La droite la plus bête et la plus veule du monde

La droite la plus bête et la plus veule du monde

Comme si l’éditorial particulièrement convaincant de Jean Rouxel, sur « la droite la plus bête du monde » (n° 947) ne suffisait pas, vous avez offert à Jacques Myard, député-maire UMP de Maisons-Laffite, l’opportunité de confirmer dans le même numéro que la réalité dépassait même l’analyse.

M. Myard s’en prend, en effet, à notre ennemi de toujours – celui qui, entre autres, nous a humiliés le 6 juin 1944 en débarquant dans notre paisible pays ! –, en accusant « les lois américaines » de nuire à nos intérêts en infligeant une amende à BNP pour avoir financé EN DOLLARS des transactions avec des pays « amis du nôtre », comme l’Iran, le Soudan et Cuba.

Et notre courageux élu demande au gouvernement français, et accessoirement socialiste, de « taper du poing sur la table », étant donné que « les Américains ne respectent que la fermeté », et il nous prévient qu’« à défaut la France sera vassale de l’Union européenne et des États-Unis, autant sortir de l’Histoire ». Marine le Pen et Jean-Luc Mélenchon n’auraient pas mieux dit.

Peu importe à l’honorable parlementaire que BNP ait sciemment violé « les lois américaines » en vendant EN DOLLARS à des États dont la banque savait pertinemment qu’ils étaient sous embargo, et en MENTANT de façon répétée aux autorités judiciaires américaines à ce sujet. Peu lui importe aussi que, même en euros, une banque qui se respecte devrait avoir honte (un sentiment sans doute inconnu à l’UMP) de commercer avec des pays aussi éloignés des droits de l’homme que nous prétendons incarner aux yeux du reste du monde. Non, ce qui est insupportable à M. Myard, c’est que ces foutus Yankees fassent la police à notre place, alors que ces transactions auraient dû depuis longtemps être sanctionnées par notre propre justice !

Ignominie supplémentaire de la part de nos « ennemis » de toujours, la première tête demandée, et obtenue, est celle d’un Chodron de Courcel, symbole des dynasties de « grands serviteurs de l’État » que le monde entier nous envie.

Il est vrai que cette missive est dans le droit fil de ce que nous sert, depuis toujours, la fausse droite, dite « gaulliste ». Cette droite est non seulement la plus « bête », mais aussi, et surtout, plus veule – et elle est représentative, hélas, d’un pays aussi envieux qu’ingrat.

Et dire que nous en entretenons 577 de ce calibre à l’Assemblée, autant que nos ennemis susmentionnés pour 5 fois plus d’électeurs ! Et dire aussi que là se trouve la relève de ceux qui nous dirigent actuellement !

Pauvre France, « vassale » de sa propre nullité…

Jean-Marc Coursières

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Comments (7)

  • Serval Répondre

    Tout le monde semble oublier plusieurs choses en cette affaire BNP, en particulier les incompétents qui nous gouvernent, affectés de nanisme politique aigu. L’auteur de cet article semble n’avoir rien compris à ce que cette très grave affaire BNP soulève comme points majeurs.

    1) Le monde fonctionne en dollars des Etats-Unis depuis 1944 avec des règles (Bretton Woods), et sans règles depuis 1973-74, ce qui est une faveur dont bénéficient outrageusement les Etats-Unis et non un droit ou une reconnaissance d’omnipotence américaine.

    2) L’utilisation du dollar des Etats-Unis (le beurre) dans les transactions internationales comporte des avantages incomparables et uniques pour les Etats-Unis (l’argent du beurre), mais cela ne suffit pas car la justice américaine (appuyée par le pouvoir politique, nonobstant ce qu’en dit Obama) prétend régenter ses utilisateurs étrangers (le lait de la crémière).

    3) Le bouffi s’en est plaint à Obama qui l’a remis à sa place en arguant de l’indépendance de la justice américaine, ce qui est une grosse blague évidemment, mais le bouffi ne lui a rien répondu, il doit encore chercher la réponse.

    4) La BNP, sujet de droit français ayant son siège mondial à Paris, n’a pas d’obligations envers l’État américain. Ses filiales (et celles des autres banques étrangères) aux États-Unis opèrent formellement en droit américain mais en réalité sur une base de réciprocité politique et juridique avec les pays d’origine qui accueillent les entreprises américaines.

    5) Ses obligations juridiques éventuelles relèvent de la réciprocité concernant les entreprises américaines qui exercent leurs activités en France. Comme chacun sait, Google qui paye 10% des impôts qu’il devrait payer en France, Amazon, Apple, etc. etc. entreprises qui « optimisent » leur stratégie fiscale en UE en profitant des faiblesses du système européen que l’on ne semble pas être à la veille de voir disparaître.

    6) Dans l’éventualité de manquements au droit américain, l’État fédéral ou local américain n’a aucun droit de sanction sur une entité qui ne relève pas de sa juridiction et doit passer par l’OMC ou autres instances internationales en respectant les règles de droit commercial international en vigueur au sujet des infractions qui sont alléguées.

