La France va-t-elle devoir déclarer la guerre à la Chine ?
La province chinoise du Xinjiang, dont la plupart des Français n’avait jamais entendu parler avant ce mois de juillet, est désormais célèbre dans le monde entier.
C’est un vaste territoire (1,6 million de km2), situé à l’ouest de la Chine. C’est une région autonome, comme beaucoup de provinces chinoises.
Mais surtout, c’est une région peuplée à près de 60% par des personnes ethniquement non chinoises, dont l’immense majorité sont Ouïghours (on estime que ces derniers sont un peu plus de 7 millions).
Et, désormais, depuis le début du mois, c’est donc une province en lutte contre le pouvoir central et en proie à la guerre civile.
Naturellement, il n’est pas difficile de deviner que Pékin a les moyens de « restaurer l’ordre ». Des dizaines de milliers de policiers et de militaires ont été envoyés dans la province. Il est par conséquent peu probable que l’été d’Urumqui dure plus que le printemps de Tien An Men en 1989…
Cependant, la répression ne va rien changer à la réalité ethnique, politique, culturelle du Xinjiang. Avant comme après la « pacification », nous aurons quelques millions de Chinois « de souche » face à quelques millions de Ouïghours.
À ce stade, un Français pourrait bien se dire : après tout, si l’empire chinois implose, comme naguère l’empire soviétique, en quoi cela nous regarde- t-il ? Nous pourrions même nous réjouir de constater que les nationalismes et les identités perdurent sous le matraquage de la propagande marxiste-léniniste…
Seulement, voilà, ces Ouïghours nous touchent de près. Pourquoi donc ? Parce qu’ils sont turcophones. Implantés dans la région depuis des millénaires, en concurrence avec les Chinois eux-mêmes, ces Ouïghours sont issus des hordes mongoles qui ont déferlé sur l’Asie centrale et jusqu’à Constantinople.
Or, légalement, tous les turcophones ont accès à la nationalité turque. Ce qui nous ramène au problème, crucial pour les années à venir, des négociations relatives à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
Certes, on peut facilement imaginer que tous les Ouïghours ne vont pas demander dans les années qui viennent un passeport turc. Certes, on peut aussi facilement imaginer que l’une des conditions à l’adhésion turque soit l’abolition de cette disposition légale permettant aux dizaines de millions de turcophones d’obtenir des papiers turcs.
Il me semble d’ailleurs que c’est ce qui s’est passé avec le Portugal. Les Brésiliens, eux aussi, ont juridiquement accès à la nationalité portugaise.
Pour autant, cet accès automatique a été limité pour empêcher que les Brésiliens ne bénéficient par ricochet d’un accès automatique à l’espace européen unifié.
Cependant, le problème n’est pas uniquement un problème de papiers et de visas. Admettons donc que l’UE demande à la Turquie de limiter la portée de cette disposition de son code de la nationalité. C’est une pure hypothèse d’école, puisque, pour l’instant, les autorités européennes ont l’air de céder à tous les caprices d’Ankara et n’ont toujours pas exigé le départ des troupes turques de Chypre, pourtant membre de l’UE !
Mais admettons tout de même. Le problème qui va se poser est le suivant : la Turquie ne pourra évidemment pas rester inerte dans la répression au Xinjiang. Elle va prendre une série de mesures de rétorsion.
L’Union européenne va-t-elle être tenue de la suivre dans ces mesures de rétorsion ?
Qui ne voit que cette question ouïghoure (comme la plupart des conflits ethniques en Asie centrale) est la meilleure raison d’arrêter tout de suite les discussions avec Ankara ?
Comme naguère le problème sudète, le problème ouïghour serait tout à fait capable de nous déclencher une guerre mondiale, si l’Occident tout entier était tenu, par ses alliances, de suivre les positions intenables de la Turquie en matière de relations internationales.
Nous ne sommes plus au temps de Tamerlan ou de Gengis Khan. Et, s’il était déjà difficile de mobiliser les foules pour mourir pour Dantzig, comment allons-nous dire aux Français qu’ils doivent mourir pour Urumqui ?
Et, pourtant, dans l’indifférence générale, les négociations avec Ankara continuent. Trois nouveaux chapitres de négociation ont été ouverts en juin. Le 26 juin, la Suède, nouvelle présidente de l’UE, a annoncé son intention d’en ouvrir encore de nouveaux.
Les « élites » européennes ont beau nous répéter sur tous les tons que l’adhésion de la Turquie n’est pas pour demain, le projet – qui apparaît chaque jour plus absurde – n’en continue pas moins son petit bonhomme de chemin…
Comments (13)
Cet article est amusant…. mais pitiatique.
Et le sujet est méchamment tiré par les cheveux… Mr Thieulloy faiblit.
La France déclarant la guerre à la Chine !!! Mais avec quoi ferait-on cette guerre ? LOL Mort de rire ! Avec notre porte-avions boiteux toujours en panne, nos 4 rafales et nos 3 régiments pouilleux tant le matériel fait défaut ? La France ne pèse plus rien dans le monde, mon pauvre ami.
Soyons sérieux Mr Thieulloy et ayez le courage de dire que la vaire menace qui pèse sur le monde entier, actuellement, est la peste verte de l’islam. Point barre.
Alors laissons les Chinois se débrouiller chez eux et évitons une autre interventions stupide genre kosovo où on s’est carrément trompé d’alliés en défendant les kosovars islamistes pillars et les bandits et autres trafiquants albanais.
Bravo pour cet article courageux !
Jean Pierre@…..
Sans doute le manque d’information pour la majorité des lecteurs des 4V, pour qui un asiatique demeure un chinois même si il n’est pas chinois, alors pour la religion de l’ Islam qui représente tout de même 1/5 de la population chinoise, celà demeure dans les limbes et impensable qu’un chinois soit autre chose que bouddhiste.
L’image bien ancré dans le cerveau, d’un visage reflètant l’appartenance du délit de sale gueule.
IOSA
Fallait le faire! un article sur ces ouighours sans prononcer le mot islam: un chef d’oeuvre de désinformation, alors que ce fleau sévit à toutes les frontières qu’il partage avec le reste du monde du Nigéria aux Philippines en passant par nos banlieux, et si un jour dans une cinquantaine d’années la francarabia islamerdisée déclare la guerre à la Chine c’est parce que celle ci résistera encore à ce fléau et la turcophonie n’a rien à voir là dedans.
Les Yaourts, comme les appelle si joliment le docte docteur Kouchner, sont turcophones comme moi je suis hellénophone. Ils ne parlent pas plus turc que moi je ne parle grec. Mais ils parlent des dialectes très lointainement apparentés au turc, comme moi je parle une langue lointainement apparentée au grec.
Et moi, Amandine, je vous conseille d’apprendre à écrire la langue, le Français,bien sur…