Israël : soixante ans déjà

Israël : soixante ans déjà

Dans quelques semaines, il sera temps de revenir à la situation géopolitique du Proche-Orient, et je le ferai.
Pour l’heure, je préfère m’en tenir à ce qui est pour moi source de joie et d’espérance. Israël a soixante ans, et ces six décennies ont l’allure d’un miracle sans cesse renouvelé, d’une promesse sans cesse répétée.

Israël, pour moi qui ne suis pas juif, c’est le symbole de ce que la mémoire d’un peuple peut surmonter tous les obstacles qui se dressent devant elle, dès lors que c’est une mémoire féconde. C’est l’affirmation du droit à disposer d’elle-même d’une population si longtemps persécutée. C’est l’affirmation que le monothéisme sans lequel il n’y aurait pas d’autre monothéisme vit et que la religion qui, la première, a affirmé la Loi et la transcendance qui constituent le fondement de notre civilisation, vit elle aussi.

L’idée de la nécessaire renaissance d’Israël s’est concrétisée chez Theodor Herzl au moment de l’affaire Dreyfus. Elle s’est cristallisée peu à peu face à la haine du national-socialisme arabe et du national-socialisme tout court. Elle s’est concrétisée trop tard pour éviter que six millions de juifs ne meurent dans la shoah, cette tache ignoble et indélébile sur le passé de l’Europe, mais elle s’est concrétisée quand même.
Malgré une guerre incessante et barbare, malgré le terrorisme, les malveillances et les ostracismes, les Israéliens ont transformé le désert en champs, où poussent fleurs et fruits. Ils ont fait de leur pays une puissance cruciale en matière de technologies de pointe, une oasis de développement économique, de liberté de parole et de liberté politique au milieu du sous-développement générique du monde arabe.

Si les voisins d’Israël sortaient des fantasmes et du fanatisme, ils discerneraient qu’il existe, dans la région, de la place pour tout le monde. Ils bâtiraient leur prospérité à côté de celle d’Israël et en symbiose avec elle. Ils s’ouvriraient à la grande fraternité humaine et à l’infini des possibles.
Ils reconnaîtraient qu’il existe déjà un État arabe palestinien qui s’appelle la Jordanie et qui représente 80 % du territoire du Mandat palestinien confié aux Britanniques. Ils diraient que les Arabes qui ont quitté le territoire d’Israël, voici soixante ans, étaient, pour la plupart, des travailleurs immigrés venus travailler pour des entreprises juives et repartis parce que des dirigeants sanguinaires leur ont demandé de laisser le terrain libre aux assassins de juifs.

Ils reconnaîtraient que les cécités criminelles auxquelles ils ont cédé les ont enfermés dans des impasses. Ils aspireraient au droit, à la démocratie, au capitalisme. Ils se débarrasseraient des Assad, du Hezbollah, du Hamas, de l’Autorité palestinienne, de Moubarak, des potentats saoudiens et du soutien d’Ahmadinejad. Ils se feraient un point d’honneur de délivrer Israël de la pression du bellicisme qui l’entoure, de se délivrer eux-mêmes et de délivrer les Arabes de Judée-Samarie et de Gaza des crapules qui les maintiennent dans la misère et l’endoctrinement aux fins d’en faire des bombes humaines.

Je ne puis dissocier mon amour d’Israël d’un amour de la liberté et de la dignité de l’être humain. Ni d’une immense compassion pour l’ensemble des populations du Proche-Orient : je dis bien, l’ensemble. Les peuples arabes peuvent eux aussi vivre libres et dignes, et ils vivront libres et dignes quand ils se délivreront des venins qui les empoisonnent, et au cœur desquels il y a la haine antijuive et anti-israélienne. Les populations arabes de Judée-Samarie et de Gaza peuvent, elles-mêmes, vivre libres et dignes pour peu qu’elles soient délivrées des venins.

La tâche des Occidentaux devrait être de réexpliquer ce que sont la liberté et la dignité, de défendre la démocratie et le peuple israéliens, et de dire que c’est, en fait, toute la région qui a besoin de liberté et de dignité. Au lieu de cela, les Occidentaux entérinent majoritairement les fantasmes et les falsifications qui hantent le monde musulman. Ils ferment les yeux devant le fanatisme. Ils parlent de « peuple palestinien » et font des courbettes devant ceux qui s’enrichissent ou s’excitent au nom du « peuple palestinien ». Certains Européens sont même prêts à trahir Israël en semblant ne pas voir qu’en trahissant Israël, ils trahiraient la liberté et la dignité de l’être humain, et entraîneraient un cataclysme génocidaire qui n’épargnerait rien ni personne…

Voir aussi :

Survivre à Auschwitz

ACHETER AVEC AMAZON

l'islam radical Daniel Pipes

ACHETER SUR AMAZON


Partager cet article sur Facebook

Recommander cet article sur les sites de syndication d’information :

Partager cette publication

Comments (13)

  • François Répondre

    Aucune chance que Guy Millière n’accouche d’autre chose qu’une souris. Il combat une idéologie de gauche par une autre idéologie de droite, en l’occurrence le libéralisme. Eriger la liberté en dogme est aussi con que d’ériger l’égalité.