    7) La mise sous embargo des trois pays concernés est une mesure politico-légale américaine qui ne concerne que les sujets de droit américain. Au demeurant elle est essentiellement subjective et ne peut s’imposer aux États étrangers et à leurs sujets de droit.

    8) La qualification d’aide au terrorisme est une plaisanterie que l’État fédéral américain est libre d’utiliser envers ses propres sujets de droit. En d’autres époques, les Etats-Unis ne se sont jamais privés de faire du commerce ou de passer des accords avec des pays qui étaient en guerre avec la France, violant ainsi la volonté de la France de contenir ces pays.

    9) Comme personne n’a bougé le petit doigt, autant à Paris qu’à Bruxelles, pour défendre publiquement la BNP, celle-ci ne pouvait que fermer sa gueule, payer l’amende en plaidant « coupable » et désigner ses propres bourgeois de Calais pour la potence.

    10) Tous les points ci-dessus étaient parfaitement connus de l’administration américaine, raison pour laquelle elle a frappé fort, sachant qu’elle n’avait rien à craindre.

    11) Et nous fermons le ban en pleurant sur les vestiges de la France, jadis grande Nation, et en méditant sur l’UE, première puissance commerciale de la planète, rappelée à l’ordre par les Etats-Unis (la Deutsche Bank semble être sur la liste des « coupables ») jalouse de ses prérogatives et forte de ses budgets d’armement, de très loin les premiers de la planète, juste au cas où …

    12) Tout cela doit logiquement pousser les détenteurs de capitaux en dollars US (Chine, Japon, Russie, UE, …) vers une répartition différente de leurs avoirs en devises étrangères pour amoindrir la part des USD.

    12 juillet 2014 à 23 h 35 min
  • Christiane Répondre

    Je ne partage pas du tout les sentiments de l’auteur de cet article; les Américains se croient tout permis et que l’on s’arrête avec les droits de l’homme que l’on agite toujours dans le sens qui convient. Ce que les Américains se permettent avec la BNP est inadmissible et monsieur Montebourg toujours prêt à des effets de moulinets stériles, est étrangement resté silencieux. En effet en tant que membre de la French American Foundation, il a préféré se taire plutôt que prendre la défense d’une banque française.
    Poutine l’a bien dit : les Américains exercent du chantage envers la France car cette dernière ne s’est pas pliée aux sanctions décidées par les Américains. Mais, si la France s’est montrée désobéissante en la matière c’est probablement pour éviter de mettre des milliers de Français supplémentaires au chômage, ce dont nos “” amis “” américains n’ont cure, mais aussi parce que les industriels s’y sont opposés. Nous avons, depuis longtemps, cessé de considérer les Américains comme des ” sauveurs ” et comme des
    ” amis “; dans tout ce qu’ils entreprennent ils ne voient que leurs intérêts et n’ont aucune considération et compassion pour le genre humain, dont ils se fichent complètement; la seule chose qui compte pour eux, c’est le profit et amasser le plus de richesses possibles.

    12 juillet 2014 à 12 h 46 min
  • Christiane Répondre

    Je ne partage pas du tout les sentiments de l’auteur de cet article; les Américains se croient tout permis et que l’on s’arrête avec les droits de l’homme que l’on agite toujours dans le sens qui convient. Ce que les Américains se permettent avec la BNP est inadmissible et monsieur Montebourg toujours prêt à des effets de moulinets stériles, est étrangement resté silencieux. En effet en tant que membre de la

    12 juillet 2014 à 12 h 34 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    Bernadette Chirac n’est elle pas, elle même, une Demoiselle Chodron dit … de Courcel *** ? quant au bouc émissaire du même nom il était à 12 mois d’une retraite républicaine … c’est donc un sacrifice … léger !

    *** orthographié ” EL ” pour qu’il n’y ait pas de …. ” confusion ” avec les véritables De Courcelles

    11 juillet 2014 à 23 h 40 min
  • Catoneo Répondre

    Il ne vous a pas échappé que Jacques Myard, quand il ne fait pas le député, est employé au Quai d’Orsay, où les Chodron doivent avoir des bustes dans des niches au mur.

    Plus sérieusement, j’abonde tout à fait dans votre sens et serais même plus sévère (je sais ce que fait l’ancienne succurssale de la Banque de Paris et des Pays-Bas à Genève) mais une fois la grosse amende (à mon avis justifiée) réglée, il est exorbitant d’appliquer une double peine en interdisant la BNP d’opérer en dollars aux Etats-Unis pendant six mois ou un an. C’est l’un ou l’autre.
    Et là, quelqu’un devrait taper sur la table en disant 8,9Mds$ OK, et ça suffit ! Mais nous n’avons personne au niveau requis.

    Ne pas non plus se laisser mener par le bout du nez en avalant l’histoire de la justice indépendante et sereine, une justice élue est forcément politique, au sens grec.

    11 juillet 2014 à 20 h 02 min
  • Agathe Répondre

    Après la Société Générale, la BNP… ???
    Benjamin Lawsky est un pourchasseur de banques. Il en a abattu déjà plusieurs.

    11 juillet 2014 à 15 h 49 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    cette droite là c’est celle de …. Sarkozy , non ?

    11 juillet 2014 à 15 h 18 min

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