Journalistes otages : la démesure du politiquement et journalistiquement correct

Journalistes otages : la démesure du politiquement et journalistiquement correct

L’Arc de triomphe qui abrite les soldats inconnus morts pour la France, est devenu un écran géant pour le portrait de 2 journalistes de plus en plus connus et toujours vivants à cette heure.

Comment se terminera la campagne de soutien à ces deux malheureux journalistes otages?

Imaginons qu’ils soient encore prisonniers dans un an : va-t-on voir encore leurs collègues ânonner 5 fois par jour que « nous ne les oublions pas » ? Ou assisterons-nous, au nom de la sacro-sainte priorité de l’info, à un petit « lâchage » bien organisé, avec un communiqué toutes les semaines, puis tous les mois, etc., etc. Gare au ridicule !

Autre hypothèse, funeste celle-là : imaginons que cet enlèvement se termine mal : certes, cela donnera lieu à un grand débat national où le gouvernement sera sur la sellette, où le PS demandera une commission d’enquête parlementaire et où, enfin, les martyrs de l’info seront célébrés comme il se doit, par leurs collègues, avec peut-être une mise en bière symbolique au Panthéon ou aux Invalides.

Et se posera la question : tout ce remue-ménage a-t-il été vraiment utile ? Il est connu que les marchandages ont besoin de discrétion dans ce genre d’affaire. Alors pourquoi cette insistance à faire pression sur les pouvoirs publics (il ne peut s’agir de pression sur les racketteurs, car cela sert surtout à faire monter leurs enchères) en faisant un tel tintamarre ? La politique de la France serait-elle susceptible de changer d’orientation au premier chantage venu ?

Une fois de plus les médias montrent un nombrilisme professionnel attristant, même s’ils se sont enfin décidés à rappeler « qu’ils n’oublient pas les autres otages français » (auxquels nous souhaitons, pour leur plus grand bien, beaucoup moins de « communication » ).

Et les pouvoirs publics jouent un jeu stupide en laissant se transformer en affaire d’Etat ce qui n’est, après tout, que l’issue envisageable d’un reportage présentant des risques élevés.

Au nom de l’information médiocre et si souvent orientée qui nous est servie, les journalistes seraient-ils en droit de courir tous les risques sans devoir réellement les assumer ?

Robert Arnaud

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Comments (6)

  • leroy Répondre

    Bien s^r que tout le monde pense à eux ,mais qu’en est-il des démarches soit disant engagées par notre gouvernement ???

    30 janvier 2011 à 11 h 11 min
  • gesprim Répondre

    rabacher tous les jours au 5 prieres le commentaire sur les deux journaleux kidnppés et leurs  trois accompagnateurs (mais est-on sûre que les accompagnateurs ne sont pas talibans avant tout) tout ce cinéma médiatique ne fait que faire monter les enchères. et ne facilite certainement pas la libération.si l’on voulait savoir ce qui se passe réellement en afghanistan on peu toujours lire le rapport de l’aumonier du 2eme rep (à votre dispositionsur mon e.mail) certainement moins politiqement correct que la prose que nous servirons  peut-être un jours dupont et dupont

    30 janvier 2011 à 8 h 20 min
  • alf007 Répondre

    Désolé l’arc de triomphe ne doit pas être utilisé a de tels raccolages.

    Les deux journalistes ont pris un grand risque, la suite on la connait.

    Les médias devraient souligner le coté  crapuleux des talibans, car aprés tout  il s’agit bien de combattre ces voyous! mais voila aller dans ce sens, risque a mécontenter la population maghébine vivant en France.La on veut pas de vagues.

     

    Ce pays est tombé sur la tête.

    30 janvier 2011 à 7 h 32 min
  • Anonyme Répondre

    Proportionnellement aux équipes multinationales de journalistes sur le terrain, les enlèvements sont-ils répartis de façon égale parmi toutes les nationalités. Réponse: non. La chasse au journaliste spécifiquement « pour prise d’otage » est très ciblée sur le français. Car enfin pourquoi ne parle-t-on pas ou très peu des journalistes américains, allemands, japonais, australiens, suisses, scandinaves, russes enlevés par des islamistes ?

    Ceci ne peut venir que d’une réalité : le journaliste français ou le français tout court a beaucoup de valeur aux yeux des racailles, qui ne sont pas là pour rigoler mais bien pour faire du chiffre. Inutile de perdre du temps et de prendre des risques avec les autres, le français présente trop d’avantages : à la différence de l’otage américain qui ne vaut rien (côté rançon) et qui attire comme une guigne toutes sortes d’embêtements majeurs (recherches musclées de l’armée US, frappes de drones, etc.), l’otage français bénéficie d’un gros réseau d’ambassades (le 2ième au monde après les USA) peuplé de fonctionnaires oisifs en pléthore, prêts à négocier pour se rendre intéressants.

    Surtout, Sarkozy aime les histoires d’otage, pense qu’il peut masquer sa totale incompétence sur tous les plans, en ramenant vivant un ou plusieurs otages, et il sait mettre des fonds à disposition de toutes ses marottes. Le contribuable français peu défendu et mal informé, paie et repaie quel que soit le niveau de ruine financière de son pays.

    Enfin, gros avantage, le prisonnier libéré ne dit jamais de mal de ses ravisseurs ni de leur cause. Il ne parle pas de ce ramassis d’ordures crasses, de ces lâches minables, ne se répand pas en injures contre l’islam prédateur et jihadique, ne hurle pas sa honte d’avoir couté beaucoup d’argent à son pays par son imprudence, ne jette pas des chiffres de rançon à tous les vents en regrettant que cela aille forcément alimenter des achats d’armes qui permettront de tuer des innocents par sa faute. Bref, le français est le dindon rêvé. Pourvu que ça dure…

    30 janvier 2011 à 0 h 26 min
  • Anonyme Répondre

    La aussi, comme pour l’immigration, on devrait exiger un référendum.  Personnellement je préfère ne plus avoir d’information (telle qu’on nous la sert, si politiquement correcte) et ne pas avoir à payer pour ces nomenklaturistes qui ont pris des risques.

    29 janvier 2011 à 23 h 07 min
  • ozone Répondre

    Si B.Laden en à parlé l’autre jour c’est bien parce qu’a ses yeux s’il y a campagne de presse c’est qu’ils ont une valeur marchande au dela de ce qu’il avait cru

    28 janvier 2011 à 20 h 01 min

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