    D’autre part l’ayant un peu écouté sur radio courtoisie,c’est un homme sans grande envergure et sans charisme aucun qui se complaît dans sa sphère ou plutôt dans sa niche d’influence.

    Cordialement,

    20 mai 2008 à 9 h 53 min
  • sas Répondre

    60 ans déjà ou 60 ans de trop…….???????????

    sas

    20 mai 2008 à 1 h 11 min
  • Anonyme Répondre

    C. AMBLARD : "Je suis toujours étonné de lire les commentaires pertinents et réfléchis de Guy Millière sur le confit israélo arabe mais aussi sur les autres thèmes d’actualité, qui vont à contre courant des idées véhiculées par la presse française. Je m’étonne que les grands journaux ne lui donnent jamais la parole. Je me demande comment  on pouurait enfin rendre la pensée plus libre dans notre pays et lutter contre cette pensée unique qui stérilise les esprits. Enfin un souffle d’air. Continuez SVP et merci."

    Je suis de cet avis, MAIS je vois aussi que Mr Millière tourne toujours autour de ses sujets favoris : les USA, les juifs et Israël.  Un peu fatiguant quelque part.  Même s’il a cependant raison sur de nombreux points, comment se fait-il qu’il ne perce pas dans les médias Français ?

    Et là commence le point qu’il devrait travailler.  Constater les situations est une chose, les combattre réellement en est une autre.  Les médias gôchistes parasitent ce pays, mais bon sang, leur bunker est sacrément bien fait pour qu’ils résistent depuis autant de temps aux évidences modernes du monde avec leurs tares marxistes-léninistes.  Mr Millière serait bien inspiré d’expliquer pourquoi et trouver une solution concrète pour mettre au point le missile qui pourrait détruire une bonne fois pour toute cette fange de la pensée.

    Donc concrètement, Mr Millière, et sorti du bla bla et des débats interminables qui caractérisent la pensée Française accouchant de souris, j’aimerai des propositions concrètes.  Comment fait-on ?  A quoi sert l’Institut TURGO s’il ne se signale pas régulièrement aux Autorités voire au Président de la République ?   Mr Pascal SALIN est-il connu de ce dernier ?  Ce que vous faites tous est-il efficace ?  Cette efficacité est-elle mesurée ?

    Nous faut-il un anti-lénine ?  un anti-staline ?

    Vous l’avez deviné, j’en ai marre des débats et constats sans fin qui ne font rien avancer.

    18 mai 2008 à 14 h 46 min
  • Anonyme Répondre

    "C’est l’affirmation que le monothéisme sans lequel il n’y aurait pas d’autre monothéisme vit et que la religion qui, la première, a affirmé la Loi et la transcendance qui constituent le fondement de notre civilisation, vit elle aussi." ?

    L’étude des tablettes cunéiformes de Mésopotamie a montré que cette civilisation a évolué du monothéisme vers le polythéisme. On ne voit pas en quoi le monothéisme d’Abraham ne lui viendrait pas de son milieu, et en quoi on peut affirmer que le judaïsme est la première religion monothéiste.
    De plus les indiens d’Amérique du nord ainsi que les africains d’Afrique noire étaient largement monothéistes avant que les européens n’entrent en contact avec eux. Ce Dieu était seulement assez inaccessible.
    Il en va de même pour la loi et la transcendance. De toutes façons le caractère transcendant d’une religion est quasi obligatoire, sinon on ne voit pas très bien à quoi elle relie. Quant à la loi, je dirais que malheureusement toutes les religions en usent et en abusent… particulièrement la loi judaïque tout en acceptant le divorce, ce que d’autres n’acceptent pas.
    Enfin dire qu’Israël est l’affirmation de cette religion, alors que la motivation de son institution est largement athée, que l’avortement y est proportionnellement au moins deux fois plus important qu’en Europe, que l’homosexualité au moins aussi développée… Il reste surtout l’aspect tribal: le droit supérieur du juif sur le non juif.
    Il y a aussi un point de vue du citoyen Guy Milliere qui me paraît puérile: " sans lequel il n’y aurait pas d’autre monothéisme" . Comme si Dieu n’était pas assez grand pour se révéler à qui Il veut et quand Il veut. Et là on passe au choses sérieuses. L’étiquette juif ou non juif est bien superficielle. La réalité d’une rencontre personnelle avec Dieu est le fond de la nature humaine, et donc le fondement de toute civilisation.

    17 mai 2008 à 7 h 29 min
  • Anonyme Répondre

    "C’est l’affirmation que le monothéisme sans lequel il n’y aurait pas d’autre monothéisme vit et que la religion qui, la première, a affirmé la Loi et la transcendance qui constituent le fondement de notre civilisation, vit elle aussi." ?

