMD, Frontpage magazine, 2 octobre 2003) n’ont intéressé personne en ce pays, alors qu’il en a été traité sur Foxnews, sur CNN, sur CBS, et même sur la BBC. Nul ne me répondra.

Face au totalitarisme soft, j’aggrave mon cas. Mais qu’importe :  Saddam avait des liens avec al Qaida et avec le terrorisme islamique. Ceux qui diraient le contraire devraient me dire ce qu’ils pensent de tout un ensemble d’articles et de documents dont (comme pour les armes de destruction massive irakiennes), je ne donne ici qu’un mince échantillonnage. Mark Bowden dans « Tales of the Tyrant » (The Atlantic Monthly, mai 2002) donne tous les détails sur les camps d’entraînement au terrorisme en Irak sous Saddam. Christopher Dickey, dans « The Saddam Files », Newsweek, 13  juillet 2004, explicite les liens entre Saddam et la quasi-totalité des mouvances de l’islamo-terrorisme, Ray Robison, ancien de la CIA, commente le décryptage d’une partie des documents retrouvés à Bagdad après la chute du régime et donne des extraits de texte très significatifs (« Was Saddam Regime a Broker for Terror Alliances ? », foxnews.com, 26 juin 2006). Comment ne pas citer le livre bref, précis et accablant de Stephen F. Hayes, « The Connection : How al Qaeda’s Collaboration with Saddam Hussein Has Endangered America » (Reed Elsevier, 2004), mais aussi tous les articles de Hayes publiés par le Weekly Standard, ainsi que les références citées sur un excellent blog, que je recommande, ici : <drzz.over-blog.org/article-3765611.html>.

Ceux qui disent que Saddam n’avait aucun lien avec Al Qaida ne me diront pas ce qu’ils pensent de ces textes, qui pour eux, n’existent pas. Si nous étions au temps du totalitarisme dur, je serais sans doute déjà mort. Le totalitarisme soft a un avantage : il vous réduit au silence, mais vous laisse la vie sauve.

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