La France de Chirac: 26 ans de retard sur la Grande-Bretagne

La France de Chirac: 26 ans de retard sur la Grande-Bretagne

En démocratie, obtenir, à la fin d’un mandat, le renouvellement de la confiance des électeurs à l’occasion d’élections générales, n’est jamais facile pour un chef de l’exécutif. En France, aucun leader ne peut se targuer d’une telle réussite depuis trente ans! C’est donc un véritable exploit pour Tony Blair d’avoir emmené à la victoire son parti, le New Labour, pour la troisième fois consécutive!

L’exploit électoral de Tony Blair

Pourtant, le Premier ministre britannique avait un handicap de taille: son soutien sans faille à la politique de George Bush en Irak, même après que l’argument des armes de destruction massives, soi-disant détenues par le dictateur Saddam Hussein, se soit révélé un simple bobard, aujourd’hui reconnu officiellement comme tel par l’administration américaine. Or, les Britanniques, comme tout le monde, n’aiment pas qu’on leur mente! Et, de toute façon, sont aussi résolument pacifistes…
Le résultat des élections législatives anglaises du jeudi 5 mai est donc, en fait, un “super-exploit”, même si, en voix, la majorité du Premier ministre n’est que très relative et qu’elle est en net déclin en nombre de sièges à la Chambre des Communes…
L’explication de ce résultat exceptionnel est tout entière dans l’insolente santé économique de notre voisin britannique et ce, quel que soit le cadran du tableau de bord observé! Le plus spectaculaire étant celui du chômage qui, là-bas, n’est plus que “frictionnel”, si bien qu’on peut, en Grande-Bretagne, parler de situation de plein emploi.
L’origine de ces brillants résultats économiques est bien connue. Elle tient à une politique de déreglementation, d’allègements des charges qui pèsent sur les entreprises et sur le capital, d’abandon des réflexes bureaucratiques pour prétendument “sauver les emplois”…
Bref, la réussite anglaise tient à l’attachement du peuple et des gouvernants aux libertés économiques!

Les Français ne sont pas allergiques au libéralisme!
Les recettes britanniques n’étant pas  brevetées sont évidemment à la portée de tout le monde – Jacques Chirac compris! Qu’il les transpose de ce côté-ci de la Manche, et il est assuré, lui ou sa majorité, d’être réélu! Ce qui est l’unique ambition du chef de l’État, comme de tous ses semblables…
Pourquoi donc ne le fait-il pas? À deux reprises, à l’occasion du débat sur l’adoption du projet de Constitution européenne, à la télévision, il en a lui-même donné la raison: “Les Français ne supporteraient pas, a-t-il dit, l’application des recettes britanniques!”
On peut affirmer que c’est faux! En tout cas, les jeunes de moins de 35 ans, les plus touchés par le chômage, se disent, selon un sondage récent, prêts à aller travailler en Grande-Bretagne dans la proportion de 70%. Et on ne voit pas que les citoyens d’un pays aient jamais préféré la misère à la prospérité!…
En France, la politique est toute sémantique. Quand Jacques Chirac dit “les Français”, il veut dire en fait les syndicats qui, selon lui, les représentent et qu’il qualifie même, à la première occasion, de “forces vives de la nation”. On croit rêver, mais c’est ainsi.
Il n’est pas possible de penser que le Président de la République n’ait aucune once de lucidité. Il fait sans doute l’analyse qu’on ne peut faire sauter le verrou syndical des blocages de la société française. Dans ces conditions, autant magnifier nos preneurs d’otages quotidiens. Une sorte de syndrome de Stockholm…
Soyons justes: Tony Blair, le pragmatique socialiste, a eu le grand mérite d’admettre qu’une bonne politique économique est simplement une politique qui marche. Mais, quand il est arrivé au pouvoir en mai 1997, le verrou syndical anglais avait déjà été dynamité par une dame de fer, nommée Margaret Thatcher, arrivée au pouvoir en 1979 après la quasi-banqueroute des travaillistes de la vieille école.
Ce n’est donc pas tant de M. Blair que de Mme Thatcher que Chirac devrait s’inspirer.
Vous voyez ça?!…

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Comments (7)

  • SAS Répondre

    A red , association loi 1901=waldek rousseau=franc maçon=dumping économique. REPRESENTANT DU PEUPLE=initiés cooptés=droits commun=apatride=rien à foutre de l’aspect religieux et du fait catholique de la france les mêmes causes produisant les mêmes effets…analyez et donnez un nom au poison qui nous ruine ainsi,nous aurons avancés. SAS

    20 mai 2005 à 21 h 24 min
  • R. Ed. Répondre

    Par le biais de baux emphytéotiques et symboliques, un petit euro par an, par le truchement d’associations pour le moins suspectes, l’Etat français, par ses premiers représentants du peuple de France, je nomme ici les maires des villes et des villages de ce pays, pas tous encore, la France, cet état laïque “par exellence” finance avec l’argent de ses citoyens sa propre islamisation. La fille “aînée” de l’Eglise construit des mosquées ! Messieurs les représentants du peuple de France, de leurs aieux et de leurs ancêtres, la honte soit sur vous !

