La France est l’homme malade de l’Europe !

La France est l’homme malade de l’Europe !

Les discours que j’entends régulièrement à la radio ou à la télévision glosent sur des dé­tails de la situation économique et sociale française. Ils pointent tel ou tel problème inhérent aux systèmes de retraite français, telle ou telle dimension de la perte de compétitivité de l’économie française, tel ou tel problème « social ». Aucun d’entre eux ne souligne à quel point l’heure est grave, et aucun d’eux, dès lors, ne prend la mesure de la situation.
 
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La France se trouve décrite dans le monde qui parle anglais, j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, comme l’« homme malade de l’Europe », pour une raison très simple : elle glisse vers le naufrage généralisé, et rien ni personne ne semble à même d’arrêter le naufrage – précisément parce qu’aucun discours ne prend la mesure de ce naufrage, et parce que, de surcroît, aucun remède pertinent ou efficace n’est proposé.

Quelques chiffres permettent de mieux comprendre : 164 000 en­treprises ont déposé leur bilan en France en 2013 et, parmi elles, 182 usines. Le nombre d’entreprises créées est infiniment trop faible pour que les salariés qui ont été licenciés dans ces conditions puissent espérer autre chose que le chômage de longue durée et une lente dérive vers la déchéance.

Le nombre de pauvres dépasse les neuf millions et devrait frôler les dix millions en fin d’année 2014. Le chômage, en chiffres officiels, frôle les 11 %, dans un pays où plus de la moitié des salariés travaillent pour le gouvernement, pour des associations financées par le gouvernement, ou pour des entreprises appartenant en tout ou partie au gouvernement, ce qui laisse peu de place au secteur produisant des richesses indépendamment du gouvernement – qui, doit-on le rappeler ?, vit des ponctions fiscales opérées sur les personnes physiques et morales.

Les bénéficiaires du RSA, ce revenu minimum affublé du nom grotesque et orwellien de « revenu de solidarité active » s’approchent peu à peu des deux millions. Les dépenses publiques sont à 57 % du PIB, et les prélèvements obligatoires représentent, eux, 46 % du même PIB : la différence doit être empruntée et s’ajoute à la dette. Le seul paiement des intérêts de la dette ponctionne l’intégralité de l’impôt sur le revenu, qui ne paie donc que l’intérêt de la dette, sans combler celle-ci d’un seul centime, alors qu’elle continue à s’accroître.

Les entreprises qui existent encore peuvent, pour celles qui ont des activités internationales, déclarer leurs bénéfices à l’étranger et échapper à la voracité du fisc français. Celles qui n’agissent qu’à l’échelle nationale sont sur la voie de l’agonie.

Le gouvernement prétend, sous l’impulsion de François Hollan­de, qui n’a visiblement jamais lu Jean-Baptiste Say, passer à une « politique de l’offre » sans rien comprendre à la « politique de l’offre », et attend que les entreprises créent des emplois immédiatement, en leur promettant des baisses de charges censées venir plus tard, sans doute aux calendes grecques. L’UMP semble se dire que le gouvernement lui a volé son programme, car ce simulacre pour cancre est peu ou prou ce que l’UMP proposait.

Pendant ce temps, non seulement, comme je l’ai écrit en citant le dernier livre de Jean Philippe Delsol, « Pourquoi je vais quitter la France », plus de 280 000 Français, porteurs de capital financier et/ou de capital intellectuel partent du pays, mais des gens qui ne sont porteurs d’aucun capital financier et d’aucun capital intellectuel continuent à y entrer et tendent une sébile qu’il devient très difficile de remplir. Les zones de non-droit (appelées pudiquement « zones ur­baines sensibles » dans les documents officiels) croissent et sont plus de 750.

La France est « l’homme malade de l’Europe », oui. Elle est plus malade, contrairement aux ap­parences, que l’Espagne, le Por­tugal ou l’Italie. Mais, non, au­cun discours ne prend la mesure du naufrage et aucun remède pertinent n’est proposé.

Guy Millière

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Comments (10)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le timonier supernormal et Grand Menteur devant l’Eternel va se prononcer pour l’euthanasie car la maladie est incurable.
    Adieu Môa Président…

    27 février 2014 à 22 h 18 min
  • baud Répondre

    Oui M Milliere,vous avez complétement raison,votre analyse est exacte et reprend les données du désastre ,sauf que c’est bien plus grave encore étant donné tout ce qui est planqué sous le tapis dans tous les domaines et sans compter,ce qui est énorme et toujours éludé,la désespérance de ceux qui sont complétement à bout!
    Maintenant se contenter de dénoncer et grenouiller ne peut plus suffire,car méme si l’homme providentiel ne se dessine pas encore ,d’ailleurs faut il un homme,je n’en suis pas si sur!il convient plutôt d’ imaginer les actions qui s’imposent d’urgence car si ce combat est perdu la situation sera irréversible pour bien longtemps!
    Les pessimistes qui finalement oeuvrent pour la continuité mortifére clament que c’est foutu que c’est trop tard,et qu’il n’y a pas d’organisation dans ce qu’il convient de nommer peut étre pour faire large la société civile.Personnellement, je crois que les seuls combats perdus d’avance sont ceux qui ne sont pas livrés et les moutons acculés peuvent,pour défendre leur existence, devenir enragés,cela s’est déja vu!,

    27 février 2014 à 9 h 49 min
  • Marquais Répondre

    Tout cela est parfait à une nuance prêt:
    Je n’aurais pas mis ” PIRE ”
    J’aurais mis ” MIEUX ENCORE “

    27 février 2014 à 8 h 14 min
  • Marquais Répondre

    très bon, à une nuance prêt :
    Je n’aurais pas mis “PIRE”
    j’aurais mis ” MIEUX ENCORE”

    27 février 2014 à 8 h 11 min
  • Thierry Orlowski Répondre

    Il s’agit du retour du berger a la bergère:
    Depuis sa création, l’Europe a été «Francisé» de socialisme, de marxisme, d’institution inutiles et de fonctionnaires….On a transformé l’Europe en «Eurofrance»

    Pour ma part, je ne blâme pas l’Europe, je blâme les Français pour ne pas être capable de générer des leaders de qualité et je blâme les politiciens Français pour avoir une attitude «Apres-moi le déluge»!!

    26 février 2014 à 20 h 55 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    pour qui concerne l’ excellent article de Monsieur Guy Millière il est effectivement important d’insister sur ce fait que ce ” contrat de responsabilité(s) ” a été pensé ” à contre sens ” ( comme disaient nos professeurs de Latin ) … ce qui illustre on ne peut mieux mon propos adressé à Madame Marie Merlin sur ce même blog !

    26 février 2014 à 18 h 41 min
  • BRENUS Répondre

    Eh! l’Auteur! Révéillez vous. Pensez vous vraiment que les guignols ont quelque soucis a voir partir les meilleurs? Ils s’en foutent car ils les remplaceront par trois fois plus de nouveaux français de papier, natiralisés a la va vite, et qui l’on apporteront toujours leur soutien. DE sorte que les guignols pourront poursuivre leur oeuvre. Du moins tant qu’il restera un iota de bouffe a

    26 février 2014 à 17 h 31 min
  • JEAN DES LIGNERIS Répondre

    Bravo HOMERE, tout à fait juste.
    Il est temps de donner un coup de pied dans la fourmilière de ces dirigeants utopistes, incompétents et incapables d’obtenir le moindre résultat positif. Inspirons nous de nos voisins, que ce soit des Anglais (que je n’aime pas mais qui sont rationnels en social et économies diverses), des Suédois, des Allemands y compris des Suisse qui limitent les invasions… Mais les nôtres sont a contrario très coûteuses et privent d’emplois nos Français.
    Oui pour un puch militaire, une révolution, la peine de mort pour récidivistes et violeurs. Oui pour éradiquer l’extrême gauche…

    26 février 2014 à 14 h 33 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      pour gagner une guerre civile il faut plus que … de ” mauvaises ” intentions … ” tout ce qui est excessif est … etc , etc …. “

      26 février 2014 à 17 h 05 min
  • HOMERE Répondre

    Tout est dit……sauf peut être que :
    75% des français ne font plus confiance à l’Etat et à la République,
    88% rejettent les partis politiques,
    87% jugent que Hollande n’a pas l’étoffe d’un Président,
    61% sont prêts à manifester (30% en 2010),
    71% ne font pas confiance aux Syndicats,
    50% ne croient plus en la Démocratie et souhaitent un homme “fort” sans s’occuper du Parlement et des élections,
    PIRE,
    12% souhaitent que l’armée dirige le pays,
    67% jugent qu’il y a trop d’immigrés,
    50% souhaitent le rétablissement de la peine de mort,
    En cas d’élections 2 points seulement séparent Sarkozy de Marine Le Pen

    Source: Opinionway et Centre de Recherche de Sciences Po

    On nous cache rien…on nous dit tout ?
    çà sent le roussi…….

    26 février 2014 à 11 h 31 min

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