La France et le Qatar

La France et le Qatar

L’agitation médiatique autour de la campagne législative – malgré l’extrême lassitude des Français au terme de cette « séquence électorale » de près d’un an – n’a pas permis aux gazettes de se pencher sérieusement sur un événement fondamental : la mise, du Qatar, au ban des nations pour soutien au terrorisme.

Naturellement, vu les abondantes richesses de cet émirat, cette mise au ban ne durera qu’un temps.

Naturellement aussi – et con­trairement à ce qu’on a pu entendre dans les médias français –, si les Qataris ont semblé sidérés d’être ainsi placés sur la sellette, le spectre de la pénurie alimentaire est bien éloigné.

Il paraît même que le Qatar s’est offert le luxe de renvoyer un convoi apportant des denrées alimentaires en provenance d’Arabie Saoudite.

On ne pourra évidemment pas s’empêcher non plus de constater que l’Arabie Saoudite n’est pas exactement le pays le mieux placé pour faire la leçon au Qatar sur le terrorisme islamique.

Au demeurant, il se murmure que la véritable raison de cet oukase saoudien contre le Qatar réside dans le rapprochement entre ce dernier et le chiisme (qu’il s’agisse de l’Iran ou des chiites dans le Golfe, notamment à Bahreïn) plus que dans le soutien au terrorisme sunnite – œuvre « pie », comme on sait.

Il n’empêche. Le symbole est impressionnant.

Le 20 mai, Donald Trump était à Riyad et, entre deux signatures de contrats, a exigé publiquement de la monarchie wahhabite – qui ne tient que par la protection américaine – un engagement contre le terrorisme. Quelques jours plus tard, le Qatar se trouvait ainsi directement visé par nombre d’États appliquant la charia.

Il est peu probable qu’un tel « coup médiatique » ait le moindre impact sur le financement du terrorisme.

Mais c’est la preuve qu’une volonté politique claire permettrait d’obtenir des résultats – et donc la preuve que les dirigeants occidentaux n’avaient, à ce jour, aucune intention d’en finir avec le terrorisme.

C’est aussi une pierre dans le jardin de l’absurde politique étrangère menée par la France sous les quinquennats Sarkozy et Hollande.

Le Qatar continue à être l’un de nos « meilleurs amis », à qui nous offrons volontiers les bijoux de la couronne, en échange de ses prêts pour nos fins de mois difficiles.

Si même l’Arabie Saoudite – mère de l’idéologie salafiste ! – le dit, nous ne pouvons plus désormais faire comme si nous ignorions que notre excellent ami soutenait le terrorisme.

Mais il est, hélas, à craindre que la France officielle, gavée de pétrodollars, ne réagisse pas à cette « nouvelle » !

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Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    pour information :

    – les deux pays européens où la Qatar ” investit ” le plus sont … l’ Allemagne et le Royaume Uni . Je doute cependant que dans ces deux pays les ” arrangements ” privés ou publics soient aussi ” mafieux” qu’ ils le sont en France : simple question de curiosité juridique et de pratique véritablement démocratique

    – pour tous ceux qui connaissent un peu la mentalité de ces Pays ( bédouins d’ origine ) il est toujours très difficile, voire impossible, de distinguer dans les ” financements ” ce qui revient au ” religieux ” de ce qui peut être attribué au ” laïc ” ( infrastructures, ressources alimentaires, éducation etc … )

    13 juin 2017 à 16 h 51 min

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