    19 mai 2005 à 13 h 32 min
  • sas Répondre

    A pessimiste, c’était cela les accords de Yalta mon gars…L’arêt du nazisme…pour instaler la soviétisation de l’Europe…tous les eclumes qui nous gouvernent à gauche sont des trotskystes…c’est une réalité Effectivement l’ETAT est aux mains des “petits” fonctionnaires, mais pire, ils n’ont pas un esprit républiquain ni nationnal…ils sont souvent,de plus sectaire…. …donc effectivement c’est trop tard pour négocier…seul un génocide planifié et précis à la POLPOT peut remettre les pendules à l’heure en FRANCE; sas

    18 mai 2005 à 14 h 45 min
  • sas Répondre

    Avec les véreux qui se succèdent au pouvoir et à la tête de la france depuis 30 ans, gauche,droite et centre…c’est pas 26 de retard que l’on va prendre , c’est 1 siècle… de retard des moeurs , de la morale , de l’honneur et du courage…sur le Burkina fasso,le TOGO,et les ILes du Levant …il faut être réaliste en france on baise des gosses et tout le monde le sait…sans bouger… hypocritement vôtre sas

    17 mai 2005 à 16 h 09 min
  • Jean-Claude LAHITTE Répondre

    Monsieur Dumait à clairement énoncé la situation. Mais, selon mon avis, il n’a pas suffisamment insisté sur le rôle aussi essentiel que primordial joué par Margaret THATCHER. Particulièrement en matant les syndicats – au premier rang desquels celui des Eectriciens – malgré des grèves générales. Sans la Dame de Fer, Tony BLAIR, bien que travailliste (ou parce que travailliste) n’aurait pu résoudre ce problème essentiel et parvenir à placer la Grande-Bretagne dans le peloton de tête des rares pays qui progressent dans l’UNION. Je rappelerai que Margaret THATCHER a su aussi tenir tête à “BRUXELLES” en obtenant non pas de fausses “exceptions à la française”, mais de véritables avantages. Dont, notamment, un “dégrèvement” de contribution à l’UNION de quelques 46 milliards d’euros, dont bénéficie encore Tony BLAIR. Nous n’avons pas, dans les “partis gouvernementaux” (UMP et P.S.) qui se partagent ad vitam eternam le pouvoir en alternance un seul homme (ni même une femme) d’Etat qui arrive à la cheville d’une Margaret ou même d’un Tony. Tous tremblent devant les fonctionnaires qui dirigent en réalité les ministères, et devant les syndicats(1) qui paralysent le pays au moindre prétexte, sans parler des médias. Selon la formule de Marie-France GARAUD (au passage, je rappelle qu’elle s’est ralliée au “NON”), Pygmalion de CHIRAC II, tous “nos” politiciens sont faits “de la faïence dont on fait les bidets”. Et si le bidet est en voie de disparition, je crains que le pouvoir soit détenu en France par des bidets. Et tous les gens “de droite” qui, après avoir été les cocus de Jacques CHIRAC (l’homme de l’Appel du 6 décembre 1978 qui, de son lit de Cochin, s’était élevé pour dire “NON” à cette fausse “EUROPE” (1)qu’on nous propose) et de ses prédécesseurs, MISENT aujourd’hui sur Nicolas SARKOZY (l’espoir ultime de la “droote molle”) se trompent lourdement. S’il était “fait du marbre dont on fait les statues”, lui qui a repris tous les propos tenus par Jacques CHIRAC il y a plus de 25 ans,il aurait pris résolument la tête du “NON”(3). Tout le monde sait qu’il soutient le “OUI” du bout des lèvres…En se réfugiant dans le camp des “OUISTES” gouvernementaux, il aura manqué une élection de maréchal en … 2007. Et il y en a un qui doit s’en frotter les mains dans son palais de l’Elysée… Quant à ceux qui pensent que FABIUS, en cas de victoire du “NON”,ferait un “Tony BLAIR français” présentable, ils se trompent tout aussi lourdement. L’exception française, c’est “TOUCHE PAS A MES POTES DE LA FONCTION PÜBLIQUE ET DES SYNDICATS !”. Et, accessoirement, “TOUCHE PAS A MA CULTURE” ! Mon c… comme dirait Zazie … Antitraitéconstitutionnelement et tout aussi cordialement vôtre, Jean-Claude LAHITTE (1) leurs ressources essentielles provenant de l’argent du contribuable, il serait facile de les frapper à la Caisse en leur faisant des procès pour entraves à la liberté du travail, de la circulation, etc. fautes qu’ils commettent impunément (2) les “OUISTES” utilisent délibérément le mot “EUROPE”, alors que le referendum concerne L’UNION. Cela leur permet de dire aux “NONISTES” si vous votez “NON”, vous êtes CONTRE l’Europe ! (3) je me suis d’ailleurs permis de le lui conseiller – sans succès – via le site de l’UMP !

    17 mai 2005 à 11 h 17 min
  • Stéphane Répondre

    Il faudra un jour qu’un historien fasse un biographie sérieuse de Margaret Thatcher. C’est-à-dire une étude qui rappelle le contexte historique de son avènement : d’un côté, une Europe engluée dans qui la “social-démocratie” ou le “libéralisme avancé” de Giscard d’Estaing, qui ont raté leur adaptation à l’ère post-industrielle ; de l’autre, une Amérique de Carter complètement déprimée, tant à l’intérieur avec un dollar à 4F, qu’à l’extérieur avec l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS et l’humiliation des Américains en Iran. Avant d’investir le 10 Downing Street, Margaret Thatcher savait qu’elle devrait mener une action éprouvante et longue pour redresser son pays. Elle ne savait peut-être pas qu’elle déclencherait une révolution libérale !

    16 mai 2005 à 15 h 01 min
  • Pessimiste Répondre

    “Ce n’est donc pas tant de M. Blair que de Mme Thatcher que Chirac devrait s’inspirer. Vous voyez ça?!…” M. Dumait, vous imaginez sérieusement Chirac, ou même Sarkozy, se transformant soudain en Mrs. Thatcher ? Ce n’est pas demain la veille. C’était il y a 20 ans qu’il fallait faire des réformes ! Maintenant c’est trop tard car les syndicats et les fonctionnaires ont trop de pouvoir !

    15 mai 2005 à 20 h 00 min

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