    L’étude des tablettes cunéiformes de Mésopotamie a montré que cette civilisation a évolué du monothéisme vers le polythéisme. On ne voit pas en quoi le monothéisme d’Abraham ne lui viendrait pas de son milieu, et en quoi on peut affirmer que le judaïsme est la première religion monothéiste.
    De plus les indiens d’Amérique du nord ainsi que les africains d’Afrique noire étaient largement monothéistes avant que les européens n’entrent en contact avec eux. Ce Dieu était seulement assez inaccessible.
    Il en va de même pour la loi et la transcendance. De toutes façons le caractère transcendant d’une religion est quasi obligatoire, sinon on ne voit pas très bien à quoi elle relie. Quant à la loi, je dirais que malheureusement toutes les religions en usent et en abusent… particulièrement la loi judaïque tout en acceptant le divorce, ce que d’autres n’acceptent pas.
    Enfin dire qu’Israël est l’affirmation de cette religion, alors que la motivation de son institution est largement athée, que l’avortement y est proportionnellement au moins deux fois plus important qu’en Europe, que l’homosexualité au moins aussi développée… Il reste surtout l’aspect tribal: le droit supérieur du juif sur le non juif.
    Il y a aussi un point de vue du citoyen Guy Milliere qui me paraît puérile: " sans lequel il n’y aurait pas d’autre monothéisme" . Comme si Dieu n’était pas assez grand pour se révéler à qui Il veut et quand Il veut. Et là on passe au choses sérieuses. L’étiquette juif ou non juif est bien superficielle. La réalité d’une rencontre personnelle avec Dieu est le fond de la nature humaine, et donc le fondement de toute civilisation.

    17 mai 2008 à 7 h 19 min
  • EIFF Répondre

    La photo du jour, la Reine Elisabeth a assisté à une lecture de versets du coran dans la mosquée verte, en Turquie, avec un voile sur la tête et déchaussée :

    http://www.bivouac-id.com/2008/05/15/la-photo-du-jour/

    Et aussi, Elisabeth II milite pour l’entrée de la Turquie dans l’UE :

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/05/14/01011-20080514FILWWW00309-elisabeth-ii-pour-la-turquie-dans-l-ue.php

     

    16 mai 2008 à 21 h 12 min
  • Finkelstein Répondre

    Je souhaiterai vous conseiller en lecture "Mythes et réalités du conflit israelo-palestinien" du Pr Norman Finkelstein.

     

    A bon lecteur, salut

    16 mai 2008 à 20 h 21 min
  • claude amblard Répondre

    Je suis toujours étonné de lire les commentaires pertinents et réfléchis de Guy Millière sur le confit israélo arabe mais aussi sur les autres thèmes d’actualité, qui vont à contre courant des idées véhiculées par la presse française. Je m’étonne que les grands journaux ne lui donnent jamais la parole. Je me demande comment  on pouurait enfin rendre la pensée plus libre dans notre pays et lutter contre cette pensée unique qui stérilise les esprits. Enfin un souffle d’air. Continuez SVP et merci.

     

    .

    16 mai 2008 à 18 h 29 min
  • Gérard Pierre Répondre

       Il est fort dommage que ce soixantième anniversaire n’ai pas été salué par une réédition du livre remarquable de Dominique Lapierre et Larry Collins, publié en 1971 et intitulé : Ô  JERUSALEM

       Est-ce fortuit ?……………. Vive Israël et le remarquable exemple de vitalité que ce sympathique petit Etat offre au monde. Messieurs les adulateurs des " résistants " pulvérisateurs, méditez, …… et comprenez, ……… si vous le pouvez !

     

     

    16 mai 2008 à 13 h 57 min
  • vu de Taiwan Répondre

    http://online.wsj.com/article/SB121019679929074973.html?mod=opinion_journal_federation

    Le lien vers l’article ne s’est pas fait dans mon commentaire ci-dessus. Alors le voilà!

    15 mai 2008 à 5 h 14 min
  • Florin Répondre

    Quand est-ce que l’Europe arrêtera de financer l’impression des manuels scolaires palestiniens, véritables bréviaires de la haine paranoïde, dont la seule possession en France vous amènerait directement derrière les barreaux ?

    15 mai 2008 à 0 h 44 min
  • Bruno Répondre

    Golda Meir : « La Paix viendra quand les Arabes aimeront leurs enfants plus qu’ils ne nous haïssent ».

    Et je me demande bien quand les européens en général et aussi l’ensemble de la gauche occidentale aimeront plus les démocraties que les dictatures tant ils se plaisent à critiquer les démocraties pour mieux dérouler le tapis rouge au dictatures ?

    14 mai 2008 à 19 h 27 min
  • vu de Taiwan Répondre

    Cet article en anglais fait la synthèse des dernières recherches concernant les réfugiés palestiniens de 1948. Israël n’a vraiment rien à se reprocher. On voit comment le projet initial sioniste était bi-national et respecteux des arabes. Et si Israël a su surmonter la guerre de 1948, c’est surement aussi car il s’était attiré la bienveillance des populations arabes locales. C’est d’ailleurs toujours le cas de nos jours. 1,5 millions d’arabes vivent en Israël au côté des juifs et, les connaissant  et connaissant la situation autour d’Israël, d’aucun ne pense émigrer dans un autre pays du Moyen-Orient.

    Merci Guy pour cet article limpide, succint et juste. Et joyeux anniversaire Israël!

    14 mai 2008 à 16 h 44 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *